Lundi, mon épouse avait contacté le cabinet infirmier pour demander de venir vendredi matin me faire la prise de sang prévue avant la prochaine éventuelle séance de chimiothérapie.
Ne sachant pas d'avance à quelle heure quelqu'un viendrait, nous étions debout à à peine plus de 7h30. mais vers 9h15, toujours personne. Mon épouse a dû appeler trois fois pour arriver à avoir l'infirmière : la commission avait été mangée. Et c'est donc juste avant le départ des prélèvements pour le labo d'Annonay que sa collègue est venue.
En milieu d'après-midi, j'avais les résultats : baisse des globules rouges à 2.96 T/l (la norme étant de 4.5 à 5.7) alors qu'ils étaient à 3.37 il y a trois semaines et 3.68 il y a deux mois et demi. Les leucocytes sont tombés de 6.8 à 4.8 G/l, restant dans les normes, et les plaquettes sont descendues à 122 G/l, donc sous le seuil minimum de 150, contre 155 il y a trois semaines et 204 il y a deux mois et demi... Bref, ma moelle osseuse a bien souffert. La fonction rénale, quant à elle, reste stable, légèrement touchée. Je suis quand même en insuffisance rénale modérée.
J'ai donc maintenant doublement la trouille ! Faut-il arrêter pour ne pas plus léser la moelle osseuse, avec la perte d'efficacité de cette chimio ou au contraire poursuivre, au risque de me retrouver avec des troubles plus importants d'anémie, de risques infectieux et d'hémorragies ? Je le saurai demain en fin de matinée.
Si le cancérologue décide de continuer malgré ces risques, il me faudra me lever à 6h mardi matin, le rendez-vous ayant été fixé à 8h30 à la clinique par une infirmière chargée du planning, qui apparemment n'a rien voulu savoir pour conserver l'horaire de 9h30 des précédentes séances qu'auraient proposé d'autres infirmières. Soi-disant, il n'y aurait plus de place pour moi à 9h30, mais pourquoi, sachant de toutes manières que j'y reste environ 5 heures, y en aurait-il une une heure plus tôt ? Je ne comprends pas !
Si cette séance doit avoir lieu, j'ai la trouille de ses effets secondaires. Recommencer à stresser parce que la tension et le pouls s'affolent ou que la tension diminue trop sous traitement ; aggraver ces troubles sanguins ; aggraver la constipation ; retrouver la fatigue extrême qui m'a cloué au lit pendant plusieurs jours alors que je commence à peine à me contenter d'une simple, mais longue, sieste, et parfois de quelques instants allongé avant les repas, surtout faute d'envie de faire autre chose ?
Si au contraire on doit arrêter, surtout pour éviter ces troubles sanguins, je me poserai la question de savoir si ces deux séances auront suffi à détruire des cellules malignes qui ne se manifestent pas encore et n'ont donc pas été repérées au TEP scan... et si la radiothérapie à suivre arrivera à me rapprocher de la rémission !