Si mes cheveux semblaient tomber moins vite que les poils de barbe et de moustache, ils se sont rattrapés !
Hier, je me suis fait un shampooing et ils me restaient par poignées dans la main, en plus de ce que l'eau a emporté dans le bac de l'évier au mouillage et au rinçage. Au-dessus des tempes, deux bandes nues, la houppette au-dessus, c'est chouette... Ils s'accrochent par dizaines à la brosse, s'arrachent par touffes si je les pince entre deux doigts et tire un peu !
Il faut que j'essaie de passer la tondeuse, en espérant que ce ne sera pas un massacre. Mais bon, avec la tête que j'ai en ce moment, ça peut difficilement être pire.
Ma congestion nasale a un peu diminué, les saignements se sont arrêtés, mais il m'arrive encore de me réveiller plusieurs fois pendant la nuit parce que je respire avec la bouche, qu'elle sèche et me gêne. Du coup, l'impression de me sentir mieux s'est un peu évanouie, et si je m'allonge moins souvent dans la journée qu'il y a quelques jours, j'en ai quand même encore besoin. En sortant de ma douche, hier soir, il m'a fallu m'allonger et attendre un bon moment pour reprendre mon souffle. Habituellement, quand je me sèche, des pauses suffisent pour que je puisse, une fois rhabillé, me mettre dans mon siège de bureau sans plus être trop gêné...
Si je continue à m'alimenter de manière pratiquement normale (ma perte de poids initiale de l'ordre de 3 kg s'est stabilisée), j'ai toujours cette incapacité de boire de l'eau, même aromatisée. Boire des sodas bien sucrés n'est peut-être pas l'idéal, mais comment faire ?
La prise de sang de vendredi a montré une baisse des globules rouges, qui n'étaient déjà pas hauts... une augmentation de l'urée mais une légère baisse de la créatinine, ce qui m'a surpris. Je m'attendais à plus de souffrance rénale. Les plaquettes ont aussi diminué, tout en restant à la limite inférieure de la plage de normalité. Les effets de la chimio plus la majoration de l'anémie suffisent, je pense, à expliquer cette grande fatigue.
Ma tension artérielle étant remontée doucement, j'ai pu reprendre à dose standard le bêta-bloquant et son diurétique associé, laissant l'autre hypotenseur en attente pour éviter un excès d'efficacité. Hier soir, quand je me suis levé du canapé pour aller me coucher, il a fallu que je m'assoie immédiatement sur l'accoudoir, étant à la limite de la chute tant ça tanguait. Je crois que c'est la première fois depuis longtemps qu'il me faut en arriver là.
Demain matin, je verrai le cancérologue. J'imagine qu'il décidera de continuer le traitement. J'en ai à la fois envie et peur. Si finalement j'ai assez bien supporté la première séance, ça n'a quand même pas été de la tarte ! et je crains que les effets secondaires soient pires après cette deuxième cure.