Une journée presqu'ordinaire

Cela fait aujourd'hui déjà cinq semaines que le diagnostic a été évoqué, pour ne pas dire posé ! C'est long, mais j'imagine que toutes ces explorations auxquelles j'ai été soumis depuis cette découverte doivent demander beaucoup plus que cinq semaines au commun des mortels.

Pour la première fois depuis des mois, sans autre médication que renifler un flacon d'essence de lavande, comme je le fais souvent avant de me coucher, j'ai l'impression d'avoir dormi d'une traite, comme si j'étais soulagé d'un poids.

J'ai presque l'impression que tout est terminé alors que ça n'a pas encore commencé : chimio, chirurgie, chimio, ou seulement chirurgie puis chimio... puisqu'il semblerait que je puisse échapper à la radiothérapie.

Comme je l'ai dit précédemment, je suis plus préoccupé par la question de savoir à quoi occuper mes journées d'hospitalisation, une fois les deux ou trois premiers jours post-opératoires difficiles passés, que par ces deux ou trois premiers jours ou encore par ce que va me fatiguer la chimiothérapie.

Mais d'autres questions se posent, après la mise en évidence lundi dernier de cette hématurie accompagnée de protéinurie, confirmée par le contrôle que j'ai fait faire en laboratoire, au moins pour l'hématurie microscopique, la protéinurie étant mesurée juste à la limite de la normalité. Cette hématurie pourrait expliquer l'anémie dont j'ai déjà parlé et qu'il semblerait que je traîne depuis l'enfance. Mais jamais en médecine scolaire ou universitaire, ni en médecine du travail, une telle anomalie n'a été remarquée, ce qui ne concorde donc pas avec mon hypothèse.

Dans la famille, on note bien des problèmes de lithiase rénale ou urétérale, mais on n'a jamais rien trouvé de tel chez moi. La dernière exploration échographique rénale et l'urographie, faites l'année suivant l'intervention pour polype vésical dégénéré parlaient par contre de souffrance rénale liée à mon hypertension. Dans la mesure où aucun autre signe d'appel ne peut, aujourd'hui, orienter vers une autre pathologie, on peut imaginer que les poussées hypertensives de stress de ces dernières semaines, plus peut-être l'injection du produit iodé lors du scanner et éventuellement le produit injecté lors de l'IRM, sont en cause. Hypothèse à vérifier dans quelques temps si ma tension reste stabilisée comme elle l'était cet après-midi.