5 ans aujourd'hui que le scanner confirmait la nature de cette tumeur. Et plus de 10 mois sans m'exprimer ici !
Finalement, j'avais annulé mon scanner et ma consultation, que j'ai finalement pu reporter à fin mai. Pas de récidive, ce que confirmeront les nouveaux examens fin septembre.
Entretemps, l'augmentation de la dose de l'anti-arythmique ayant largement majoré ma fatigabilité, je suis revenu au dosage d'avant la consultation avec le cardiologue, en janvier. Je me suis senti mieux, avec moins d'épisodes d'étourdissement et une fatigabilité un peu moindre, étourdissements qui n'ont cependant pas totalement disparu. Les choses se sont bien stabilisées au niveau du rythme cardiaque, même s'il m'arrive de sentir parfois des variations inopinées de ce rythme ou de la force des pulsations. Comme j'ai déjà dû le dire, je ressens en permanence ces battements dans la poitrine lorsque je suis allongé sur le côté gauche, les pulsations au niveau du lobe de l'oreille gauche s'y ajoutant. Ils sont moins nettement perçus quand je suis sur le dos ou sur le côté droit. Ces battements m'ont beaucoup perturbé au printemps dernier, je les tolère mieux maintenant, mais je les trouve désagréables, surtout quand leur fréquence ou leur force varie, au point de me demander parfois si le ralentissement et/ou la diminution de force vont se stabiliser. Habituellement, toutefois, le rythme reste régulier entre 60 et 70 pulsations par minute. Il arrive qu'il soit plus élevé, mais pas beaucoup plus.
En cours d'été, alors que la position debout prolongée m'était déjà très désagréable, avec cette espèce d'anesthésie douloureuse de la face externe des cuisses, ces douleurs lombaires et fessière droite, parfois gauche, et une douleur lancinante au-dessus du rein droit, une perte de taille de 2 cm a été confirmée lors de mon contrôle chez le pneumologue. Sur le plan pulmonaire, certains points sont moins bons, mais liés aux difficultés musculaires : pas assez de force pour souffler dans l'appareil !
Au cours de l'été donc, j'ai retrouvé des claquements lombaires, lorsque je me déshabillais, tels que je les avais connus lorsque je passais beaucoup de temps en salle d'opération, dans les années 80. J'avais recommencé à m'occuper de mes remorques, assis et me contorsionnant souvent. Les douleurs dorsales basses s'étaient accentuées, irradiant à droite, parfois en hémi-ceinture. Deux ou trois fois, en me couchant sur le côté droit, j'ai entendu et ressenti des "clong", bruit et sensation sourdes au niveau dorsal. Les douleurs ont persisté longtemps, diminuant jusqu'à ne me laisser que cet endolorissement presque permanent dans le dos, au-dessus du rein droit (je le ressens en ce moment, assis devant mon écran. Il semblerait que j'aie encore perdu 3 cm ! Des tassements vertébraux que ni le radiologue ni le cancérologue n'ont pu constater au scanner fin septembre...
Les acouphènes aigus qui me suivent depuis plus de 15 ans sont maintenant audibles même en journée, plus seulement la nuit, et en position couchée, très rarement debout, d'autres faisant penser à une pétarade de vieille pétrolette se font entendre à gauche, durant plus ou moins longtemps, s'arrêtant mais se réveillant lorsque je tourne la tête. Je sens qu'un jour ou l'autre, il me faudra refaire un audiogramme et peut-être en venir à un appareillage !
Cela dit, essoufflement et fatigabilité restent très, trop, présents. Parfois, même mâcher me fait mal ! Même avec l'outillage électrique sans fil que j'utilise pour bricoler, je dois m'arrêter bien vite et reporter la suite à plus tard, les muscles ne suivant pas et/ou l'épaule devenant trop douloureuse. Il y a quelques mois, j'ai eu besoin de visser un écrou de la main gauche, en hauteur. Ce n'était pas simple, surtout que je n'ai jamais aimé travailler les bras en l'air. Au bout de peu de temps, je n'arrivais même plus à lever le bras. Lorsque je faisais des efforts pourtant pas très grands dans le jardin, comme remuer un peu mon compost, je revenais dans la maison en n'arrivant pas à soutenir ma tête tant les muscles cervicaux étaient douloureux et sans force ! Tout à l'heure, il m'a fallu deux épisodes pour scier à la main (la scie circulaire éclatait le bois) une planchette de cèdre de 1 cm d'épaisseur, sur 18 cm de long. Un bois qui n'est pourtant pas dur. Dire qu'il faudra que j'en coupe trois ou quatre fois autant pour avancer la construction d'une mangeoire à oiseaux que j'ai commencée il y a plusieurs semaines afin d'en remplacer une qui commence fortement à se déglinguer.
Faire ma toilette, prendre une douche, rester un moment à passer la tondeuse pour raccourcir ma barbe, m'habiller ou me déshabiller, toutes choses simples qui m'essoufflent et rendent mes muscles douloureux. Écrire à la main m'est devenu difficile, comme si par moments, en plus de la douleur, ma main devenait autonome et ne répondait plus à ma volonté. Je dois aussi faire attention à mon équilibre et, faute de force musculaire, il peut m'arriver de ne pas marcher droit ! Je passe donc beaucoup plus de temps assis devant mon écran et je n'arrive pas à trouver le moindre courage pour essayer de faire des efforts pour me rééduquer. Comment en faire quand ces simples activités sont douloureuses et me coupent le souffle ?
Pour autant, j'arrive à vivre ma vie de pantouflard ! Une compensation ?
Bref, 5 ans plus tard, si le cancer ne se manifeste pour le moment plus (prochain contrôle fin mars), les séquelles des traitements par chimiothérapie, au niveau neuro-musculaire et cardiaque sont là, très handicapants !