L'orage

Les pluies annoncées dont je parlais dans mon précédent billet ont été, une fois de plus, bien moindres qu'espéré. La terre en a été à peine mouillée.

Samedi de l'autre semaine par contre, il y a dix jours, elle est enfin tombée, pluie forte mais pas trop, et durable. En quelques heures, mes deux cuves de récupération d'eau de pluie se sont remplies presque à ras-bord : 1000 litres chacune ! Oh, si la végétation en a profité et a un peu reverdi, beaucoup de prés ont encore de larges plaques sable plutôt que vertes.

Ce jour-là, en fin d'après-midi et alors qu'on ne s'y attendait pas, quelques coups de tonnerre lointains se sont manifestés. Puis, tout à coup, une énorme lumière et un grand bruit : la foudre était tombée sur le village, à quelques centaines de mètres à vol d'oiseau, ou à peine plus au sud, en tout cas c'est l'impression que j'ai eue depuis la fenêtre de mon bureau. En même temps, un gros claquement s'est manifesté dans le salon, derrière la box et le téléviseur. Plus de connexion Internet, plus d'image sur la télé, plus de téléphone et une odeur de brûlé. Le courant électrique, quant à lui, n'a pas été affecté. La box signalant une erreur, j'ai lancé une vérification depuis l'application sur mon smartphone. Au bout de quelques minutes de tests, le verdict est tombé : la box serait à changer, ce qui voulait dire plus d'Internet jusqu'à au moins lundi matin, et encore si une boutique proche en avait une pour échange.

Le lendemain matin, pas convaincu que la box avait grillé, dans la mesure où elle était protégée par une prise spéciale, il m'a fallu déplacer le meuble supportant la télé pour accéder aux prises afin de les vérifier. Pour cela, il m'a fallu m'accroupir... Rien d'anormal au niveau électrique, mais impossible de débrancher la prise téléphonique RJ11 : elle semblait collée dans la prise murale. Je me relève donc puis vais chercher des outils me permettant d'ouvrir cette prise et de la démonter. mis à part une impression de noir sur noir (à part la plaque enjoliveur blanche, l'intérieur est tout noir), je ne trouve rien d'évident. S'est ensuite suivie toute une série d'accroupissements pour totalement démonter, aller tester la box sur deux autres prises et constater qu'elle fonctionnait, démonter une autre prise et la remonter (assis sur un pouf cette fois) à la place de celle qui avait grillé. Nous étions dimanche en fin de matinée et nous avions récupéré Internet, télévision et téléphone fixe...

Restait alors deux choses à faire : annuler la déclaration d'incident et prévoir l'achat d'une nouvelle prise. Pour ce qui était de l'achat, c'était a priori simple : trouver dans un magasin de bricolage, à une trentaine de kilomètre, une prise comparable, ce qui n'a finalement pas été aussi simple que prévu... Mais le plus difficile a été d'annuler la procédure d'échange ! 20 minutes au moins au téléphone à dialoguer avec un robot, féminin certes, avant qu'un interlocuteur humain me réponde et que je puisse lui dire que la box fonctionnait et qu'il fallait annuler son échange, aucun moyen ne permettant de le faire directement sur le suivi d'incident, en ligne !

Le lendemain et le surlendemain, j'étais bourré de courbatures des contorsions et des accroupissements. L'avant des cuisses avait le plus souffert de leur sollicitation. J'avais l'impression d'avoir fait une longue course en montagne ! Il a fallu quelques jours pour que je ne souffre plus, ou du moins que je n'y fasse plus trop attention.

Je n'espère qu'une chose : que ces efforts et étirements aient eu comme conséquence un renforcement musculaire et de futures souffrances moins rapides lors de prochains efforts, comme je l'avais vécu l'été 1989 après de longues et douloureuses balades à vélo, qui m'avaient permis ensuite de grimper des côtes dont j'avais l'habitude une fois et demi plus vite qu'avant ces efforts. Mais le matin, je me lève encore avec de la raideur musculaire au niveau des cuisses et des mollets, sans compter les lombaires. Les prochains challenges devraient être de mettre les quatre roues hiver dans le coffre de la voiture avant de l'amener chez le garagiste pour qu'il fasse l'échange  et la révision (l'an dernier à la même époque, il était venu chercher roues et voiture, mon état ne me permettant pas de le faire), et remplir l'autre voiture d'une partie des choses qui attendent depuis des années de partir à la déchetterie...

Mais avec le temps que nous avons eu depuis la sortie photo dont je parle dans mon précédent billet, je ne suis plus guère sorti d'ici que pour aller chercher mes médicaments : trop d'humidité ou de brume (de chaleur parfois bien que la température ne soit globalement pas trop remontée - nous avons même eu un matin de très légères gelées) pour retourner faire des photos ou en avoir envie. Depuis deux jours, c'est un vent fou du nord par moments. Demain, il devrait se calmer un peu. Un peu de répit serait le bienvenu pour faire quelques travaux dans le jardin, surtout avec le temps qu'il me faut maintenant pour en venir à bout...

Pour finir, oui oui, je me sens mieux, je bouge plus, j'ai recommencé à bricoler, même si mes lombaires n'aiment guère, mais je suis toujours restreint, bien sûr, par le souffle et par cette fatigabilité et ces douleurs musculaires. Peut-être aussi vais-je enfin me mettre au montage des maquettes statiques de voitures et camions qui m'attendent depuis trois ans (j'avais profité des soldes pour acheter quelques modèles : Jeep Willis, half-track, camion de pompier américain, Coccinelle, deux Ferrari), si la température remonte un peu dans le garage et me permet d'y peindre à la bombe ce que je ne peux pas faire dans la maison. Je n'aime pas peindre... et surtout nettoyer le matériel. Heureusement que la plupart des peintures permettent maintenant le nettoyage du matériel à l'eau. Les engins radiocommandés doivent s'ennuyer, et leurs batteries, oubliées depuis trop longtemps et pas régulièrement rechargées, me lâchent les unes après les autres. Autant je me suis régalé à les monter, les démonter, les modifier et les tester, autant les utiliser m'a vite lassé. Peut-être aurais-je dû chercher des partenaires de jeu ? Maintenant, il n'y a plus que lorsque les petits-enfants viennent que j'essaie de trouver une batterie encore capable de les mouvoir quelques instants, afin qu'eux s'en amusent.