Oui, zut ! Je pensais être tranquille et voilà qu'hier matin, je me suis réveillé vers 8 heures avec le cœur qui battait la chamade ! Le chirurgien m'avait parlé du risque d'incident de ce type, mais à part celui, très bref, survenu le samedi suivant l'opération, aucun souci ne s'était manifesté de ce côté-là depuis.
La veille, nous avions fêté nos vingt-deux ans de mariage avec une demi-bouteille de Champagne rosé, répartie sur deux repas, pas d'excès donc, et rien ne peut expliquer cet accident !
Comme au bout d'un moment, ça ne ralentissait pas, je me suis décidé à prendre mon traitement habituel avec un demi-verre de jus d'orange, et je suis parti voir mon médecin. Pas de chance, il était en congés. Je suis donc allé chez l'autre médecin généraliste du village qui, après m'avoir ausculté et pris la tension, a constaté la tachyarythmie par fibrillation auriculaire, a appelé un cardiologue à l'hôpital d'Annonay pour confirmer le traitement à faire. Je suis donc reparti avec mon ordonnance, pour faire le traitement chez moi. À la pharmacie, j'ai un peu discuté, pris mes deux boîtes de médicaments et alors que j'allais partir, j'ai eu un léger étourdissement qui a inquiété le pharmacien, au point qu'il a préféré appeler le médecin et organiser avec son accord mon transport à l'hôpital d'Annonay pour traitement sous surveillance. Peut-être cet étourdissement était-il dû à une petite hypoglycémie, mais la prudence a primé.
Après quelques instants, les pompiers sont venus me chercher et m'ont emmené jusqu'aux urgences où j'ai immédiatement été pris en charge. Mis dans une salle de soins à côté d'un autre patient, il m'a fallu me déshabiller, passer une jolie chemise d'hôpital, puis l'infirmière a essayé de me piquer pour une prise de sang suivie de perfusion pour y passer par une veine le produit qu'il avait été prévu de me faire prendre par la bouche à la maison. Hélas, par trois fois elle n'a pas réussi tant mes veines étaient difficiles à cathétériser. Une de ses collègues a alors pris la relève et a pu utiliser une petite veine au dos de la main droite, faire les prélèvements et brancher la perfusion. Vers midi, alors que la perfusion passait lentement avec le produit destiné à stopper cette fibrillation, j'ai eu droit à une première injection d'anticoagulant, puis il m'a fallu attendre... Dans le courant d'après-midi, j'ai été placé dans une salle commune du service d'urgences où nous étions sept ou huit, séparés par des paravents, en attendant qu'un cardiologue me voie.
Il était un peu plus de 17 heures lorsqu'une infirmière et un aide-soignant sont venus me chercher pour m'amener au service de cardiologie, dans une chambre de soins intensifs. Arrivé là, mon rythme étant redevenu sinusal, donc normal, bien qu'encore élevé, le cardiologue présent, après m'avoir longuement ausculté et examiné, est venu un peu plus tard me faire une échocardiographie et un écho-doppler des membres inférieurs, les deux sans anomalie notable, ce qui permettait d'envisager l'utilisation d'un médicament anti-arythmique dont m'avait déjà parlé le cardiologue qui m'avait examiné en pré-opératoire.
Un peu plus tard, un autre cardiologue, plus ancien dans le service, est passé à son tour afin de prévoir le traitement de fond à prendre en relais. J'ai ensuite eu droit à une nouvelle piqûre d'anticoagulant en début de nuit.
La nuit a été un peu agitée, entre mes réveils spontanés et les trois ou quatre passages de l'infirmière pour prendre ma tension et mesurer ma saturation en oxygène. Dans la nuit, ma tension qui était élevée dans la journée a baissé jusqu'à 128 mm Hg pour la maximale, et lors d'un réveil, j'ai vu mon pouls à 59, ce qui changeait de la journée !
Au matin, après encore une piqûre d'anticoagulant, les cardiologues sont passés et nous avons un peu discuté. J'ai réussi à obtenir le droit de rentrer à la maison avec une petite modification de mon traitement hypotenseur, ajout d'un diurétique léger, et surtout avec la nécessité de prendre le soir un antiarythmique et un anticoagulant. Ce dernier m'inquiète un peu, mais, anticoagulant de dernière génération, il ne nécessite plus les prises de sang incessantes de ceux que j'avais connus, indispensables pour ajuster la dose. Seule une surveillance de la fonction rénale est à faire dans un mois et six mois plus tard.
Un peu plus de 24 heures après mon arrivée à l'hôpital, une ambulance de Saint-Félicien me ramenait à la maison. Enfin !
Me voilà donc avec six produits différents à avaler chaque jour ! Je m'en passerais bien... Ceci dit, tout ça ne va pas régler mon problème d'essoufflement, hélas. Entre le poumon en moins, l'hypertension et son traitement, et une anémie persistante probablement liée à la chimiothérapie, je crois que c'est sans grand espoir.
Il me reste à espérer maintenant que ce nouveau traitement sera efficace et que je n'aurai plus de telles crises, et que l'IRM cérébrale de jeudi prochain et le scanner dans un peu plus de deux semaines seront normaux. Que l'année 2017 soit moins mouvementée que cette année !