Ce midi, juste après le repas et les infos à la télé, avant de faire ma sieste, j'ai ouvert le message que l'épouse d'un collègue venait de m'envoyer. Elle m'y annonçait le décès de son mari : "Il souhaitait prendre congé." disait-elle ! Il avait ou allait avoir soixante ans, si je ne me trompe.
C'est avec des sanglots et des larmes que je lui ai répondu, brièvement pour une fois. Fred et moi nous appréciions beaucoup.
Nous avons plus d'une fois échangé via le forum Joomla! puis hors de celui-ci, tant pour régler des problèmes de sites que pour parler d'autre chose, du bou-saadi (il avait eu l'occasion de passer à Bou-Saâda il y a une trentaine d'années), de généalogie, de médecine. Nous avons très vite échangé comme si nous nous connaissions depuis des années.
Fred était tétraplégique depuis dix-huit ans, suite à un bête accident de la route. Bien que cloué le plus souvent au lit, plus rarement au fauteuil comme j'ai cru le comprendre, il était très actif, militait dans une association de recherches sur les lésions médullaires, entre autres.
Il était hospitalisé depuis fin novembre, et il y a un mois, il me disait dans un message encourageant qu'il comptait bien reprendre la gestion des sites dont il s'occupait.
La vie est cruelle. Tu vas me manquer Fred !
Que dire de moi après ça ? Qu'après la bonne nouvelle des résultats des contrôles début mars, j'ai ressenti d'abord un énervement bizarre, puis un après-midi pendant ma sieste une sensation de cœur qui battait trop fort, mais pas trop vite. Ma tension était bonne. C'était très désagréable. Le lendemain j'ai consulté mon médecin généraliste qui n'a rien trouvé d'excitant à l'électrocardiogramme et a simplement augmenté le dosage d'un de mes médicaments, en me demandant une nouvelle fois si j'avais vu le cardiologue qui m'avait pris en charge il y a plus de deux ans, pour contrôle de routine.
J'ai hésité à prendre rendez-vous, sachant que les délais étaient longs, même certainement en me présentant comme médecin, d'autant que les choses étaient rentrées dans l'ordre. Mais il y a deux semaines, le samedi, nouvel épisode pendant ma sieste avec retour à la normale en fin d'après-midi. Tout allait bien le dimanche, et lundi matin, j'ai tenté d'avoir la secrétaire qui s'occupe des consultations avancées de cardiologie à l'hôpital local. Elle ne serait là que le lendemain après-midi. Un peu plus tard, j'ai tenté d'obtenir un rendez-vous en urgence au service de cardiologie de l'hôpital d'Annonay : impossible, les médecins étaient surchargés. Il ne me restait plus que l'option d'aller aux urgences en début d'après-midi, après ma sieste. En maximisant un peu mes symptômes, j'ai rapidement été pris en charge, perfusé juste pour garder une veine au cas où, mis sous scope pour surveillance de mon rythme cardiaque, avec prises de tension de temps à autre, mais il m'a fallu attendre dix-neuf heures trente pour pouvoir passer un angio-scanner. Lors du changement d'équipe, une infirmière a pu faire venir mon épouse à mes côtés. Le temps m'a paru moins long (j'étais alors seul dans une pièce), puis j'ai été transféré dans le couloir où, malgré l'état dans lequel nous étions les uns et les autres, à attendre d'être hospitalisés ou autorisés à rentrer à la maison, il régnait une ambiance bon enfant !
En ce qui me concerne, la décision avait été prise de continuer à me surveiller, en m'hospitalisant dans le service de cardiologie (ce que j'espérais...). Il a fallu attendre environ minuit pour que les infirmières viennent me chercher. Mon épouse, qui n'avait pas envie de rentrer de nuit, est restée avec moi et nous avons dû aussi mal dormir l'un que l'autre cette nuit-là, entre les alarmes des autres chambres et les prises de tension régulières avec le passage de l'infirmière. Aucun traitement spécifique ne m'avait été donné, j'avais seulement pris mes médicaments habituels avec l'accord du médecin urgentiste. Une simple surveillance en attendant d'éventuels examens complémentaires. Les deux nuits suivantes ont été un peu meilleures, mais dormir avec ces bruits et ces visites, avec les câbles du scope, l'appareil à tension dont le tuyau se débranchait au moindre mouvement, et le capteur de saturation d'oxygène au bout d'un doigt, ce n'est pas simple...
Le radiologue avait suspecté un petit épanchement péricardique à l'angioscan, qui ne se voyait pas au précédent scanner quatre semaines plus tôt. Le lendemain matin, le cardiologue m'a semblé plus préoccupé par mon histoire de cancer du poumon, malgré la négativité des examens début mars. Il prévoyait une échocardiographie qu'il n'a pu me faire que le lendemain matin, à la recherche de cet épanchement, au cas où il aurait fallu le ponctionner. Mercredi matin donc, cet examen lui a d'abord fait dire qu'il n'y avait rien à ponctionner, a permis de savoir que mes artères carotides étaient très belles (l'urgentiste avait parlé de souffle qui n'était donc qu'un artefact), et le jeudi matin, j'ai eu l'impression que le cardiologue mettait en doute cette suspicion d'épanchement. Il décidait alors de me libérer, après une épreuve d'effort que je n'ai pu faire qu'un peu après le repas de midi. Celle-ci s'est révélée normale. J'ai donc un cœur en bon état, malgré ce problème de tension et de battements trop forts. Je ne sais toujours pas ce qui provoque ces sensations ni s'il y a quelque chose de particulier à faire lorsque ça se produit, sinon attendre que ça passe seul...
Pendant mon hospitalisation, il avait réduit mon traitement hypotenseur, changeant plusieurs fois en fonction des variations de tension et de rythme, me laissant sortir avec le même traitement antiarythmique, mais avec une seule prise d'hypotenseur au lieu des quatre (deux produits) que je prenais depuis juillet et l'épisode d'hypertension qui avait suivi une séance de chimiothérapie. Depuis, cette prise unique ayant peu à peu laissé remonter un peu trop ma tension, j'ai rétabli la prise du soir d'un des produits, et je surveille de temps en temps.
J'espère que la secrétaire, tout aussi surchargée que les médecins, m'enverra une copie du compte-rendu et des conseils me concernant, donnés à mon généraliste, sinon il faudra que je l'appelle pour le lui redemander. Le cardiologue avait parlé d'un holter sur une semaine pour vérifier la régularité de mon rythme cardiaque, mais je suis parti du service sans savoir s'il y avait renoncé compte tenu des résultats des autres examens. En tout cas, il ne m'a pas fait contacter afin qu'on m'en mette un en place... J'espère que ma tension se stabilisera. J'ai cru comprendre que le cardiologue la tolérait, compte tenu de mon âge, à des valeurs un peu plus hautes que ce qu'on entend dire. En tout cas, je ne crois pas avoir eu d'étourdissements depuis qu'elle est un peu plus haute, ce qui n'est pas plus mal !
Reste maintenant à attendre la consultation d'ophtalmologie, avec les internes m'a dit la secrétaire... J'avais d'abord accepté un rendez-vous avec une orthoptiste pour une OCT (espèce d'échographie des yeux, en simplifiant), mais après avoir transmis la lettre de mon ophtalmo demandant l'avis autorisé d'un confrère, je n'ai eu droit qu'à une consultation avec "les internes" lundi 29 au matin. Même pas une proposition de rendez-vous dans deux ou trois mois avec un des médecins confirmés du service, malgré la demande de mon propre ophtalmo ! Cette cataracte me gêne beaucoup, surtout sur l'écran où je passe plusieurs heures par jour et où je ne vois que d'un œil, comme pour lire mes bouquins, un peu moins à l'extérieur car je n'y vais guère. Mais selon la luminosité, c'est très désagréable. J'espère qu'ils voudront bien m'opérer, et pas dans deux ans !
J'attends aussi un TEP scan, demandé par le cardiologue (je doute de son intérêt, sinon pour se rassurer, dans la mesure où le cancérologue n'avait prévu un nouveau contrôle scanner qu'en juillet). La secrétaire m'a annoncé un délai de trois à quatre semaine, donc plus que deux ou trois maintenant !
J'aurais dû mettre en place mon vélo sur son home trainer. Du coup, il prend toujours la poussière dans le garage, pneus à plat faute d'avoir été regonflés depuis un sacré moment. Il m'est arrivé de sortir un peu dans le jardin, histoire de bouger un petit peu, mais ça n'a guère fait pleuvoir...