J'aurais dû attendre un peu avant d'écrire mon précédent billet ! Le lendemain vendredi, il y a juste huit jours donc, nous nous levions avec 10 centimètres de neige dans le jardin. Samedi, le mistral a commencé à souffler assez fort et à l'assécher, puis le réchauffement des températures l'a fait fondre presque partout. Il n'y a que dans des endroits toujours à l'ombre qu'il en restait encore un peu hier, mais aussi près de chez nous, là où le chasse-neige en avait repoussé un bon paquet sur le chemin d'un voisin, au bord de la route.
Hier, en revenant de la pharmacie en milieu d'après-midi, j'ai croisé un chasse-neige dans le village, puis suivi un autre sur la route près de chez nous, qui se rendait au petit village le plus proche, à 2 km d'ici. Branle-bas de combat à la DDE : il va de nouveau neiger !
Ce matin, j'ai découvert en me levant une fine couche toute fraîche, tombée dans la nuit, un à deux centimètres, pas plus. La température était un peu en dessous de 0°, elle n'est pas passée sous -1° dans la nuit. Il fait encore nuit, mais j'imagine le ciel très couvert et le risque de nouvelles chutes important. Mais peut-être ai-je tort ?
Pour en revenir au titre de ce billet, je suis extrêmement étonné. Alors que j'avais beaucoup souffert pour revenir de chez mon garagiste, je suis capable depuis une dizaine de jours de bricoler sur du lourd (c'est relatif, hein !) : découpe de tasseaux, évidement de ceux-ci pour y faire des encastrements, râpe et lime ou ponceuse pour ajuster, ceci dans le garage à une température de 15°. Essais de montage "à blanc" dans la maison, plus au chaud. Pas d'essoufflement particulier, peu de douleurs lombaires ni sciatique, juste parfois le besoin de m'asseoir un peu. Beaucoup de déplacements entre le garage et la pièce où je teste le montage, ce qui pourrait de nouveau se traduire par une grosse fatigue au niveau des cuisses. Mais non, juste un endolorissement modéré auquel je ne prête pas spécialement attention. Je prends mon temps, retournant de temps à autre devant mon écran pour vérifier ma messagerie et jeter un oeil au forum où tout est très calme.
Le plus délicat de ce travail va maintenant arriver, avec l'ajustement, la pose des chevilles d'assemblage, le ponçage définitif et surtout le vernissage. Là, ma position sera souvent statique plus longtemps. J'espère que ça ne sera pas plus générateur de douleurs que ce que je fais depuis dix jours.
Il m'en aurait peut-être coûté moins cher d'acheter tout fait ce que je suis en train de fabriquer, mais j'aurais sûrement pesté au montage, et sûrement pas non plus ressenti ce bien-être de réaliser moi-même ce projet ! Reste quand même à le finaliser et surtout à m'assurer qu'il ne risque pas de s'écrouler dès le montage terminé (ni ensuite, d'ailleurs) !
Hier, lorsque je suis allé chercher mes médicaments, il m'a fallu me garer à une bonne cinquantaine de mètres de la pharmacie, dans la rue au-dessus, qui monte modérément. Arrivé à la pharmacie, pas d'essoufflement, juste ce satané écoulement nasal habituel lorsque je fais des efforts (et surtout quand je mange). Il m'a fallu attendre un peu, le pharmacien et les deux pharmaciennes étant occupés (je n'y ai jamais vu autant de monde à la fois : quatre personnes avant moi, et lorsque je suis parti, il devait encore y en avoir au moins six à se faire servir ou attendre de l'être !). Une fois mes médicaments récupérés, je suis reparti, allégrement, et en arrivant presque à ma voiture, je me suis brusquement étonné de la vitesse à laquelle je marchais, pressé de rentrer et sans essoufflement ! Il n'y a qu'une fois assis au volant que j'ai ressenti une légère fatigue et un petit essoufflement. Incroyable, ce changement récent !
J'ai eu tort : pendant que j'écrivais (je prends toujours mon temps pour vous raconter ces histoires !), le jour a commencé à se lever : le ciel est clair avec quelques rares nuages, ce qui ne présage en rien de la suite de la journée... 8h38 : le soleil vient de passer au-dessus de la colline et d'éclairer le village et mon bureau. J'ai eu le tort d'aller voir s'il n'était pas sorti d'un nuage : j'en suis tout ébloui, très gênant pour écrire et relire ce que je vous raconte !
Quelqu'un sait-il interpréter les rêves ? Je me suis réveillé ce matin alors que j'étais en train d'en faire un très curieux. Trois événements plus ou moins intriqués en un même lieu, qui ressemblait beaucoup au bloc opératoire de la clinique où j'ai longtemps traîné mes bottes (ceci dit, je n'ai jamais traîné mes bottes, je n'en avais pas, sauf celles de jardin...). J'étais là sans savoir ce que j'y étais, spectateur plus qu'autre chose, mais en blouse blanche. D'abord un jeune adulte venait s'y faire endormir, puis plus tard, il se réveillait seul sur la table d'opération, sans personne dans la salle avec lui, l'anesthésiste et son infirmière étaient déjà partis s'occuper de quelqu'un d'autre, de même que le chirurgien. Et puis tout d'un coup en revenant dans cette salle (qu'avais-je fait entretemps ? mystère), je le retrouve debout, un gobelet en carton à la main, en train d'essayer d'uriner dedans, à la demande (comment en suis-je si sûr ?) de l'anesthésiste de nouveau reparti... J'essaie de lui faire comprendre qu'il doit rester allongé, mais il s'en moque, finit par pisser et pose son gobelet au sol, contre un mur. Je le retrouve un peu plus tard sur son lit qu'il a ramené lui-même dans la salle d'op au lieu d'aller s'y installer dans le hall du bloc ! Il nous tourne le dos, à moi et à une jeune femme allongée nue sur le sol. Une petite brune aux cheveux courts et ondulés, juste mignonne, assez mince, ni maigre ni grosse, agréable à regarder, à qui on a envie de prendre la main pour lui demander ce qui ne va pas. Elle se plaint, ne pleure pas mais est désemparée. Comment sais-je qu'elle a pour rôle de remettre en formes, au sens esthétique du terme, des femmes qui veulent se plaire ? Masseuse, coach sportif ? Je l'ignore mais j'ai cru le comprendre, mais ce que j'entends surtout, c'est son désarroi : si elle est vraiment agréable à regarder, ses cuisses un peu trop rebondies, excès de graisse ou cellulite, la désolent, et c'est vrai, elles détonent ! J'ai l'impression que ce ne sont pas les siennes, seul bémol à son charme. Mais sous une jupe ou un pantalon, qui le remarquerait ? Dommage que je ne sois pas capable de vous faire un dessin d'elle, vous verriez que je n'ai pas toujours tort... Après avoir tenté de la rassurer, debout face à elle nue comme un ver, l'opéré assis dans son lit et nous tournant le dos, rêvant lui-même à je ne sais quoi, je m'allongeai sur elle (tout habillé et en tout bien tout honneur), la tête au niveau de ses seins, mais juste pour être proche de son visage, pas pour m'occuper d'eux, et tenter, en étant plus près, de la convaincre qu'une solution devait pouvoir se trouver et qu'elle n'avait pas de raison de désespérer. Pourquoi me suis-je allongé sur elle plutôt que de la relever ? Peut-être parce que je n'aurais alors pas eu cette proximité des visages pour la regarder dans les yeux, sa taille étant bien moindre que la mienne, ce qui m'aurait donné l'impression de la dominer alors qu'en m’allongeant, je me mettais à son niveau ?
Là-dessus, sans savoir si je l'ai convaincue, je me retrouve dans la pièce voisine, celle où le personnel du bloc s'occupe du matériel. Je suis maintenant un lycéen (on dirait maintenant un "collégien"). J'explique à ces dames que je ne sais plus dans quelle classe je suis ni dans quelle salle je dois me rendre. Je suis en sixième. Mais non, en cinquième puisque j'étais premier de la classe l'année précédente, en sixième, leur dis-je. Et je me réveille !
Drôle de rêve, vous disais-je !
Oh, j'avais oublié ! Depuis quelques mois, mon épouse arrive à me trouver de temps à autre des huitres sur le marché du vendredi au village. Depuis plus de 40 ans, j'avais l'habitude de les ouvrir avec dans la main un chiffon plié ou plus récemment un gant épais qu'on utilise pour sortir les plats du four, et un couteau à huitres à manche en plastique avec une lame large, ustensile bien en main. Jamais je ne m'étais blessé en les ouvrant, que ce soit en les attaquant sur le côté ou par le talon. Il y a quelques mois, mon épouse m'a acheté un kit incluant un couteau à lame étroite, parfait car plus efficace que le précédent, et une base en plastique souple avec un rabat permettant à la fois de coincer l'huitre et de protéger la main, un retour passant au-dessus du pouce. Inattentif tout à coup, hier midi, j'ai ouvert une huitre, puis deux sans incident, mais à la troisième, le couteau a ripé et ma main était pouce par-dessus le rabat, non protégé donc. La pointe du couteau n'a eu aucune difficulté à plonger dans le gras du pouce ! En temps normal, ça ne m'aurait pas perturbé plus que ça (je m'étais déjà largement fendu la pulpe du même pouce il y a une vingtaine d'années, avec un Opinel bien aiguisé), mais aujourd'hui, sous anticoagulant, j'étais moins rassuré ! Vite à la salle de bains pour pouvoir prendre un coton démaquillant et comprimer, puis imbiber ce coton d'antiseptique. Ah, ça saignait bien dès que je relâchais pour voir ! Restait à trouver comment placer un pansement assez compressif pour être efficace sur cette plaie carrément en travers de la pulpe, de 8 mm de large environ... Au milieu du stock de pansements dont certains doivent avoir plus de trente ans, et devraient déjà être passés à la poubelle, nous en avons trouvé un étroit qui a fait le boulot, puis un plus large pour renforcer. Comment m'y étais-je pris pour mettre du sang un peu partout sur le lavabo ? En secouant la main probablement, après avoir enlevé le coton ??? Il ne me restait plus qu'à ouvrir les huitres restantes. Le pansement s'est un peu taché de sang, le pouce était douloureux au rythme de mon pouls, j'étais surtout gêné, et je le suis encore, par le fait que je ne peux plus me servir de ce pouce, de crainte de rouvrir la plaie. Hier soir, j'ai pu changer seul ce pansement. Le doigt est un peu endolori, la plaie a semblé propre, elle n'avait en fait qu'à peine saigné, une fois compressée. Un peu gênant quand même pour mon bricolage...
J'espère maintenant que ça guérira vite et surtout que la plaie ne s'infectera pas !