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Mardi dernier, nouveau scanner. Chose étonnante, ce jour-là, aucun retard ; la manipulatrice a pu me piquer sans faillir, l'examen s'est très vite terminé, avec juste un fort échauffement lors de l'injection du produit de contraste. Une compression prolongée du point de ponction a permis d'éviter un hématome. Le matin-même, je m'étais cogné le dos de la main et j'avais négligé de comprimer : j'ai depuis un beau bleu !
Il me restait à attendre que le radiologue analyse mes clichés, les compare si besoin aux précédents passés en janvier, et vienne me dire ce qu'il en était. L'attente m'a paru longue, mais il m'a annoncé une bonne nouvelle : aucune anomalie décelable actuellement. Ouf !
Deux jours plus tard, j'avais rendez-vous avec le cancérologue. Qu'avais-je à lui raconter ? Qu'hier j'avais eu très mal au dos, peut-être en lien au trajet en voiture, mais que depuis pas mal de temps maintenant, la station debout et la marche ne se contentent pas de réveiller la douleur lombaire basse, surtout au niveau de la crête iliaque, et la douleur sciatique au niveau de la fesse et de la hanche, mais provoquent une douleur dorsale basse droite encore plus désagréable. Que les séquelles de la colite post-chimiothérapie sont de plus en plus pénibles, avec douleurs quasi permanentes, très gênantes de nuit si je me réveille vers 4 ou 5 heures, avec des ballonnements parfois très importants qui me perturbent jour et nuit. Que je me sens toujours aussi fatigué et essoufflé au moindre effort. Ce que j'ai oublié de lui dire, c'est que ma rhinite s'est aggravée ainsi que mes acouphènes...
Malgré l'anémie persistante, la créatininémie encore un peu plus élevée que lors des précédents examens et quelques autres perturbations biologiques, le cancérologue m'a semblé satisfait, surtout de la normalité du scanner. Nous nous reverrons dans quatre mois, après une nouvelle IRM cérébrale, un nouveau scanner et un nouveau bilan biologique.
Nous avons convenu qu'il serait bien que je perde du poids, les dernières pesées me situant aux environs de 81 ou 82 kg. Mais pour en perdre, étant donné que je ne mange pas beaucoup, il faudrait que je fasse régulièrement de l'exercice prolongé. Mais comment en faire alors que le moindre effort m'essouffle (me doucher, me déshabiller et me mettre au lit...) et qu'il n'y a aucun espoir d'améliorer mon souffle ? Il faudrait aussi que je renforce mes muscles lombaires et dorsaux, peut-être aurais-je ainsi moins de douleurs ? Il faut dire aussi que fatigue et essoufflement ne me motivent vraiment pas pour faire de l'exercice... Il faudra que j'aille consulter mon généraliste, et peut-être bien faire un bilan sérieux et complet de mon état musculaire et articulaire avec ma kinésithérapeute ?
En attendant, j'ai de quoi faire au jardin, le vélo m'attend toujours dans le garage, de même que du rangement à y faire, mais je ne m'en sens toujours pas le courage !
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Depuis des mois, je projetais de retourner voir mon généraliste pour faire le point et le tenir un peu plus au courant de mon état que ce que lui ont écrit le pneumologue et le cancérologue. Ayant reçu il y a quelques temps un rappel pour le dépistage du cancer colo-rectal (j'avais négligé le précédent courrier, arrivé l'an dernier peu avant la découverte de ce cancer du poumon), c'était l'occasion de me décider et d'aller surtout me plaindre de mes douleurs et ballonnements coliques et de l'aggravation de mes douleurs lombaires basses depuis l'épisode de la chimiothérapie, et de lui parler de mes divers autres petits maux et de voir ce qu'on pourrait faire pour améliorer tout ça.
Mon épouse ayant eu besoin de le consulter, je lui avais demandé d'en profiter pour prendre rendez-vous pour moi. C'était il y a onze jours.
À ce moment-là, au niveau digestif, c'étaient des ballonnements et une sensibilité colique majorés depuis l'épisode de colite liée à un produit de chimiothérapie qui me perturbaient surtout la nuit, me tenant parfois longtemps réveillé vers 3 ou 5 heures du matin. J'attendais parfois vainement l'expulsion de ces gaz et la diminution de la dilatation colique, et donc de ces douleurs. Certaines nuits se passaient bien, d'autres très mal...
Au niveau lombaire, avant l'intervention, j'avais en réalité plus mal au niveau de la fesse droite, de la hanche, une brûlure plus supportable sur le côté de la cuisse, qu'au rachis lui-même. Parfois, à la marche, une douleur sciatique gauche se réveillait au niveau de la fesse. Marcher était difficile, me pencher aussi, mais j'y arrivais en serrant parfois les dents. Depuis le printemps dernier, avec l'épuisement dû au traitement et la fonte musculaire, les douleurs se sont accentuées et modifiées. Que je marche ou reste debout à piétiner, la douleur s'est faite plus intense au niveau de la crête iliaque droite, au-dessus de la fesse ; la brûlure (fesse, hanche et cuisse) ne s'est pas trop accentuée, mais j'en souffre depuis si longtemps que j'ai dû m'y habituer.
L'été passé, cherchant un emballage dans le placard de mon bureau, il m'a fallu monter sur un petit escabeau : je me suis retrouvé sans problème sur la première marche, du pied gauche ; il m'a par contre fallu m'y reprendre à trois fois avant que la cuisse droite ait la force de me soulever ! Depuis, je ressens en permanence cette faiblesse musculaire. Si j'ai besoin de travailler au sol et de mettre un genou à terre, de m'accroupir (j'évite) ou de m'asseoir, impossible de me relever si je ne dispose pas d'un appui pour utiliser mes bras : les muscles de mes cuisses n'ont plus suffisamment de force de soulever mon poids, d'autant qu'après ma perte de poids du printemps, j'ai repris presque autant de kilos, à mon grand désespoir.
Ces douleurs, si anciennes bien qu'aggravées depuis un an, je vivais avec, prenant parfois un antispasmodique avant de me coucher, histoire d'espérer mieux dormir, ou du paracétamol bien peu efficace sur la douleur sciatique (même plus d'effet placebo !).
Le jour où mon épouse a pris ce rendez-vous, j'ai eu à faire beaucoup de route : deux heures et demie de conduite, puis une heure et demie comme passager, trois bonnes heures debout à piétiner et discuter avec diverses personnes, puis retour, une heure et demie comme passager, deux heures et demie à conduire. Environ huit heures de route donc, et plus de trois heures debout : une rude journée ! Vers la fin de la station debout, une sensation bizarre m'a fait toucher mes cuisses : toute leur face externe, ainsi que celle des fesses, était comme anesthésiée. Je ne faisais pas attention à la douleur lombo-sciatique, probablement trop habitué. La conduite au retour n'a pas été trop pénible, mais en sortant de la voiture, l'ankylose était là et je m'attendais à ce qu'elle s'aggrave les jours suivants. Je n'ai pas regretté d'être rentré le jour-même, pas sûr que j'aurais été capable de reprendre le volant le lendemain.
Ne voulant pas passer trop de temps à expliquer au généraliste mes divers maux comme les brûlures et autres soucis oculaires, mes acouphènes et ma rhinite vasomotrice, ma fatigue et mon essoufflement, mes démangeaisons, j'avais préparé un résumé se terminant par l'évocation des douleurs lombaires et coliques comme motifs de consultation, sur lesquels je pensais m'étendre. J'avais aussi l'intention de lui demander s'il pensait qu'une consultation de rhumatologie ou un bilan fait par la kinésithérapeute qui m'avait si bien soulagé après l'opération lui semblait utile.
Mais entretemps, pour une raison qui m'échappe, à moins que ce ne soit une conséquence de ce déplacement fatigant, je me suis retrouvé avec des douleurs prenant à la fois l'aile iliaque, au-dessus de la fesse, et la fosse iliaque droite, partant du rachis et touchant tout le côté droit, à me faire pousser des "Aïe" sonores, incapable de déterminer si c'était un mouvement du rachis ou une contraction de ce qui me reste d'abdominaux qui les déclenchait. J'espérais donc qu'un examen rachidien et une palpation abdominale, précédés d'un interrogatoire ciblé, me permettraient d'avoir son avis. Je pensais aussi pouvoir lui raconter un peu l'histoire de ces douleurs.
Pour ce qui est des douleurs coliques, elles remontent à ma période d'internat au lycée, je ne me souviens pas en avoir souffert avant. Souvent, et en général les jours de promenades en campagne, lorsque la sortie du dimanche chez mon correspondant était annulée (pour une colle par exemple, car elles pleuvaient à l'époque) ou le jeudi, je finissais souvent la soirée en allant voir l'infirmière qui me faisait avaler une dose d’Élixir parégorique, puis j'allais me coucher, à plat-ventre sur une écharpe, pour attendre la diminution de la douleur et l'endormissement. Depuis, je me suis souvent plaint de telles douleurs, colite de stress...
Les douleurs lombaires, quant à elles, datent de l'adolescence. Une brutale poussée de croissance vers 13-14 ans (pendant ma deuxième année d'internat) a provoqué des empreintes dans les vertèbres lombaires et dorsales basses, sans douleurs particulières, et qui n'ont été décelées que bien plus tard. Maladie de Scheuermann, suivie quelques années plus tard par l'apparition de lombalgies. Il faut dire que mes parents avaient alors acheté un bout de terrain pour y faire construire une maison, terrain qui était une ancienne vigne et qu'il a fallu débarrasser de tonnes de cailloux que nous allions jeter à la rivière, à deux ou trois cents mètres de là, en brouette, puis dans des vieux seaux à peinture, chargés dans le coffre de la 4L. Remuer la terre, la passer au crible, remplir la brouette ou les seaux, transporter, vider : pas très bon pour des lombaires fragiles. De plus, je faisais de l'athlétisme à l'époque : courses de vitesse mais aussi saut en longueur qui ne ménageait pas ces lombaires. Plus tard, des épisodes de vrais lumbagos, même de sciatique droite allant jusqu'au pied, par exemple en remettant en place le marbre d'une commode (il faut serrer les dents pour finir le geste malgré la douleur et ne pas se laisser tomber le marbre sur les pieds) ou en tentant de déraciner une plante envahissante, sciatique heureusement résolutive en quelques instants, les lombalgies étant plus durables.
Et puis un jour, lors d'une balade à vélo, sur une petite route, mon ex-femme qui roulait devant moi a fait un écart brusque, m'obligeant à faire un gros effort d'évitement pour ne pas que ma roue avant touche sa roue arrière et qu'on chute tous les deux : appui brutal sur une pédale, déhanchement qui a ouvert la dernière articulation, L5-S1, et une douleur intense est apparue, au bas des lombes, très localisée, m'évoquant une entorse de l'articulaire postérieure droite. Cette douleur s'est peu à peu atténuée, les confrères consultés n'ont pas imaginé de hernie discale malgré mes antécédents, puis les lombalgies se sont de nouveau manifestées. Lorsque j'étais en salle d'opération, à cette époque, puis dans mon cabinet médical, il m'arrivait fréquemment de me pencher en contractant les abdominaux et de faire craquer les lombaires : la douleur s'atténuait alors. Puis la douleur sciatique fessière et de cuisse, à type de brûlure, est devenue permanente, légère mais permanente. Lors d'un scanner il y a neuf ans, j'avais demandé au radiologue d'étudier ce disque L5-S1 : les vertèbres se touchaient presque, le disque étant très affaissé, témoin d'une hernie ancienne et de dégénération ; j'imagine que ça ne s'est pas arrangé depuis, mais je n'ai pas étudié mes scanners récents.
Bref, quand je suis arrivé chez le médecin, avec mon dernier scanner, mon dernier bilan biologique et mes explorations fonctionnelles respiratoires, plus ce résumé dont j'ai parlé au début, il s'est contenté de les scanner pour les intégrer à mon dossier, de me dire que je devrais diminuer la dose d'anticoagulant (pour sa toxicité rénale), mais ne m'a guère laissé décrire mes soucis actuels. Il m'a fait monter sur la balance puis m'allonger sur le divan d'examen, m'a ausculté, pris la tension, sans faire le moindre commentaire, m'a discrètement palpé le ventre. C'était terminé. Je lui avais dit n'avoir pas été soulagé par des médicaments pour les ballonnements, il m'en a prescrit un autre sans m'en parler, a ajouté un antispasmodique, a fait un résumé de mon dossier pour un rhumatologue (à moi de choisir lequel) et fait une prescription de vingt séances de massage et rééducation lombaire, et voilà ! Ça change sacrément de ma manière de prendre du temps pour laisser les patient(e)s expliquer ce qu'ils ou elles ressentaient, au temps où j'étais moi-même soignant !
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Mais j'peux point... comme disait la chanson.
Toujours cette fatigabilité, même si j'ai l'impression d'être capable d'en faire un peu plus qu'avant. Mais il y a peu, juste avant la canicule, j'avais décidé de sortir de terre de grosses pierres qui m'avaient servi, au début où nous étions ici, à protéger une plantation de fraisiers des bois qui, hélas, n'ont pas survécu l'an dernier au manque d'entretien et d'arrosage. Pour sortir ces pierres de plus d'un kilo chacune, il m'a fallu utiliser la binette, et j'ai eu à chaque fois du mal à en sortir trois d'affilée, devant m'arrêter pour souffler et reprendre un peu de force, ce qui m'a pris deux ou trois jours en tout. Ensuite, il a fallu les mettre dans la brouette, deux par deux quand possible, bien souvent une par une : mêmes difficultés ! Et enfin, transporter le tout jusque contre la maison : j'ai bien cru ne pas pouvoir soulever les bras de la brouette, pleine à déborder, pour la déplacer d'une dizaine de mètres ! Je n'ai ensuite pas été capable de la vider complètement, pierre par pierre et j'ai dû laisser mon épouse terminer le travail !
Ceci fait, il m'a fallu enlever toutes les mauvaises herbes qui avaient envahi cette zone d'un mètre-carré et demi environ, puis trouver de la terre pour combler les trous qu'avaient laissés les cailloux. Près de là, j'avais un grand rectangle qui avait aussi abrité des fraisiers, Mara des bois et Garriguettes, dont une bonne partie avait subi le même sort que celles des bois, rectangle protégé par des bordures en bois et surélevé par rapport à la pelouse. Pour simplifier le passage de la tondeuse, il fallait, comme pour l'ancienne zone des fraises des bois, rendre cette partie à la pelouse. Les bordures enlevées, là encore il a fallu arracher les mauvaises herbes pour atteindre la terre à récupérer pour la transporter à-côté. Et là encore, c'étaient trois coups de binette ou de pelle avant cinq minutes de récupération ! La chaleur étant arrivée là-dessus, il n'a plus été question pour moi de continuer, ça attendra la fin de l'été, je pense. Il m'en reste les deux-tiers à faire.
Bref, les travaux du jardin maintenant sont surtout d'arroser les tomates, haricots et salades, et de temps en temps les fraisiers et les myrtilles, parfois les ginkgo qui ont pris un gros coup de chaud il y a quelques semaines, lorsqu'il y a eu une longue période de vent sans pluie, et où la fraîcheur m'a fait oublier le manque d'eau. Comme je n'aime pas utiliser "l'eau du Rhône" comme on dit ici (bien qu'à ma connaissance, elle ne vienne pas du fleuve), le potager est arrosé à l'eau de pluie, ce qui veut dire qu'il nous faut nous trimballer, mon épouse ou moi, avec deux arrosoirs entre les cuves de récupération et le potager. Au bout de quatre voyages, je suis en général hors-service, obligé d'aller m'asseoir. Ces derniers jours, nous avons eu des averses : ça a dû sécher aussitôt que tombé. Aujourd'hui, la météo nous prévoyait des orages et des averses : rien en cette fin d'après-midi. Les fraisiers ont une sale tête, et le secteur est déjà en alerte sécheresse, ce qui veut dire que l'arrosage, en dehors de celui avec l’eau des cuves, est interdit entre 9 heures du matin et 8 heures du soir. Je sens qu'il va me falloir me lever tôt demain matin pour arroser un peu avec l'eau du Rhône, s'il n'y a pas d'averses dans la nuit...
Ne parlons pas de remuer les composteurs : le faire dans celui où nous mettons des déchets de cuisine et un peu de ceux de jardin m'épuise. Pourtant l'espèce de tire-bouchon d'une quinzaine de centimètres de diamètre que j'avais acheté est très pratique, mais au bout de trois fois où je le visse et le soulève pour bien mélanger, j'ai un mal fou à attaquer la quatrième, et il faudrait au moins le faire six fois pour bien mélanger anciens déchets et nouveaux. Du coup, le deuxième, l'ancien où nous ne mettons que des déchets de jardin, est délaissé, je me contente seulement de l'humidifier de temps à autre pour que les vers ne meurent pas. Il faudrait que j'y écrase les déchets un peu trop secs, mais je n'ai pas le courage...
Tout ça n'est pas bon pour le moral ! Bien souvent, j'oublie pourtant ces restrictions, et je me lance dans des choses qui, très rapidement, me rappellent à l'ordre.
Malgré la chaleur et la sécheresse, il y aurait des choses à faire dans le jardin, comme tailler certaines haies, rabattre un peu les forsythias qui débordent (on les avait épargnés cet hiver, pour les laisser fleurir), désherber, supprimer les fleurs fanées et branches sèches, et pouvoir profiter de ce qui finit de fleurir ou au contraire commence, comme les althéas. Heureusement que mon épouse ramasse les groseilles, les cassis qui produisent beaucoup cette année et qui sont très parfumés, les fraises qui arrivent à la fin de leur première production alors que certains fraisiers sont de nouveau en fleurs, les framboises qui, elles, commencent depuis peu à produire. Moi, j'en serais incapable.
Jeudi dernier, enfin, j'avais mon premier rendez-vous avec la kinésithérapeute dont j'espère qu'après m'avoir débarrassé l'an dernier de mes douleurs costales après l'opération, elle arrivera à améliorer mes lombalgies et à retrouver la force musculaire dont je manque. La première séance a commencé par un massage de toute la colonne et des épaules, pendant que je lui racontais un peu l'historique de ces douleurs. Elle a enchaîné par des étirements au niveau des hanches et des lombaires. Puis elle m'a mis à plat-ventre sur un gros ballon pour que je complète moi-même les étirements lombaires. Rien de fatigant donc.
Mais hier avait lieu la deuxième séance. Je suis rouillé depuis des années, et là, j'ai dérouillé ! Je peux dire qu'elle ne m'a pas ménagé. Elle m'a fait commencer par des exercices assis sur le gros ballon, à faire des mouvements de bascule latérale pour étirer les lombaires. Mes mains posés sur le rebord de la fenêtre d'un côté et sur le divan d'examen de l'autre, j'ai vite eu plus mal aux épaules qu'aux lombaires. Il m'a fallu faire ça pendant plusieurs minutes avant qu’elle passe au massage de toute la colonne vertébrale. Une fois celui-ci terminé, elle m'a fait remettre sur le dos et m'a fait maintenir, au moins deux minutes de chaque côté, le pied en l'air en utilisant une sangle sous la plante du pied, que je maintenais des deux mains, en essayant d'aller le plus haut possible sans avoir trop mal. Après ça, je pensais que c'était terminé et que j'allais renter chez moi, mais non ! Il m'a fallu faire encore cinq bonnes minutes de vélo d'appartement, moi qui déteste ça sur mon propre home-trainer (et là, je n'ai pas du tout apprécié la selle). Je commençais à vraiment être cuit de cette accumulation d'efforts, surtout touchant des muscles au repos depuis bien longtemps, j'avais déjà bien mal aux épaules, mais il m'a fallu essayer de faire trois minutes de stepper et là, j'ai craqué avant la fin des trois minutes. Je n'aurais jamais cru que cet appareil soit si diabolique! Je suis rentré à la maison en me demandant où je n'avais pas mal... Et quand je suis allé m'allonger, une heure plus tard, pour faire ma sieste, je ne savais pas comment me mettre pour être bien ! Bref, elle m'a mis K.O. !
Quand je me suis réveillé de ma sieste, j'ai repensé à l'été 1989. Cette année-là, nous devions aller passer des vacances dans les Landes chez une tante et un oncle, et j'avais décidé d'en profiter pour faire pour la première fois de ma vie une virée de 100 km à vélo. Je l'ai fait, puis quelques jours plus tard, je me suis offert un circuit de 135 km plus difficile dans la même région, avant de faire une semaine plus tard 120 km dans l'Aubrac entre Onet-le-Château où nous étions venu visiter un frère de ma première épouse et sa famille, et Laguiole où je comptais racheter des couteaux. Virée difficile (je n'ai jamais aimé les montées...), fatigante mais très agréable. Sauf que ces libertés que j'avais prises n'étaient pas du goût de celle-ci et qu'elle a alors décidé que je n'existais plus et ne m'a plus parlé pendant un an, avant que j'accepte de divorcer... Ceci dit, une fois revenu en Provence, je me suis aperçu que ces efforts épuisants que je venais de faire avaient porté leurs fruits : dans certaines côtes de mes circuits habituels, je roulais presque 50 % plus vite qu'avant les vacances !
Reste donc à espérer que ces douleurs chez la kinésithérapeute auront le même effet que ces gros efforts de l'été 1989 et que j'arriverai bientôt à reprendre une activité physique plus adaptée à mon âge, malgré ce poumon en moins, cette anémie et cette insuffisance rénale sur lesquels il n'est pas possible d'agir...
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Nous avons entendu les cigales, la semaine dernière. Oh, pas beaucoup, mais ça doit être la quatrième fois en huit étés ici. Jusqu'à présent, on n'en avait entendu qu'une ou deux au loin, là, c'était au moins le double ou le triple, et plus proches... Il faut dire que la température avait plusieurs fois dépassé 35°, ce qui n'était encore jamais arrivé depuis que nous vivons ici. Mais quand la température a baissé, j'en ai entendu deux — mais peut-être était-ce la même ? — qui m'ont fait penser qu'elles avaient leurs piles en fin de vie, déjà. Il devrait de nouveau faire plus chaud dans les jours qui viennent, peut-être se réveilleront-elles ?
En tout cas, je crois que c'est le pire été — et nous n'en sommes encore qu'au tiers — que nous ayions connu ici. La campagne est grillée, le jardin aussi. Nous sommes seulement en "alerte sécheresse", ce qui nous interdit d'arroser le jardin entre 9 et 20 heures, alors qu'il est pourtant arrivé ces dernières années que le niveau soit beaucoup plus restrictif, mais nous n'arrosions alors quasiment pas avec l'eau du robinet. Depuis six ans, je n'arrosais en effet pratiquement plus avec l'eau du robinet, "l'eau du Rhône" comme on dit ici, mais cette année, impossible d'y échapper ! Les deux cuves de récupération d'eau de pluie sont quasiment vides et ne servent qu'à empêcher tomates, haricots, aubergines et salades de sécher sur pied. Les dernières framboises étaient microscopiques, un pied de myrtille a grillé, les ginkgo faisaient triste mine, ne parlons pas des fraisiers dont certains, pourtant protégés par l'ombre de l'amandier, sont définitivement morts : il a fallu arroser tout ça, sauf cette zone de fraisiers perdus à jamais... Les quelques orages et averses que nous avons eus il y a une quinzaine n'ont servi à rien, même quand nous avions l'impression qu'il pleuvait bien et que ça ferait du bien aux plantes. Les cuves de récupération d'eau de pluie ne se sont guère remplies, et il y a peu de chances pour qu'elles le soient dans les jours qui viennent.
Ces derniers temps, nous avions des moineaux qui faisaient du raffut, nichant probablement sous les tuiles, des mésanges et quelques chardonnerets, des fauvettes qui chantaient à tue-tête jusque dans le prunus qui est devant mon bureau. Ce matin, je n'entends les fauvettes qu'au loin, juste quelques moineaux à proximité. Et nous ne voyons plus dans le jardin que le rouge-queue et surtout une merlette pas farouche qui vient faire son marché et a découvert qu'elle peut nous piquer des myrtilles ! La sécheresse doit contraindre ces oiseaux à aller chercher leur pitance dans les bois. Ah tiens ! une fauvette vient de revenir dans un prunier, je me régale à l'entendre discuter avec ses congénères au loin !
Arroser avec l'eau du robinet veut dire rester un moment statique devant chaque plante ; arroser ce potager avec l'eau de récupération veut dire remplir et trimballer deux arrosoirs à chaque voyage. C'est lourd ! Vous pouvez peut-être imaginer ma fatigue et l'état de mes lombaires qui ne supportent ni l'immobilité, ni le port de charges. Heureusement que, souvent, mon épouse s'occupe de ce transport pour m'épargner, me laissant arroser à mon idée !
J'ai malgré tout l'impression de me sentir mieux après les séances de rééducation, d'être capable de plus en faire. En plus de longs massages, je fais maintenant des exercices d'étirements à toutes les séances (mes ischio-jambiers sont sacrément tendus, et ça ne semble pas s'améliorer pour l'instant !), du vélo d'appartement et du stepper (que je déteste toujours autant). Mais en milieu de semaine passée, j'ai déchanté ! Il m'a fallu amener la voiture chez le garagiste, oh pas loin, un peu plus de trois cents mètres, et en revenir à pied : la moitié en léger faux-plat montant, puis en descente, en quittant la route principale, jusqu'à la maison. J'y suis arrivé bourré de douleurs de cuisses, hanches, fesses... pas trop de mal au dos cette fois, je dois dire. Mais le pire est qu'il a fallu retourner la chercher et donc monter jusqu'à la route : une fois arrivé là avec difficultés, je me serais bien assis un moment pour récupérer, mais rien ne me le permettait... Je suis arrivé au garage si essoufflé que j'avais du mal à parler. J'étais bien content de pouvoir reprendre ma voiture pour rentrer à la maison ! Quand je pense que la kiné m'a demandé de marcher et encore marcher... Si trois cents mètres m'épuisent, comment faire, surtout en ce moment où la chaleur est importante ? Et je n'aime pas la chaleur ! pas plus que le froid, d'ailleurs...
Jeudi, j'aurai ma prochaine séance de massage et rééducation, avant une pause de deux semaines pour cause de vacances de ma kiné ! Pas sûr que j'arrive à faire seul des exercices d'étirements et de renforcement musculaire. Enfin, j'en serais peut-être capable, mais comme dit la chanson "j'y pense, et puis j'oublie"...
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Il y a presque une semaine, je m'étonnais que nous ne soyons pas encore en alerte sécheresse renforcée. Le lendemain, le Préfet signait l'arrêté : plus d'arrosage des jardins d'agrément, arrosage des potagers autorisé seulement les mercredis, vendredis et dimanches soirs. Les cuves de récupération d'eau étant quasiment vides déjà, la suite s'annonçait mal.
Quelques averses avaient à peine mouillé et très peu rempli les cuves ; j'espérais un peu plus d'eau, car même après ces averses, les fraisiers et des violettes baissaient sacrément la tête !
Ces derniers temps, j'avais remarqué que les buis semblaient attaqués, feuilles jaunissant évoquant une infestation par la pyrale, mais impossible de voir des chenilles. De plus, avec mes difficultés à me pencher ou me baisser, il m'était difficile de bien regarder... Et puis, j'avais installé un piège à phéromones : autant celui pour les processionnaires dans le pin avait piégé un bon nombre de papillons, autant celui-ci était vide : trois papillons seulement, ce qui me faisait imaginer (ou espérer) que ce n'était pas la pyrale. Alors j'ai fait des recherches pour découvrir que le buis subit aussi des attaques de champignons sans aucun traitement possible. Je me suis donc dit que ça devait être ça... Mais quelques jours plus tard, les chenilles se sont montrées, et les buis sont maintenant presque tous détruits. J'hésite entre les arracher complètement et les brûler, ou encore tenter de les sauver en les taillant très courts et en essayant de détruire à la main les chenilles restantes.
Les mésanges qui foisonnent ne semblent pas s'intéresser à ces chenilles, elles préfèrent s'attaquer aux noisettes ! Elles pourraient nous être reconnaissantes en nous protégeant de cette pyrale !
Cette histoire me rend triste, car certains pieds de buis viennent de boutures que j'avais faites de ceux du jardin de mes parents, eux-mêmes provenant certainement de collines où mon père s'était promené. J'aimerais donc bien les sauver.
Ce que j'espère, c'est que l'orage dévastateur d'hier soir aura tué nombre de ces chenilles. En effet, hier soir, entre 20h30 et 21h environ, un gros orage a éclaté, avec d'abord une très grosse pluie qui allait remplir de nouveau un peu les cuves. Je m'en réjouissais, même si la pluie me semblait un peu forte pour les plantes et arbres.
Mais hélas, au bout de quelques instants, la grêle est arrivée, grêlons de la taille des billes avec lesquelles je jouais enfant ! Et drue ! Rapidement, le sol a été blanc comme s'il avait neigé. Les grêlons faisaient un bruit d'enfer contre la porte d'entrée de la maison et sur la terrasse et bien sûr le toit. Et ça a duré ! L'orage a continué, la grêle s'est peu à peu arrêtée et la pluie lui a succédé pendant un petit moment, puis tout s'est calmé.
Ce matin, je me suis levé vers 7h et suis allé constater les dégâts : désolant ! J'en ai même oublié de regarder si la voiture qui dort à la belle étoile n'avait pas été abîmée. Tout le jardin et la terrasse sont jonchés de feuilles déchiquetées et en bien des endroits, il y avait encore des grêlons non fondus.
Les arbres et certains arbustes ont perdu au moins les deux-tiers de leurs feuilles ; sur le prunier Reine-Claude et le mirabellier, il ne reste pratiquement plus de fruits et très peu de feuilles. Il n'y en avait déjà pas beaucoup... et je n'avais encore pu manger que trois Reine-Claude. Le prunier d'Ente est aussi bien touché, mais il lui reste encore des fruits. Les cassis et groseilliers semblent avoir été passés au défoliant. Sur un des pommiers, on ne voit pratiquement plus que quelques fruits qui restent. Les salades et haricots sont dévastés tout comme les fraisiers, les tomates ont une sale tête, feuilles déchiquetées et fruits tombés...
Nous nous réjouissions hier après-midi de voir que les ginkgos qui me préoccupent tant semblaient avoir bien repris, leurs feuilles étant maintenant belles et bien vertes : eux aussi ont énormément souffert, feuilles tombées ou découpées. Le lagerstroemia commençait juste à fleurir : feuilles et fleurs ont été en grande partie coupées.
Si les feuilles jonchant le sol y resteront, il va falloir ramasser les prunes et voir si certaines sont mangeables, mettre les autres au composteur, ainsi que les pommes tombées. Du boulot donc ! Aïe mes lombaires...