De mauvais poil...

Près de huit semaines ont passé depuis la fin des séances de radiothérapie, et, hormis le fait que je n'ai plus ces multiples déplacements à faire, rien n'a changé dans mon rythme de vie ! Ça me met de mauvais poil !

Ajoutez à ça que depuis des années je le suis déjà en cette période d'approche des fêtes et que le scanner de contrôle et la consultation du cancérologue sont pour dans quelques jours, si les gilets jaunes ne me bloquent pas...

Comment pourrais-je cacher que ce qu'on va trouver pourrait ne pas être une bonne nouvelle ? On a beau vouloir se battre, on n'est pas maître de grand-chose...

Oh, il y a quelques semaines, j'étais persuadé (méthode Coué ?) que j'allais enfin terminer ma gestion des vieilles photos et m'attaquer au reste de mes projets, dont le montage des maquettes, la réorganisation, après prises de photos, de la présentation des collections d'appareils photo et des voitures miniatures. J'étais même arrivé à faire de la place sur mon bureau. Depuis, ça s'est de nouveau rempli de tas de choses qui pourraient être rangées à portée de main, et il n'y a pas de place même pour y placer un bloc de papier à lettre et encore moins une maquette à monter.

J'avais prévu, malgré la grande difficulté probable, de commencer par le montage de la maquette de l'Alpine A110 de 1973 en résine, au 1/43°. Mais en sortant le plancher de son sachet, une partie de l'arrière a cassé, l'autre en a fait autant quand je l'ai rangé : il va falloir que je trouve comment arriver à recoller bien à plat ces pièces dont l'épaisseur doit être inférieure au millimètre. Alors je me suis dit que j'allais commencer par la partie carrosserie et mettre les vitres, persuadé que c'était l'ensemble du bloc de plastique transparent que j'aurais à coller, mais non, il faut découper le pare-brise et les vitres latérales minuscules sans les toucher avec les doigts pour ne pas les salir, avant de les coller... Bref, ça a mis un gros coup d'arrêt, d'autant que la maquette étant livrée avec un simple éclaté, il n'est pas simple pour un débutant de savoir dans quel ordre il a intérêt à procéder.

Mises à part les heures passées devant mon écran et celles des siestes qui durent de une à deux heures, parfois un peu plus, je ne fais rien ! Et quand il n'y a rien d'intéressant à faire sur l'ordinateur, ça me met encore plus de mauvais poil !

Je me suis lancé il y a quelques temps dans la traduction en français d'un utilitaire permettant de gérer de nombreux sites depuis un seul : gain de temps puisqu'il ne faut pas ouvrir chacun pour en vérifier le besoin de mise à jour ou de sauvegardes, et les faire si nécessaire. La traduction en elle-même a été rapide, les tests pour valider cette traduction un peu moins.

Ensuite, j'ai été sollicité sur la faisabilité d'un projet que j'ai considéré comme impossible faute de savoir coder en PHP, la réduction du besoin ayant ensuite permis de trouver une solution, mais les choses traînent. J'ai aussi été sollicité pour un audit et une éventuelle intervention sur un site dont le montage est exotique : au bout de près de deux semaines, le collègue qui m'a sollicité n'avait toujours pas de réponse de son client ; j'ai donc détruit la copie du site sur laquelle j'avais commencé à travailler ! Ça aussi me met de mauvais poil !

Eh oui, ce n'est pas pour rien qu'on m'a surnommé Lucky Luke il y a quelques années en raison de ma rapidité de réaction, alors quand je sais qu'il faudra quelques heures pour réaliser un projet mais que les "donneurs d'ordre" mettent des jours à se décider, oui, ça m'énerve !

Je conviens pourtant que j'en fais autant moi-même pour certaines choses, mais pas lorsqu'il faut faire appel à un tiers.

Il faudrait que je profite de la période pour déplacer deux groseilliers qui sont probablement trop au soleil et qui ne se développent pas comme espéré, mais après avoir fait la folie de changer moi-même les roues été de ma voiture pour ses roues hiver, j'ai des doutes sur mes capacités à le faire ! Une roue par jour, des difficultés à vous faire rire si vous m'aviez vu, pour me relever lorsque je mettais un genou à terre pour positionner le cric, tout autant pour desserrer et resserrer les boulons et manipuler les roues (c'est qu'elles pèsent !)... Après la deuxième roue, j'avais l'impression d'avoir été roué de coups, j'avais un mal fou à m'asseoir et me lever de mon siège tant les muscles étaient raides ! Il me faut maintenant empiler ces roues été dans un coin du garage et vérifier ou faire vérifier le gonflage avant d'aller faire mon scanner (cette fois, je n'ai pas voulu faire appel au taxi, peut-être ai-je eu tort ?). J'aurais dû m'y prendre plus tôt et faire changer ces roues par mon garagiste avant que, le froid arrivant, tout le monde s'y précipite...

La suite... Après vous avoir écrit tout ça ce matin, j'ai réussi à marquer et empiler les roues, regonfler les pneus avant, puis après une longue pause, à déplacer les groseilliers : préparation de la zone contre la terrasse près de laquelle ils seront moins exposés au soleil et se plairont peut-être plus, extraction et plantation. Cuit, j'ai tout laissé en place, et tout à l'heure il m'est resté juste assez de forces pour ranger les outils (j'ai vu passer une musaraigne ou un petit mulot dans la cabane à outils...) et la brouette, récupérer les pièges à phéromones du buis et du pin, tailler les groseilliers, couper au ras du sol un sureau qui pousse à un endroit non désiré et enfin rentrer la tondeuse. Il y aurait encore des choses à faire ! Et je n'ai toujours pas de nouvelles du paysagiste qui devait venir tailler arbres et haies. Je pense qu'il m'a définitivement oublié et j'en ai assez de lui envoyer des rappels. Ah au fait, avec ma voix qui ne s'arrange pas, je ne risque pas de lui téléphoner, les mails devraient suffire.

Je suis moulu !