Le lendemain...

Le lendemain de la première cure, pas celui de mon dernier commentaire !

Commençons par le jour-même. Le taxi devait venir me chercher vers 8h15, il est arrivé à 8 heures, car il fallait prendre au passage un monsieur à amener au centre Marie-Curie où nous sommes arrivés vers 9h10, puis direction la clinique où nous sommes arrivés à 9h20. Démarches administratives, accès au service de chimiothérapie qui n'est plus à l'étage où je l'ai connu il y a deux ans, mais au rez-de chaussée. Si j'ai bien compris, le service dispose de chambres individuelles, avec lit pour les patients ne pouvant ou voulant pas supporter plusieurs heures au fauteuil, et d'autres comportant plusieurs fauteuils de type relaxation, ce que j'ai choisi et où nous étions quatre.

J'ai été accueilli par une infirmière qui m'avait connu lorsque j'avais été hospitalisé au service de médecine, jouxtant la chimio, il y a deux ans. Elle m'a donc installé dans une salle où se trouvaient déjà deux dames ainsi qu'un monsieur accompagné de son épouse, tous trois déjà en cours de perfusion. Quelques instants d'attente et l'infirmière vient me chercher pour me poser la perfusion : surprise ! je n'ai pas de Pic-line ni de Port-a-cath ! Il faut donc me trouver une veine qui supporte les heures de perfusion à venir. Elle me met le garrot au bras gauche, attend un peu, ne trouve rien qui l'inspire. Réessaie avec le garrot plus bas, sous le coude : pas plus de succès. Elle préfère donc faire appel à une de ses collègues, plus habile, paraît-il. Celle-ci, peut-être après que je la lui aie signalée, s'intéresse à la veine un peu plus visible située au niveau du poignet, au-dessus du pouce, et arrive à placer le petit cathéter. Tout va bien, sauf que les mouvements du poignet provoquent une petite douleur probablement en lien avec le bout du cathéter forçant sur la paroi de la veine. Il me faut donc être très attentif, faire éclater la veine serait une mauvaise chose...

Revenu dans la salle de traitement, ma perfusion de deux poches de prémédication dont j'ignore en quoi elle consiste a été mise en place. Ayant dû enlever ma montre pour laisser la veine accessible, je n'ai pas vérifié le temps de cette perfusion. Puis le premier produit anticancéreux (antimitotique, dit-on) a été démarré, prévu pour passer en trois heures. De la musique était diffusée en continu dans le couloir, une socio-esthéticienne de la Ligue contre le Cancer massait les mains et avant-bras de ma voisine de gauche, une visiteuse de la même Ligue discutait avec le monsieur. L'une et l'autre sont ensuite venue échanger un peu avec moi. Ma voix cassée n'engageait pas trop au dialogue ! J'avais emporté téléphone portable et tablette pour écouter de la musique, voire lire sur la tablette, un roman et des mots-croisés. Je n'ai finalement fait que des mots-croisés, avec une certaine difficulté. Y avait-il déjà un effet de fatigue due aux produits ou un sédatif léger dans la prémédication ?

Vers midi, le repas a été servi, au monsieur et à une nouvelle malade arrivée entretemps, pas à moi qui avais été oublié. J'ai dû me contenter de biscuits que j'avais emportés.

Le second produit est passé plus vite, mais il a fallu à l'infirmière malaxer les flacons en fin de passage, car ça trainait. Finalement, j'ai été libéré vers 15h15 et la chauffeure (dit-on ainsi ?) de taxi est arrivée quelques minutes plus tard. Nous sommes arrivés un peu plus d'une heure plus tard à la maison. Près de huit heures trente en tout !!!

Le soir, j'ai mangé assez léger, j'ai ensuite failli m'endormir devant la télé, abandonnant à la fin du premier épisode du feuilleton, pour aller soulager une bonne diarrhée et me coucher ensuite. Je n'ai pas lu bien longtemps, et lorsque mon épouse est venue se coucher, je lui ai fait signe quand elle a passé la porte, mais pas entendue se mettre au lit, j'avais replongé !

Ce matin, sensation de fatigue, légères douleurs abdominales qui se sont ensuite amplifiées sans nouvelle diarrhée, juste des gaz désagréables ; un peu vaseux, l'impression d'être fiévreux sans l'être vraiment. Le petit-déjeuner et le repas de midi sont bien passés, mais avec une sensation pénible à la limite de la nausée, quelques rots aussi. J'ai dormi près d'une heure à la sieste, puis ai traîné, comme souvent, pendant un bon moment avant de me décider à me lever ! Ce soir, je ne sais si je tiendrai le coup devant la télé. Peut-être vais-je devoir encore abréger et aller me coucher tôt...

Demain, une infirmière viendra me faire la première injection d'un produit destiné à s'opposer à la chute des globules blancs. Il faudra éviter l'hématome qui est à craindre à cause de l'anticoagulant.

Si les choses n'empirent pas, je me sentirai heureux !