La sieste d'hier, comme les précédentes, a été bénéfique, au moins au niveau des douleurs. En position allongée, que ce soit sur le côté gauche ou droit (je n'aime pas rester à plat-dos, surtout avec cette persistance de ce que j'appelle anesthésie douloureuse au niveau du haut des fesses et du sacrum), les douleurs costales disparaissent. Il est d'ailleurs étonnant qu'appuyé sur la zone opérée, je me sente aussi bien. Seuls quelques tiraillements se manifestent lors des changements de position. Reste qu'à peine levé de la sieste, je ne pense qu'à "vivement ce soir qu'on se couche !". La fatigue persiste malgré le repos...
Ce matin en prenant mon petit-déjeuner, pensant à ce dont nous avions discuté avec la kinésithérapeute, je me suis bien rendu compte que ce qui déclenche nettement la douleur est quand je me tiens légèrement penché en avant. J'avais bien remarqué depuis mon retour à la maison que c'étaient les repas comme le bricolage assis ou debout, penché sur mon assiette ou mon ouvrage, qui réveillaient la douleur. Et lorsque je redresse le dos, ça tire, c'est désagréable, mais moins douloureux.
L'ennui, c'est que depuis toujours j'ai le dos rond, à force d'avoir été penché sur les devoirs pendant toutes mes études, sur les opérés pendant mes années "clinique", sur mes patientes pendant mes années "phlébologie", sur mon vélo aussi même si j'essayais d'avoir une position assez relevée et non de coureur, puis sur mon clavier, sans oublier que, de tous temps, je n'ai jamais regardé droit devant moi en marchant, mais plutôt la pointe de mes chaussures... comme si ça pouvait me faire passer inaperçu. Plus d'une fois, je me suis dit qu'il faudrait m'installer un ressort de rappel pour déplier ce rachis dorsal un peu trop arrondi...
À ma décharge, et prouvant que le problème n'est pas récent, lors des "trois jours" de sélection pour l'armée, à 19 ans, le médecin aspirant m'avait fait exempter parce que j'étais alors un gringalet tachycarde de 53 kg pour 1m71 (merci la cigarette), mais aussi pour "cyphoscoliose avec bascule du bassin irréversible" ! Il fallait le faire... Je n'ai jamais eu l'impression, sur les radios qui ont pu être faites plus tard, qu'il y avait une bascule du bassin. Quant à la scoliose, si elle existait, elle devait être vraiment très légère. La cyphose par contre était déjà notable.
La kinésithérapeute m'avait conseillé lors d'une récente séance de passer du temps à plat-ventre, histoire de me déplier et d'utiliser la respiration pour mobiliser les articulations, mais je n'aime pas cette position que je ne devais prendre, rarement, qu'à la plage et il y a bien longtemps. J'arrive bien, de temps à autre, à forcer pour me redresser quand je suis assis ou debout, mais je n'arrive pas à aller m'allonger sur le ventre. Par contre, j'ai remarqué que couché sur le côté, lorsque j'ai les jambes allongées, mon dos ne paraît plus voûté, ce qui explique peut-être en partie l'amélioration ou la disparition des douleurs. Mais ces douleurs s'atténuent aussi et disparaissent quand je suis en chien de fusil, où le dos est rond... Allez comprendre !
Ceci dit, la pose du Picc line, demain matin, ne m'enchante pas. D'abord, il y a cette remarque de l'oncologue qui, si j'ai bien compris, a parlé d'un gros pansement limitant les mouvements du coude. Ensuite, il va falloir arriver à faire rentrer ce gros pansement dans les vêtements. Enfin, il va falloir le supporter, avec changement de pansement chaque semaine en clinique lors des séances et ici la semaine de pause, pendant presque trois mois, entre la période à passer avant la première séance, puis les quatre cycles !
Comme déjà dit, je me pose trop de questions... On ne se refait pas !
Et aujourd'hui, pluie, vent, bref pas une journée à mettre le nez dehors !