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Après l'IRM cérébrale passée jeudi, il me fallait, ce matin à 10 heures, aller passer mon scanner TAP (scanner thoraco-abdomino-pelvien pour les non-initiés). Donc lever plus tôt que d'habitude (encore que depuis les chaleurs, j'ai tendance à me lever tôt pour aérer un peu plus la maison, mais ces derniers jours la température extérieure est très fraîche la nuit et le matin), pour pouvoir partir un peu plus d'une heure avant ce rendez-vous et ne pas être en retard en cas d'embouteillages ou de difficultés à trouver une place de stationnement.
Le trajet s'est passé sans encombre, trouver une place a été un peu plus difficile, mais j'étais quand même en avance. Je n'ai pas eu à attendre bien longtemps avant qu'on m'appelle, c'est l’avantage des rendez-vous du matin, je crois. Une fois installé sur la table, la manipulatrice a pu sans difficultés utiliser la veine déjà piquée ces derniers jours pour la prise de sang et l'IRM, une chance qu'elle tienne le coup... L'examen en lui-même a été rapide, ça a un peu chauffé à l'injection du produit de contraste, mais rien de bien gênant. Ensuite, en raison de mon insuffisance rénale, et comme ça ne se bousculait pas pour une fois, on m'a gardé quelques instants pour me faire passer une poche d'hydratation, histoire de hâter l'élimination du produit de contraste. Une fois le cathéter enlevé, il m'a fallu comprimer deux ou trois minutes avant de me rhabiller, pour éviter que ça saigne, anticoagulant oblige, puis aller dans la salle d'attente, en attente du verdict.
Quelques minutes plus tard, le radiologue m'appelait pour me signifier la normalité de l'examen. Ouf, encore une bonne nouvelle ! Même si je ne ressens rien de spécial et si j'espérais qu'on ne trouverait rien de nouveau, il y a toujours une certaine inquiétude avant ces examens...
Dans deux jours, je reverrai le cancérologue. J'imagine qu'il se contentera de me prescrire de nouveaux contrôles dans quelques mois (en début d'année prochaine, j'espère, plutôt qu'au moment des fêtes), biologie et scanner TAP, puisqu'il m'avait dit que l'IRM ne serait faite qu'une fois sur deux.
Il me reste maintenant à me concentrer sur les exercices d'étirement et de musculation que me fait faire la kiné. Il faudrait que j'arrive à faire ces exercices d'étirement à la maison, mais aussi à me décider à rentrer enfin le vélo et son home-trainer et à m'organiser pour l'utiliser ainsi que le stepper qui n'est pas très sollicité : j'y pense et puis j'oublie, comme dit la chanson !
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Oh, pas beaucoup, pas autant qu'il aurait peut-être fallu. La nature a très soif, malgré l'orage d'il y a un mois et un ou deux autres depuis, qui lui ont permis de reverdir.
Oui la raison en est que mardi dernier, le 15 août donc, avait lieu au village une brocante et vide-grenier, et pour la première fois depuis deux ans, alors que je doutais et craignais de me dégonfler au dernier moment, je suis allé m'y promener ! Depuis plus de dix-huit mois en effet, je ne suis allé au village que pour y chercher mes médicaments ou me faire couper les cheveux, ou encore pour aller chez la kiné, trois déplacements où je me gare toujours à quelques mètres seulement.
Y aller à pied depuis la maison voulant dire un bon kilomètre de marche de plus, nous sommes allés nous garer sur le haut du village (les places étaient chères !) et nous avons commencé par faire le tour de la place de la Salle des Fêtes avant de descendre la Grande Rue, puis d'aller jusqu'à la sortie de l'autre côté, au milieu d'une foule impressionnante. Je ne me souviens pas que les années précédentes nous ayons croisé autant de gens. Pour retrouver la voiture, il nous fallait donc remonter la Grande Rue ! Depuis un moment, à force de piétiner probablement, j'ai ressenti comme début mai une anesthésie douloureuse de la face antérieure et latérale de la cuisse gauche. peu de douleurs lombaires, ou alors, trop habitué, je n'y ai pas prêté attention... Même si la pente n'est pas vraiment raide, il m'a fallu faire quelques pauses sur le haut, le souffle et la fatigue musculaire me rappelant à l'ordre ! Mais je l'ai fait !!!
M'étant lancé dans la reconstitution de la série d'appareils photos que j'ai possédés ou avec lesquels j'ai eu l'occasion de faire des photos (ceux de mon père par exemple), avec l'envie de l'augmenter par quelques boîtiers qui m'avaient fait rêver mais que mes moyens à l'époque ne me permettaient pas (en occasion maintenant, c'est plus abordable, enfin, beaucoup me restent encore inaccessibles), j'espérais y trouver peut-être quelques vieilleries intéressantes. S'il y en avait parfois, d'une part leurs marques m'étaient souvent inconnues, d'autre part sans expérience de ce qu'il faut vérifier, je ne me suis même pas avancé pour en demander les prix, souvent dérisoires à ce que je lis sur un forum photo... Ces "vieux" appareils argentiques, je compte bien les utiliser de temps à autre (et développer moi-même les pellicules noir-et-blanc avant de les scanner). J'ai déjà changé les mousses d'étanchéité du Nikon de mon épouse et du Topcon que j'ai trouvé en occasion, copie du premier reflex que j'ai acheté au début des années 70. Il faudra peut-être aussi que je le fasse sur d'autres. J'en reparlerai probablement bientôt sur mon site de photos.
Autre chantier : scanner, en plus des albums qu'avait créés ma mère, les pellicules 24x36 héritées de mon père (1950 à 1975 probablement) et les miennes datant des années 70-80, avant que nous passions l'un et l'autre à la couleur, papier ou diapo. Comme ces pellicules sont encore enroulées, soit dans les boîtes métalliques en ce qui concerne les miennes, développées par moi dans les années 70, soit dans les boîtes allongées dans lesquelles les photographes nous les rendaient après développement, la première étape est de les mouiller et rincer, comme on le fait en fin de développement, histoire de les dépoussiérer et de tenter de les aplanir pour les découper et les placer en bandes de six clichés dans un classeur à négatifs. En ce moment, quatre pendent dans mon bureau, suspendues après rinçage en attendant d'être découpées. Ensuite viendra la phase longue et fastidieuse de tentative de classement par date, puis de scan image par image.
Mais ma plus grande interrogation est celle de comment ensuite transmettre ces photos à mes descendants, pas seulement elles, mais accompagnées de commentaires pour qu'ils sachent qui est qui, où se situe la scène... bref que la mémoire ne soit pas perdue. Pour l'instant, je ne sais pas comment je vais procéder : un site Internet se perdra si personne ne le prend en mains après mon décès ; une présentation sur DVD devra être transférée plus tard sur d'autres supports ; reconstituer des albums à partir de ces photos, après un tri drastique, sera peut-être la meilleure solution, celle que j'avais choisie pour transmettre le "reportage" de la journée que j'avais merveilleusement passée avec mon frère Jean-Pierre le 12 octobre 2008 à Soleilhas, le village de nos ancêtres paternels.
Je dispose aussi de films 8mm et Super-8 venant de mon père et de mon parrain, quelques-uns m'appartenant aussi, que j'espère pouvoir transférer sur DVD, en espérant là aussi qu'il seront transférés plus tard sur d'autres supports pour être lus encore pendant longtemps. Il me faudra aussi être capable de les commenter ! De quoi m'occuper pendant des jours et des jours...
Au fait, j'allais oublier : jeudi passé, j'ai eu droit à mon IRM cérébrale de contrôle. Pas d'anomalie ! Ouf ! L'examen en lui-même m'a paru beaucoup plus long et beaucoup plus angoissant que les deux précédents. L'appareil m'a donné une impression d'enfermement beaucoup plus intense ; il me semble que les deux autres, à Annonay et à Valence, possèdent plus d'espace au-dessus du visage. Plus d'une fois, j'aurais aimé qu'on fasse une pause. C'est un peu comme si j'avais été en apnée sous l'eau, avec le besoin de remonter prendre un peu d'air ! Je le saurai pour la prochaine fois, si ça se passe au même endroit !
Et demain matin, ce sera le scanner, en espérant qu’on arrivera à me trouver une veine à piquer et surtout que l'examen ne montrera rien d'anormal !
À bientôt pour d'autres nouvelles !
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Il y a presque une semaine, je m'étonnais que nous ne soyons pas encore en alerte sécheresse renforcée. Le lendemain, le Préfet signait l'arrêté : plus d'arrosage des jardins d'agrément, arrosage des potagers autorisé seulement les mercredis, vendredis et dimanches soirs. Les cuves de récupération d'eau étant quasiment vides déjà, la suite s'annonçait mal.
Quelques averses avaient à peine mouillé et très peu rempli les cuves ; j'espérais un peu plus d'eau, car même après ces averses, les fraisiers et des violettes baissaient sacrément la tête !
Ces derniers temps, j'avais remarqué que les buis semblaient attaqués, feuilles jaunissant évoquant une infestation par la pyrale, mais impossible de voir des chenilles. De plus, avec mes difficultés à me pencher ou me baisser, il m'était difficile de bien regarder... Et puis, j'avais installé un piège à phéromones : autant celui pour les processionnaires dans le pin avait piégé un bon nombre de papillons, autant celui-ci était vide : trois papillons seulement, ce qui me faisait imaginer (ou espérer) que ce n'était pas la pyrale. Alors j'ai fait des recherches pour découvrir que le buis subit aussi des attaques de champignons sans aucun traitement possible. Je me suis donc dit que ça devait être ça... Mais quelques jours plus tard, les chenilles se sont montrées, et les buis sont maintenant presque tous détruits. J'hésite entre les arracher complètement et les brûler, ou encore tenter de les sauver en les taillant très courts et en essayant de détruire à la main les chenilles restantes.
Les mésanges qui foisonnent ne semblent pas s'intéresser à ces chenilles, elles préfèrent s'attaquer aux noisettes ! Elles pourraient nous être reconnaissantes en nous protégeant de cette pyrale !
Cette histoire me rend triste, car certains pieds de buis viennent de boutures que j'avais faites de ceux du jardin de mes parents, eux-mêmes provenant certainement de collines où mon père s'était promené. J'aimerais donc bien les sauver.
Ce que j'espère, c'est que l'orage dévastateur d'hier soir aura tué nombre de ces chenilles. En effet, hier soir, entre 20h30 et 21h environ, un gros orage a éclaté, avec d'abord une très grosse pluie qui allait remplir de nouveau un peu les cuves. Je m'en réjouissais, même si la pluie me semblait un peu forte pour les plantes et arbres.
Mais hélas, au bout de quelques instants, la grêle est arrivée, grêlons de la taille des billes avec lesquelles je jouais enfant ! Et drue ! Rapidement, le sol a été blanc comme s'il avait neigé. Les grêlons faisaient un bruit d'enfer contre la porte d'entrée de la maison et sur la terrasse et bien sûr le toit. Et ça a duré ! L'orage a continué, la grêle s'est peu à peu arrêtée et la pluie lui a succédé pendant un petit moment, puis tout s'est calmé.
Ce matin, je me suis levé vers 7h et suis allé constater les dégâts : désolant ! J'en ai même oublié de regarder si la voiture qui dort à la belle étoile n'avait pas été abîmée. Tout le jardin et la terrasse sont jonchés de feuilles déchiquetées et en bien des endroits, il y avait encore des grêlons non fondus.
Les arbres et certains arbustes ont perdu au moins les deux-tiers de leurs feuilles ; sur le prunier Reine-Claude et le mirabellier, il ne reste pratiquement plus de fruits et très peu de feuilles. Il n'y en avait déjà pas beaucoup... et je n'avais encore pu manger que trois Reine-Claude. Le prunier d'Ente est aussi bien touché, mais il lui reste encore des fruits. Les cassis et groseilliers semblent avoir été passés au défoliant. Sur un des pommiers, on ne voit pratiquement plus que quelques fruits qui restent. Les salades et haricots sont dévastés tout comme les fraisiers, les tomates ont une sale tête, feuilles déchiquetées et fruits tombés...
Nous nous réjouissions hier après-midi de voir que les ginkgos qui me préoccupent tant semblaient avoir bien repris, leurs feuilles étant maintenant belles et bien vertes : eux aussi ont énormément souffert, feuilles tombées ou découpées. Le lagerstroemia commençait juste à fleurir : feuilles et fleurs ont été en grande partie coupées.
Si les feuilles jonchant le sol y resteront, il va falloir ramasser les prunes et voir si certaines sont mangeables, mettre les autres au composteur, ainsi que les pommes tombées. Du boulot donc ! Aïe mes lombaires...
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Nous avons entendu les cigales, la semaine dernière. Oh, pas beaucoup, mais ça doit être la quatrième fois en huit étés ici. Jusqu'à présent, on n'en avait entendu qu'une ou deux au loin, là, c'était au moins le double ou le triple, et plus proches... Il faut dire que la température avait plusieurs fois dépassé 35°, ce qui n'était encore jamais arrivé depuis que nous vivons ici. Mais quand la température a baissé, j'en ai entendu deux — mais peut-être était-ce la même ? — qui m'ont fait penser qu'elles avaient leurs piles en fin de vie, déjà. Il devrait de nouveau faire plus chaud dans les jours qui viennent, peut-être se réveilleront-elles ?
En tout cas, je crois que c'est le pire été — et nous n'en sommes encore qu'au tiers — que nous ayions connu ici. La campagne est grillée, le jardin aussi. Nous sommes seulement en "alerte sécheresse", ce qui nous interdit d'arroser le jardin entre 9 et 20 heures, alors qu'il est pourtant arrivé ces dernières années que le niveau soit beaucoup plus restrictif, mais nous n'arrosions alors quasiment pas avec l'eau du robinet. Depuis six ans, je n'arrosais en effet pratiquement plus avec l'eau du robinet, "l'eau du Rhône" comme on dit ici, mais cette année, impossible d'y échapper ! Les deux cuves de récupération d'eau de pluie sont quasiment vides et ne servent qu'à empêcher tomates, haricots, aubergines et salades de sécher sur pied. Les dernières framboises étaient microscopiques, un pied de myrtille a grillé, les ginkgo faisaient triste mine, ne parlons pas des fraisiers dont certains, pourtant protégés par l'ombre de l'amandier, sont définitivement morts : il a fallu arroser tout ça, sauf cette zone de fraisiers perdus à jamais... Les quelques orages et averses que nous avons eus il y a une quinzaine n'ont servi à rien, même quand nous avions l'impression qu'il pleuvait bien et que ça ferait du bien aux plantes. Les cuves de récupération d'eau de pluie ne se sont guère remplies, et il y a peu de chances pour qu'elles le soient dans les jours qui viennent.
Ces derniers temps, nous avions des moineaux qui faisaient du raffut, nichant probablement sous les tuiles, des mésanges et quelques chardonnerets, des fauvettes qui chantaient à tue-tête jusque dans le prunus qui est devant mon bureau. Ce matin, je n'entends les fauvettes qu'au loin, juste quelques moineaux à proximité. Et nous ne voyons plus dans le jardin que le rouge-queue et surtout une merlette pas farouche qui vient faire son marché et a découvert qu'elle peut nous piquer des myrtilles ! La sécheresse doit contraindre ces oiseaux à aller chercher leur pitance dans les bois. Ah tiens ! une fauvette vient de revenir dans un prunier, je me régale à l'entendre discuter avec ses congénères au loin !
Arroser avec l'eau du robinet veut dire rester un moment statique devant chaque plante ; arroser ce potager avec l'eau de récupération veut dire remplir et trimballer deux arrosoirs à chaque voyage. C'est lourd ! Vous pouvez peut-être imaginer ma fatigue et l'état de mes lombaires qui ne supportent ni l'immobilité, ni le port de charges. Heureusement que, souvent, mon épouse s'occupe de ce transport pour m'épargner, me laissant arroser à mon idée !
J'ai malgré tout l'impression de me sentir mieux après les séances de rééducation, d'être capable de plus en faire. En plus de longs massages, je fais maintenant des exercices d'étirements à toutes les séances (mes ischio-jambiers sont sacrément tendus, et ça ne semble pas s'améliorer pour l'instant !), du vélo d'appartement et du stepper (que je déteste toujours autant). Mais en milieu de semaine passée, j'ai déchanté ! Il m'a fallu amener la voiture chez le garagiste, oh pas loin, un peu plus de trois cents mètres, et en revenir à pied : la moitié en léger faux-plat montant, puis en descente, en quittant la route principale, jusqu'à la maison. J'y suis arrivé bourré de douleurs de cuisses, hanches, fesses... pas trop de mal au dos cette fois, je dois dire. Mais le pire est qu'il a fallu retourner la chercher et donc monter jusqu'à la route : une fois arrivé là avec difficultés, je me serais bien assis un moment pour récupérer, mais rien ne me le permettait... Je suis arrivé au garage si essoufflé que j'avais du mal à parler. J'étais bien content de pouvoir reprendre ma voiture pour rentrer à la maison ! Quand je pense que la kiné m'a demandé de marcher et encore marcher... Si trois cents mètres m'épuisent, comment faire, surtout en ce moment où la chaleur est importante ? Et je n'aime pas la chaleur ! pas plus que le froid, d'ailleurs...
Jeudi, j'aurai ma prochaine séance de massage et rééducation, avant une pause de deux semaines pour cause de vacances de ma kiné ! Pas sûr que j'arrive à faire seul des exercices d'étirements et de renforcement musculaire. Enfin, j'en serais peut-être capable, mais comme dit la chanson "j'y pense, et puis j'oublie"...
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Mais j'peux point... comme disait la chanson.
Toujours cette fatigabilité, même si j'ai l'impression d'être capable d'en faire un peu plus qu'avant. Mais il y a peu, juste avant la canicule, j'avais décidé de sortir de terre de grosses pierres qui m'avaient servi, au début où nous étions ici, à protéger une plantation de fraisiers des bois qui, hélas, n'ont pas survécu l'an dernier au manque d'entretien et d'arrosage. Pour sortir ces pierres de plus d'un kilo chacune, il m'a fallu utiliser la binette, et j'ai eu à chaque fois du mal à en sortir trois d'affilée, devant m'arrêter pour souffler et reprendre un peu de force, ce qui m'a pris deux ou trois jours en tout. Ensuite, il a fallu les mettre dans la brouette, deux par deux quand possible, bien souvent une par une : mêmes difficultés ! Et enfin, transporter le tout jusque contre la maison : j'ai bien cru ne pas pouvoir soulever les bras de la brouette, pleine à déborder, pour la déplacer d'une dizaine de mètres ! Je n'ai ensuite pas été capable de la vider complètement, pierre par pierre et j'ai dû laisser mon épouse terminer le travail !
Ceci fait, il m'a fallu enlever toutes les mauvaises herbes qui avaient envahi cette zone d'un mètre-carré et demi environ, puis trouver de la terre pour combler les trous qu'avaient laissés les cailloux. Près de là, j'avais un grand rectangle qui avait aussi abrité des fraisiers, Mara des bois et Garriguettes, dont une bonne partie avait subi le même sort que celles des bois, rectangle protégé par des bordures en bois et surélevé par rapport à la pelouse. Pour simplifier le passage de la tondeuse, il fallait, comme pour l'ancienne zone des fraises des bois, rendre cette partie à la pelouse. Les bordures enlevées, là encore il a fallu arracher les mauvaises herbes pour atteindre la terre à récupérer pour la transporter à-côté. Et là encore, c'étaient trois coups de binette ou de pelle avant cinq minutes de récupération ! La chaleur étant arrivée là-dessus, il n'a plus été question pour moi de continuer, ça attendra la fin de l'été, je pense. Il m'en reste les deux-tiers à faire.
Bref, les travaux du jardin maintenant sont surtout d'arroser les tomates, haricots et salades, et de temps en temps les fraisiers et les myrtilles, parfois les ginkgo qui ont pris un gros coup de chaud il y a quelques semaines, lorsqu'il y a eu une longue période de vent sans pluie, et où la fraîcheur m'a fait oublier le manque d'eau. Comme je n'aime pas utiliser "l'eau du Rhône" comme on dit ici (bien qu'à ma connaissance, elle ne vienne pas du fleuve), le potager est arrosé à l'eau de pluie, ce qui veut dire qu'il nous faut nous trimballer, mon épouse ou moi, avec deux arrosoirs entre les cuves de récupération et le potager. Au bout de quatre voyages, je suis en général hors-service, obligé d'aller m'asseoir. Ces derniers jours, nous avons eu des averses : ça a dû sécher aussitôt que tombé. Aujourd'hui, la météo nous prévoyait des orages et des averses : rien en cette fin d'après-midi. Les fraisiers ont une sale tête, et le secteur est déjà en alerte sécheresse, ce qui veut dire que l'arrosage, en dehors de celui avec l’eau des cuves, est interdit entre 9 heures du matin et 8 heures du soir. Je sens qu'il va me falloir me lever tôt demain matin pour arroser un peu avec l'eau du Rhône, s'il n'y a pas d'averses dans la nuit...
Ne parlons pas de remuer les composteurs : le faire dans celui où nous mettons des déchets de cuisine et un peu de ceux de jardin m'épuise. Pourtant l'espèce de tire-bouchon d'une quinzaine de centimètres de diamètre que j'avais acheté est très pratique, mais au bout de trois fois où je le visse et le soulève pour bien mélanger, j'ai un mal fou à attaquer la quatrième, et il faudrait au moins le faire six fois pour bien mélanger anciens déchets et nouveaux. Du coup, le deuxième, l'ancien où nous ne mettons que des déchets de jardin, est délaissé, je me contente seulement de l'humidifier de temps à autre pour que les vers ne meurent pas. Il faudrait que j'y écrase les déchets un peu trop secs, mais je n'ai pas le courage...
Tout ça n'est pas bon pour le moral ! Bien souvent, j'oublie pourtant ces restrictions, et je me lance dans des choses qui, très rapidement, me rappellent à l'ordre.
Malgré la chaleur et la sécheresse, il y aurait des choses à faire dans le jardin, comme tailler certaines haies, rabattre un peu les forsythias qui débordent (on les avait épargnés cet hiver, pour les laisser fleurir), désherber, supprimer les fleurs fanées et branches sèches, et pouvoir profiter de ce qui finit de fleurir ou au contraire commence, comme les althéas. Heureusement que mon épouse ramasse les groseilles, les cassis qui produisent beaucoup cette année et qui sont très parfumés, les fraises qui arrivent à la fin de leur première production alors que certains fraisiers sont de nouveau en fleurs, les framboises qui, elles, commencent depuis peu à produire. Moi, j'en serais incapable.
Jeudi dernier, enfin, j'avais mon premier rendez-vous avec la kinésithérapeute dont j'espère qu'après m'avoir débarrassé l'an dernier de mes douleurs costales après l'opération, elle arrivera à améliorer mes lombalgies et à retrouver la force musculaire dont je manque. La première séance a commencé par un massage de toute la colonne et des épaules, pendant que je lui racontais un peu l'historique de ces douleurs. Elle a enchaîné par des étirements au niveau des hanches et des lombaires. Puis elle m'a mis à plat-ventre sur un gros ballon pour que je complète moi-même les étirements lombaires. Rien de fatigant donc.
Mais hier avait lieu la deuxième séance. Je suis rouillé depuis des années, et là, j'ai dérouillé ! Je peux dire qu'elle ne m'a pas ménagé. Elle m'a fait commencer par des exercices assis sur le gros ballon, à faire des mouvements de bascule latérale pour étirer les lombaires. Mes mains posés sur le rebord de la fenêtre d'un côté et sur le divan d'examen de l'autre, j'ai vite eu plus mal aux épaules qu'aux lombaires. Il m'a fallu faire ça pendant plusieurs minutes avant qu’elle passe au massage de toute la colonne vertébrale. Une fois celui-ci terminé, elle m'a fait remettre sur le dos et m'a fait maintenir, au moins deux minutes de chaque côté, le pied en l'air en utilisant une sangle sous la plante du pied, que je maintenais des deux mains, en essayant d'aller le plus haut possible sans avoir trop mal. Après ça, je pensais que c'était terminé et que j'allais renter chez moi, mais non ! Il m'a fallu faire encore cinq bonnes minutes de vélo d'appartement, moi qui déteste ça sur mon propre home-trainer (et là, je n'ai pas du tout apprécié la selle). Je commençais à vraiment être cuit de cette accumulation d'efforts, surtout touchant des muscles au repos depuis bien longtemps, j'avais déjà bien mal aux épaules, mais il m'a fallu essayer de faire trois minutes de stepper et là, j'ai craqué avant la fin des trois minutes. Je n'aurais jamais cru que cet appareil soit si diabolique! Je suis rentré à la maison en me demandant où je n'avais pas mal... Et quand je suis allé m'allonger, une heure plus tard, pour faire ma sieste, je ne savais pas comment me mettre pour être bien ! Bref, elle m'a mis K.O. !
Quand je me suis réveillé de ma sieste, j'ai repensé à l'été 1989. Cette année-là, nous devions aller passer des vacances dans les Landes chez une tante et un oncle, et j'avais décidé d'en profiter pour faire pour la première fois de ma vie une virée de 100 km à vélo. Je l'ai fait, puis quelques jours plus tard, je me suis offert un circuit de 135 km plus difficile dans la même région, avant de faire une semaine plus tard 120 km dans l'Aubrac entre Onet-le-Château où nous étions venu visiter un frère de ma première épouse et sa famille, et Laguiole où je comptais racheter des couteaux. Virée difficile (je n'ai jamais aimé les montées...), fatigante mais très agréable. Sauf que ces libertés que j'avais prises n'étaient pas du goût de celle-ci et qu'elle a alors décidé que je n'existais plus et ne m'a plus parlé pendant un an, avant que j'accepte de divorcer... Ceci dit, une fois revenu en Provence, je me suis aperçu que ces efforts épuisants que je venais de faire avaient porté leurs fruits : dans certaines côtes de mes circuits habituels, je roulais presque 50 % plus vite qu'avant les vacances !
Reste donc à espérer que ces douleurs chez la kinésithérapeute auront le même effet que ces gros efforts de l'été 1989 et que j'arriverai bientôt à reprendre une activité physique plus adaptée à mon âge, malgré ce poumon en moins, cette anémie et cette insuffisance rénale sur lesquels il n'est pas possible d'agir...