Nous avons entendu les cigales, la semaine dernière. Oh, pas beaucoup, mais ça doit être la quatrième fois en huit étés ici. Jusqu'à présent, on n'en avait entendu qu'une ou deux au loin, là, c'était au moins le double ou le triple, et plus proches... Il faut dire que la température avait plusieurs fois dépassé 35°, ce qui n'était encore jamais arrivé depuis que nous vivons ici. Mais quand la température a baissé, j'en ai entendu deux — mais peut-être était-ce la même ? — qui m'ont fait penser qu'elles avaient leurs piles en fin de vie, déjà. Il devrait de nouveau faire plus chaud dans les jours qui viennent, peut-être se réveilleront-elles ?
En tout cas, je crois que c'est le pire été — et nous n'en sommes encore qu'au tiers — que nous ayions connu ici. La campagne est grillée, le jardin aussi. Nous sommes seulement en "alerte sécheresse", ce qui nous interdit d'arroser le jardin entre 9 et 20 heures, alors qu'il est pourtant arrivé ces dernières années que le niveau soit beaucoup plus restrictif, mais nous n'arrosions alors quasiment pas avec l'eau du robinet. Depuis six ans, je n'arrosais en effet pratiquement plus avec l'eau du robinet, "l'eau du Rhône" comme on dit ici, mais cette année, impossible d'y échapper ! Les deux cuves de récupération d'eau de pluie sont quasiment vides et ne servent qu'à empêcher tomates, haricots, aubergines et salades de sécher sur pied. Les dernières framboises étaient microscopiques, un pied de myrtille a grillé, les ginkgo faisaient triste mine, ne parlons pas des fraisiers dont certains, pourtant protégés par l'ombre de l'amandier, sont définitivement morts : il a fallu arroser tout ça, sauf cette zone de fraisiers perdus à jamais... Les quelques orages et averses que nous avons eus il y a une quinzaine n'ont servi à rien, même quand nous avions l'impression qu'il pleuvait bien et que ça ferait du bien aux plantes. Les cuves de récupération d'eau de pluie ne se sont guère remplies, et il y a peu de chances pour qu'elles le soient dans les jours qui viennent.
Ces derniers temps, nous avions des moineaux qui faisaient du raffut, nichant probablement sous les tuiles, des mésanges et quelques chardonnerets, des fauvettes qui chantaient à tue-tête jusque dans le prunus qui est devant mon bureau. Ce matin, je n'entends les fauvettes qu'au loin, juste quelques moineaux à proximité. Et nous ne voyons plus dans le jardin que le rouge-queue et surtout une merlette pas farouche qui vient faire son marché et a découvert qu'elle peut nous piquer des myrtilles ! La sécheresse doit contraindre ces oiseaux à aller chercher leur pitance dans les bois. Ah tiens ! une fauvette vient de revenir dans un prunier, je me régale à l'entendre discuter avec ses congénères au loin !
Arroser avec l'eau du robinet veut dire rester un moment statique devant chaque plante ; arroser ce potager avec l'eau de récupération veut dire remplir et trimballer deux arrosoirs à chaque voyage. C'est lourd ! Vous pouvez peut-être imaginer ma fatigue et l'état de mes lombaires qui ne supportent ni l'immobilité, ni le port de charges. Heureusement que, souvent, mon épouse s'occupe de ce transport pour m'épargner, me laissant arroser à mon idée !
J'ai malgré tout l'impression de me sentir mieux après les séances de rééducation, d'être capable de plus en faire. En plus de longs massages, je fais maintenant des exercices d'étirements à toutes les séances (mes ischio-jambiers sont sacrément tendus, et ça ne semble pas s'améliorer pour l'instant !), du vélo d'appartement et du stepper (que je déteste toujours autant). Mais en milieu de semaine passée, j'ai déchanté ! Il m'a fallu amener la voiture chez le garagiste, oh pas loin, un peu plus de trois cents mètres, et en revenir à pied : la moitié en léger faux-plat montant, puis en descente, en quittant la route principale, jusqu'à la maison. J'y suis arrivé bourré de douleurs de cuisses, hanches, fesses... pas trop de mal au dos cette fois, je dois dire. Mais le pire est qu'il a fallu retourner la chercher et donc monter jusqu'à la route : une fois arrivé là avec difficultés, je me serais bien assis un moment pour récupérer, mais rien ne me le permettait... Je suis arrivé au garage si essoufflé que j'avais du mal à parler. J'étais bien content de pouvoir reprendre ma voiture pour rentrer à la maison ! Quand je pense que la kiné m'a demandé de marcher et encore marcher... Si trois cents mètres m'épuisent, comment faire, surtout en ce moment où la chaleur est importante ? Et je n'aime pas la chaleur ! pas plus que le froid, d'ailleurs...
Jeudi, j'aurai ma prochaine séance de massage et rééducation, avant une pause de deux semaines pour cause de vacances de ma kiné ! Pas sûr que j'arrive à faire seul des exercices d'étirements et de renforcement musculaire. Enfin, j'en serais peut-être capable, mais comme dit la chanson "j'y pense, et puis j'oublie"...