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Eh oui, je n'ai guère envie de continuer à me plaindre, même s'il y a de quoi.
Bien sûr, quand je revois certains compagnons de galère il y a 6 et 4 ans, je me dis que je devrais être content, mais quand même...
Si les contrôles sanguin, scanner et IRM n'ont rien montré de nouveau début avril, en dehors d'une poussée de tension lors de la consultation de cardio début mars ce contrôle-là pourrait laisser croire que je suis en pleine forme !
Pourtant, même si je suis parfois étonné de soutenir certains efforts dans le jardin, oh, pas bien lourds il faut dire, je peux être très vite essoufflé et épuisé pour d'autres à une vitesse étonnante. Ma gorge est toujours bien irritée. Un traitement antiacide de 3 mois instauré par mon généraliste n'a pas eu de grands effets. Entre éventuel reflux gastro-oesophagien, mini fausses routes secondaires à la paralysie du nerf récurrent apparue en 2018 et peut-être insuffisance cardiaque droite (que ni le cardiologie ni le généraliste n'ont évoquée malgré les symptomes et l'écho-cardiographie !), ma voix en est parfois altérée quand elle est calme mais elle l'est très nettement si j'ai besoin de parler fort.
Quant aux problèmes musculaires, il ne s'arrangent pas, bien entendu. Je suis contraint à une très grande prudence pour ne pas prendre de risques de chutes. J'ai parfois l'impression que mes jambes ne vont pas me porter.
Bref, si sur le plan carcinologique les choses étaient rentrées dans l'ordre il y a 6 mois, et le sont peut-être encore, les séquelles rénales, cardiaques et musculaires des chimiothérapies sont bien là. Moi qui m'étais mis en tête que je pourrais reprendre une activité normale pour mon âge après le traitement de ce cancer, je suis tombé de haut !
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Six ans ont passé. Dans deux mois, de nouveaux contrôles seront effectués. Que montreront-ils ? Les précédents, il y a dix mois, étaient satisfaisants : plus de traces de cellules cancéreuses, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y en a plus, seulement qu'on n'en repère pas. Mais compte tenu de l'absence de signes depuis plusieurs contrôles, restons optimistes...
Si sur ce plan les choses sont encourageantes (la biologie montre une stabilité de l'anémie et de l'insuffisance rénale), il n'en va pas de même sur les plans cardiaque et musculaire. Essoufflement, manque de force, douleurs musculaires au moindre effort et même au repos, douleurs dorso-lombaires et paresthésies très désagréables à la station debout, douleurs de l'épaule droite que ce soit lors de petits bricolages, de travail au clavier ou de l'écriture à la plume. Marcher tranquillement 100 mètres dans le jardin me ramène épuisé, idem si je vais simplement remuer le composteur à la fourche. Prélever des rejets d'arbustes pour pouvoir les déplacer ou les donner reste un projet... Habillage, déshabillage, toilette, et pire : la douche, sont une punition !
Sur le plan cardio-vasculaire, si ma tension semble s'être stabilisée, bien que variable au réveil, mon pouls est plus rapide, modérément cependant. Depuis un an, je porte des chaussettes de contention 1, dont l'avantage, en réduisant considérablement l’œdème, est que je n'ai plus que très rarement besoin d'aller aux toilettes en cours de nuit. Depuis plusieurs mois, la gorge me gratte plus, je ramène sans cesse des sécrétions (laryngées ou bronchiques ?) et il me semble avoir plus souvent la toux sèche qu'on décrit en cas d'insuffisance cardiaque. J'ai beau chercher, je ne trouve pas ce qui a brutalement déclenché cette irritation laryngée. Dans un premier temps, j'ai cru à un reflux gastro-œsophagien, mais un traitement ciblé d'un mois a été inefficace.
Le plus perturbant est mon rythme cardiaque, plus son ressenti que le rythme lui-même. Je me suis longtemps plaint d'épisodes angoissants, parfois même avec tremblements (de trouille ?), au point qu'une embolie pulmonaire avait été suspectée. Même si depuis un bon moment ce rythme reste modéré, c'est l'ampleur des battements qui me perturbe et m'inquiète. Je ne supporte plus de sentir ces battements au niveau de la poitrine, pas plus que je ne supporte de sentir mon pouls au niveau des oreilles, couché sur le côté, ou de la pulpe des doigts. Ces modifications me réveillent à la sieste ou la nuit, je ne peux alors rester couché sur le côté gauche où le ressenti est plus important. J'essaie alors de penser à autre chose, mais dans le même temps je suis ce rythme dans ma tête. En cours de journée, devant mon écran ou en m'occupant ailleurs, je ne ressens pas ces battements, ce qui a fait qu'à un moment je craignais tant de m'allonger que j'ai évité la sieste.
Un jour, lors d'un de ces épisodes, j'ai fait plusieurs inspirations amples, et j'ai ressenti une diminution de la force des battements jusqu'à avoir la trouille que l'arrêt cardiaque survienne. Depuis, je n'ose plus ! je limite cette amplitude tant ça m'a perturbé.
On dit que la mélatonine n'entraînerait pas d'accoutumance. Je veux bien le croire, mais la peur de mal dormir, elle, entraîne une accoutumance à avaler n'importe quelle substance qui assommerait suffisamment pour enfin dormir d'une traite (et ne pas ressentir ces battements si perturbants). Depuis longtemps, bien qu'anxieux de nature – vous l'avez remarqué –, je m'endors très rapidement. En revanche et depuis longtemps, je me suis d'abord réveillé en deuxième partie de nuit, vers 3 ou 4 heures, avec parfois (trop souvent) du mal à me rendormir. Pendant des mois, je me suis réveillé presque à chaque fin de cycle de sommeil, parfois en me rendormant à peine après avoir changé de position, parfois en ayant l'impression que je ne rendormirais pas jusqu'au matin. Avant l'opération déjà il m'avait fallu prendre un traitement de phytothérapie (avec ou sans mélatonine, je ne me souviens pas), mais depuis quelques mois, c'est devenu une addiction : comprimé ou spray à la mélatonine, phytothérapie seule à base de lavande. Il ne se passe pratiquement plus un soir sans que je prenne un de ces produits ! Si je dors bien mieux ("pfff, déjà réveillé ? ah oui, il est 7 heures..."), je me lève souvent aussi vaseux que lorsque je n'ai pas bien dormi. Que faire ?
J'ai fait l'effort d'aller voir mon généraliste cet automne. Une première fois début novembre, suite à un nouvel épisode angoissant. Je lui ai demandé un électrocardiogramme qu'il ne m'a pas fait, n'a rien changé à mon traitement, m'a demandé de faire une prise de sang bien que sachant que je suis devenu très difficile à piquer et que le précédent contrôle montrait une stabilité. Il m'a instamment demandé de prendre rendez-vous avec le cardiologue. J'ai appelé et n'ai pas pu avoir de rendez-vous avant début mars : quatre mois de délai ! Lorsque j'ai revu mon généraliste quelques semaines plus tard, il a préparé un document à transmettre au secrétariat du cardiologue pour avancer la date de mon rendez-vous. Depuis six semaines, j'attends, sans grand espoir. Vive le choix de nos dirigeants et présidents d'universités qui ont organisé cette pénurie et cette dégradation aberrante de la prise en charge des malades !
Il y a six ans, j'étais un battant persuadé que je vaincrais et que ce cancer ne serait rapidement plus qu'un mauvais souvenir... Peut-être ai-je vaincu le cancer, mais j'étais alors incapable d'imaginer que la chimiothérapie me démolirait et bousillerait mes muscles, qu'elle ou la radiothérapie aurait un tel impact cardio-vasculaire !
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5 ans aujourd'hui que le scanner confirmait la nature de cette tumeur. Et plus de 10 mois sans m'exprimer ici !
Finalement, j'avais annulé mon scanner et ma consultation, que j'ai finalement pu reporter à fin mai. Pas de récidive, ce que confirmeront les nouveaux examens fin septembre.
Entretemps, l'augmentation de la dose de l'anti-arythmique ayant largement majoré ma fatigabilité, je suis revenu au dosage d'avant la consultation avec le cardiologue, en janvier. Je me suis senti mieux, avec moins d'épisodes d'étourdissement et une fatigabilité un peu moindre, étourdissements qui n'ont cependant pas totalement disparu. Les choses se sont bien stabilisées au niveau du rythme cardiaque, même s'il m'arrive de sentir parfois des variations inopinées de ce rythme ou de la force des pulsations. Comme j'ai déjà dû le dire, je ressens en permanence ces battements dans la poitrine lorsque je suis allongé sur le côté gauche, les pulsations au niveau du lobe de l'oreille gauche s'y ajoutant. Ils sont moins nettement perçus quand je suis sur le dos ou sur le côté droit. Ces battements m'ont beaucoup perturbé au printemps dernier, je les tolère mieux maintenant, mais je les trouve désagréables, surtout quand leur fréquence ou leur force varie, au point de me demander parfois si le ralentissement et/ou la diminution de force vont se stabiliser. Habituellement, toutefois, le rythme reste régulier entre 60 et 70 pulsations par minute. Il arrive qu'il soit plus élevé, mais pas beaucoup plus.
En cours d'été, alors que la position debout prolongée m'était déjà très désagréable, avec cette espèce d'anesthésie douloureuse de la face externe des cuisses, ces douleurs lombaires et fessière droite, parfois gauche, et une douleur lancinante au-dessus du rein droit, une perte de taille de 2 cm a été confirmée lors de mon contrôle chez le pneumologue. Sur le plan pulmonaire, certains points sont moins bons, mais liés aux difficultés musculaires : pas assez de force pour souffler dans l'appareil !
Au cours de l'été donc, j'ai retrouvé des claquements lombaires, lorsque je me déshabillais, tels que je les avais connus lorsque je passais beaucoup de temps en salle d'opération, dans les années 80. J'avais recommencé à m'occuper de mes remorques, assis et me contorsionnant souvent. Les douleurs dorsales basses s'étaient accentuées, irradiant à droite, parfois en hémi-ceinture. Deux ou trois fois, en me couchant sur le côté droit, j'ai entendu et ressenti des "clong", bruit et sensation sourdes au niveau dorsal. Les douleurs ont persisté longtemps, diminuant jusqu'à ne me laisser que cet endolorissement presque permanent dans le dos, au-dessus du rein droit (je le ressens en ce moment, assis devant mon écran. Il semblerait que j'aie encore perdu 3 cm ! Des tassements vertébraux que ni le radiologue ni le cancérologue n'ont pu constater au scanner fin septembre...
Les acouphènes aigus qui me suivent depuis plus de 15 ans sont maintenant audibles même en journée, plus seulement la nuit, et en position couchée, très rarement debout, d'autres faisant penser à une pétarade de vieille pétrolette se font entendre à gauche, durant plus ou moins longtemps, s'arrêtant mais se réveillant lorsque je tourne la tête. Je sens qu'un jour ou l'autre, il me faudra refaire un audiogramme et peut-être en venir à un appareillage !
Cela dit, essoufflement et fatigabilité restent très, trop, présents. Parfois, même mâcher me fait mal ! Même avec l'outillage électrique sans fil que j'utilise pour bricoler, je dois m'arrêter bien vite et reporter la suite à plus tard, les muscles ne suivant pas et/ou l'épaule devenant trop douloureuse. Il y a quelques mois, j'ai eu besoin de visser un écrou de la main gauche, en hauteur. Ce n'était pas simple, surtout que je n'ai jamais aimé travailler les bras en l'air. Au bout de peu de temps, je n'arrivais même plus à lever le bras. Lorsque je faisais des efforts pourtant pas très grands dans le jardin, comme remuer un peu mon compost, je revenais dans la maison en n'arrivant pas à soutenir ma tête tant les muscles cervicaux étaient douloureux et sans force ! Tout à l'heure, il m'a fallu deux épisodes pour scier à la main (la scie circulaire éclatait le bois) une planchette de cèdre de 1 cm d'épaisseur, sur 18 cm de long. Un bois qui n'est pourtant pas dur. Dire qu'il faudra que j'en coupe trois ou quatre fois autant pour avancer la construction d'une mangeoire à oiseaux que j'ai commencée il y a plusieurs semaines afin d'en remplacer une qui commence fortement à se déglinguer.
Faire ma toilette, prendre une douche, rester un moment à passer la tondeuse pour raccourcir ma barbe, m'habiller ou me déshabiller, toutes choses simples qui m'essoufflent et rendent mes muscles douloureux. Écrire à la main m'est devenu difficile, comme si par moments, en plus de la douleur, ma main devenait autonome et ne répondait plus à ma volonté. Je dois aussi faire attention à mon équilibre et, faute de force musculaire, il peut m'arriver de ne pas marcher droit ! Je passe donc beaucoup plus de temps assis devant mon écran et je n'arrive pas à trouver le moindre courage pour essayer de faire des efforts pour me rééduquer. Comment en faire quand ces simples activités sont douloureuses et me coupent le souffle ?
Pour autant, j'arrive à vivre ma vie de pantouflard ! Une compensation ?
Bref, 5 ans plus tard, si le cancer ne se manifeste pour le moment plus (prochain contrôle fin mars), les séquelles des traitements par chimiothérapie, au niveau neuro-musculaire et cardiaque sont là, très handicapants !
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Mardi, avec l'instauration de ce presque couvre-feu, moi qui ne sors plus que très exceptionnellement de chez moi depuis des mois et des mois, j'ai passé une journée très bizarre. Ce confinement, que je considère pourtant comme absolument nécessaire, me perturbe.
Comme souvent, pour ce qui me concerne, je suis pris entre deux certitudes : la première que je ne serai pas touché, et qu'au pire, je résisterai et guérirai vite, la seconde que si je suis atteint, j'ai de grands risques de ne pas en réchapper, entre mon poumon unique et mes soucis cardiaques.
Je suis aussi face à un dilemme : le 30 mars, je devrais passer mon scanner de contrôle et voir le cancérologue en consultation. J'avais initialement rendez-vous le 26, mais il a été reporté au 30, sans que le service du scanner en soit prévenu. J'ai donc reçu une convocation pour passer ce scanner le 26, un peu avant l'heure prévue de la consultation. Mais quand j'ai appelé le secrétariat du scanner pour le reporter au 30 afin de ne faire qu'un déplacement, impossible d'obtenir un horaire proche de celui de la consultation ce jour-là : donc scanner à 10h30, consultation à 14h15, soit plus de 4 heures à passer sur place, ce qui, en ces temps d'épidémie, n'est pas très raisonnable, d'autant que si je me fais transporter en taxi, celui-ci ne m'attendra pas entre les deux et qu'il me faudra patienter soit à la clinique soit au centre de radiothérapie.
J'ai donc interrogé hier matin par mail le cancérologue qui m'a répondu immédiatement qu'il tenait à cet examen de contrôle, mais que la consultation dépendrait de son résultat. Comme ça ne changera rien à l'attente entre l'envoi du compte-rendu par fax ou mail et sa vérification ainsi que celle du bilan biologique, puis sa décision, je pense que si je maintiens ce scanner, ce sera de toutes manières sans consultation le jour-même.
Je ne ressens rien qui puisse me faire craindre une récidive, je suis seulement gêné par mes soucis cardiaques, ce qui m'incite à ne pas prendre le risque d'aller passer ce scanner maintenant et à reporter examen et consultation à plus tard. D'un autre côté, la douche froide, il y a deux ans, de la découverte de ce ganglion alors que rien ne le laissait augurer, me fait dire que je dois mettre dans la balance ce risque, qui pourrait nécessiter de nouveaux traitements, et celui d'attraper ce COVID-19 !
Aujourd'hui, et à moins que mon irritation laryngée actuelle (virus ou pollens, sans fièvre) s'aggrave, j'imagine ce scénario : bilan biologique en début de semaine prochaine : s'il est comparable à celui de début novembre, pas de scanner dans l'immédiat ; s'il est perturbé, maintien du scanner à discuter, consultation quelques temps plus tard si je passe ce scanner et que le cancérologue la juge nécessaire. Mais peut-être déciderai-je très vite de tout annuler !
Quatre mois se sont passés depuis mon dernier passage ici. Je n'ai pas d'excuse. Comme je viens de le dire, rien ne laisse penser à une reprise, mes seuls soucis actuels sont cardiaques, d'où ce silence prolongé.
Je me polarise sur mon rythme cardiaque, d'autant plus que je ressens en permanence ces battements dans la poitrine et n'y prête trop attention que lorsque je suis allongé la nuit ou à la sieste. Au bout des doigts dès qu'ils appuient légèrement, des oreilles quand je suis couché sur le côté... Si depuis des mois, les changements de rythme montrent une modération de celui-ci lors de ces épisodes, les rendant moins inquiétants, d'une part je ressens cette sensation désagréable de "mal-être" qui me réveille, d'autre part, en changeant de position, sentir ce rythme diminuer fait que je me demande s'il va se stabiliser ou trop baisser me perturbe... J'ai eu l'impression à une période que ces troubles survenaient quand j'étais couché sur le côté gauche. J'ai donc pendant des semaines perturbé un peu plus mon sommeil en tentant d'éviter cette position, prise inconsciemment. Depuis quelques temps, il semble que je la tolère mieux. Certaines nuits sont hachées, d'autres plus sereines, mais pour autant, depuis bien longtemps je ne me lève pas reposé.
En dehors de ça, les étourdissements sont toujours là. Surtout quand je me penche et me relève, quand j'ai passé quelques instants sur le canapé ou mon fauteuil, beaucoup plus rarement si j'ai été assis dans mon bureau ou sur une chaise du séjour, ou encore plus exceptionnellement quand je me lève de mon lit. Pas de vertige au sens propre, mais l'impression que ma tête se vide et que mes jambes ne vont plus me porter. La forte lumière aussi peut en être la cause, comme elle peut provoquer ce qui ressemble à des migraines ophtalmiques. Dans le jardin, quand le soleil brille fort, les déplacements des yeux, à eux seuls, peuvent provoquer cette sensation de déséquilibre, m'obligeant à chercher où m'asseoir.
Récemment, j'ai aussi ressenti des troubles de l'équilibre différents de ces étourdissements, avec sensation de perte immédiate d'équilibre comme si ma tête ne savait plus où j'étais, une fraction de seconde seulement. Plutôt quand j'étais mal réveillé, dans le noir ou la pénombre. Certains matins, en allant soulager ma vessie, je me sentais légèrement osciller d'avant en arrière, comme si les muscles n'étaient pas capables de s'accorder pour me maintenir, tout simplement... Apparemment, ces troubles de l'équilibre ont disparu.
Je ne serais pas étonné qu'une partie de ces troubles soient en lien avec mon traitement. Vers la mi-janvier, je me suis botté les fesses pour prendre des rendez-vous chez le pneumologue et l'ophtalmologue. Sauf contrordre d'ici là, ce sera pour la deuxième quinzaine de juin. Le plus difficile a été ensuite le rendez-vous avec le cardiologue. Il vient en consultation avancée à l'hôpital local, mais le délai est de trois mois. La secrétaire m'a conseillé d'appeler l'hôpital d'Annonay, qui de son côté m'a annoncé des délais plus longs encore. Mais compte tenu de mon statut, la secrétaire a soumis ma demande au confrère qui a accepté de me voir, probablement en pleine visite des patients hospitalisés, le 24 janvier. Jambes enflées, essoufflement, étourdissements... justifiaient cette entorse.
Ce jour-là, dans un premier temps une manipulatrice m'a fait un électro-cardiogramme, puis j'ai attendu dans la même salle que le cardiologue vienne me faire une écho-cardiographie. Il s'y est lancé sans presque me questionner. Elle a duré longtemps, et je n'ai su que deux choses : la pression pulmonaire est légèrement augmentée, mais la veine cave n'est pas dilatée. Sur la question des troubles du rythme, rien... Compte tenu des œdèmes, il m'a alors conseillé la prise d'un diurétique en plus des autres produits, la prise d'un hypotenseur le soir plutôt que matin, afin de limiter son impact sur les œdèmes, et l'augmentation, sur ma question, du traitement anti-arythmique. J'espérais avoir une copie du courrier qu'il a dicté pour mon généraliste (que je n'ai pas vu depuis, ne tenant pas, bien que vacciné, à attraper la grippe), mais je n'ai rien reçu. J'ignore donc ce qu'il a noté.
Cette modification du traitement n'a pas été de tout repos, et dans un premier temps, il m'a fallu réduire la dose de cet hypotenseur vasodilatateur, avant de le supprimer : trop d'étourdissements. Depuis, la tension semble correctement stabilisée, les étourdissements sont moins fréquents ; je soupçonne l'augmentation de la dose d'antiarythmique d'y jouer un grand rôle, mais je préfère ces troubles d'équilibre à ceux du rythme.
Avec le cardiologue, nous avons évoqué la pose d'un holter afin de surveiller pendant une semaine le rythme cardiaque. Ce ne sera possible que le 29 avril, sauf contrordre là aussi. Si le traitement est efficace, peut-être cet examen n'aura-t-il aucun intérêt ? Mais peut-être y a-t-il des moments où je ne m'aperçois pas d'un passage en fibrillation auriculaire, pouvant faire alors discuter un traitement par radio-fréquence pour neutraliser le foyer initial ?
Tout ça m'a encore fait réduire un peu plus mes activités physiques. L'essoufflement peut me prendre après des activités anodines : me déshabiller le soir me fait arriver très essoufflé dans mon lit. Me débarbouiller non seulement m'essouffle, mais fait réapparaître douleurs cervicales et scapulaires ; tout effort, si l'essoufflement ne m'oblige pas à m'arrêter rapidement, fait que les muscles de la nuque deviennent douloureux et m'obligent à garder la tête basse, n'arrivant pas à la maintenir relevée ! Mes lombaires semblent verrouillées, douloureuses dès le lever, claquant parfois le soir quand je me penche pour enlever mon pantalon... J'ai perdu 2 cm sous la toise... peut-être par déminéralisation, à cause des troubles de l'appétit que j'ai eus suite aux cures de chimiothérapie ! Je mangeais plus de fromage et prenais systématiquement un dessert lacté le soir "avant" ; je ne mange presque plus de fromage, sauf râpé, et je ne prends ce type de dessert que rarement depuis. Après avoir constaté ce très probable manque de calcium, je me tiens à la prise d'un laitage, yaourt, fromage frais, faisselle, à "4 heures". Je ne reprendrai pas ces deux centimètres, mais peut-être éviterai-je d'en perdre encore ?
Il me faut me décider à aller traiter mes arbres à la bouillie bordelaise, en espérant que le vent ne rabattra pas le produit sur moi pour me transformer en Schtroumpf, et que mes yeux et mes forces ne me trahiront pas !
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La neige qui est tombée avant-hier était très lourde. Certaines branches d'arbustes sont encore bien courbées vers le sol bien qu'une bonne partie de cette neige ait fondu (il en reste encore probablement 10 cm au sol par endroits), d'autres sont probablement cassées, je n'ai pas pris le temps d'aller vérifier, il fait froid.
La rue est verglacée, impossible de sortir en voiture, aucune n'étant équipée de pneus hiver. Peut-être vais-je mettre ceux de la Clio, car avec cette neige précoce, avoir un rendez-vous au garage risque d'être difficile. Je l'ai fait à l'automne dernier ou au printemps : un jour par roue ! Me pencher pour commencer à dévisser, trouver où positionner le cric, lever la voiture, démonter la roue et la remplacer : j'en ai pour au moins une journée à récupérer, entre le souffle et les douleurs musculaires et rachidiennes.
Le ciel était très clair ce matin, il est au contraire très nuageux en ce moment. J'espère qu'il ne neigera pas de nouveau !
Avant-hier soir donc, vers 20h15, coupure de courant, retour quelques secondes puis arrêt définitif. Comme ça arrive de temps à autre, nous avons attendu. Hélas ça a duré. La maison étant 100% électrique, plus de lumière, plus de chauffage, plus de télé pour s'informer, plus de téléphone fixe, heureusement le portable fonctionne toujours. Impossible aussi d'ouvrir la porte du garage (enfin si, mais on n'aurait pu la refermer), mais bon, les pneus été de la voiture interdisent tout essai de rouler sur la neige ou le verglas. Il restait l'espoir que ça revienne un peu plus tard. Un coup de fil à notre fournisseur d'électricité nous informe que tout est mis en œuvre pour, etc. et que je peux télécharger une appli pour suivre l'évolution. Je ne le fais pas tout de suite...
Mauvaise nuit. Réveillé vers 3 h, je constate que le courant n'est toujours pas revenu. Nous nous levons vers 8 h : toujours rien, nous sommes dans le noir, seuls le fenestron de la salle de bains et la vitre dépolie qui orne la porte d'entrée nous donnent un peu de clarté. Je tente le téléchargement de l'appli et constate qu'il n'y a plus de réseau mobile : impossible donc d'appeler à l'aide en cas de pépin.
Petit déjeuner froid, puisque rien ne fonctionne pour chauffer quoi que ce soit. Vers 11 h, le courant revient, juste le temps de nous laisser ouvrir les volets du séjour, puis se coupe de nouveau. Le soleil brille et nous chauffe à travers les vitres, c'est déjà ça de gagné ! Nouveau retour de quelques secondes une demi-heure plus tard. Finalement, le courant revient de manière stable vers 12 h 30. Pour éviter toute surcharge au retour, j'avais coupé le chauffage. Le déjeuner de midi a lui aussi été froid, autant ne pas prendre le risque qu'une nouvelle coupure intervienne. J'ai attendu un moment pour remettre en route le chauffage. La température était descendue au-dessous de 17°, mais la tension faisait que nous n'avions pas vraiment froid. Il n'aurait pas fallu que ça dure, cependant.
Malgré le retour du courant, la box signale une erreur de réseau et refuse ma connexion. Toujours pas de réseau mobile non plus... Ce n'est qu'à l'approche de 16 h que la connexion mobile et celle pour Internet redeviennent fonctionnelles.
Nous serons restés un peu plus de seize heures sans électricité, près de vingt sans internet : dur ! Mais je pense à ceux qui, à cette heure, soit trente-six heures plus tard, sont encore dans le noir !