Levé très tôt, ne dormant plus depuis bien avant 5 h ce matin, je pars vers 6 h pour la Clinique Générale, à Valence, où sera faite la bronchoscopie. J'arrive sur le parking de la clinique à 7 heures ; je suis en avance, on m'avait fixé l'heure d'entrée à 7h30. J'ai le temps d'effectuer les formalités administratives, puis je descends dans le service et j'attends ma prise en charge par une infirmière.
Prise de tension lors de l'établissement de la fiche d'entrée : elle crève le plafond ! Bon, d'accord, il y a un certain stress, mais je ne le ressens pas vraiment, et puis il faut que je me déshabille en partie alors que je suis encore en tenue d'extérieur, ce qui est facteur d'augmentation de la tension, mais quand même !
Dans la chambre, deux messieurs attendent aussi. L'un est accompagné par son épouse, l'autre est seul, comme moi.
L'intervention se faisant au bloc opératoire, il faut se mettre nu sous un pyjama en intissé et attendre son tour. Je lis Giono...
On vient me chercher, je suis le troisième, j'ai droit au voyage en fauteuil roulant jusqu'au bloc. L'idée de me voir enfiler dans les bronches un fibroscope n'est pas des plus agréables, mais je me sens cependant détendu. Je m'installe dans un fauteuil d'examen, on commence par une giclée d'anesthésique de contact dans les narines, puis dans la gorge. J'ai prévenu le pneumologue que j'avais le réflexe nauséeux facile, ce spray anesthésique au fond de la gorge le déclenche... Le fibroscope passe par ma narine gauche, descend dans la gorge. Le confrère m'avait informé que le franchissement des cordes vocales était parfois désagréable : je ne le sens pas particulièrement. Par contre, les nouvelles giclées d'anesthésique dans la trachée et les bronches me font tousser, même si j'essaie de résister, j'ai une impression de noyade... L'examen en lui-même est très désagréable ; j'ai parfois l'impression de ne plus pouvoir ni inspirer, ni expirer, respiration complètement bloquée. Cette sensation ne dure pas, mais elle est très angoissante. Je ne perds pas pour autant mon calme : au plus je le serai, au plus vite ce sera terminé !
Les biopsies ne me font pas mal, je ressens juste une sensation désagréable lorsque la pince est retirée, arrachant le morceau... Le brossage est plus traumatisant, il entraîne des quintes de toux irrépressibles et un saignement obligeant l'opérateur à injecter de nouveau de l'anesthésique associé à un vasoconstricteur. Difficile de ne pas tousser. Parfois impossible de résister...
Le saignement cesse, le fibroscope est retiré, je vais passer un moment dans ma chambre, continuer pendant un moment à cracher un peu de sang, surtout quelques caillots, puis j'aurai droit à un petit-déjeuner à presque 11 h, et je pourrai rentrer chez moi quelques instants plus tard.
Si tout va bien, nous devrions avoir les résultats des biopsies en fin de semaine. Si elles n'ont pas concerné la tumeur, il faudra en venir à une ponction transpariétale sous scanner pour aller directement piquer dans la tumeur, ce que je préfèrerai pouvoir éviter, mais je n'en suis pas maître.
Arrivé dans la voiture, j'allume mon téléphone pour prévenir par SMS mon épouse de mon départ imminent, quand il sonne : la secrétaire du service radio de la clinique me propose un rendez-vous pour l'IRM cérébrale le soir-même. J'accepte bien entendu, sachant que les délais sont habituellement d'au moins un mois. Reste à rentrer à la maison récupérer le mail contenant l'ordonnance pour le produit à injecter, l'imprimer, foncer à la pharmacie et y arriver à temps pour que le pharmacien puisse demander à avoir ce produit pour l'après-midi même. C'est juste mais ça passe.
En fin de journée donc, direction l'hôpital d'Annonay où j'ai déjà passé le scanner. Formalités administratives, puis longue attente, plus longue que pour le scanner. Enfin, une manipulatrice me prend en charge et met en place une perfusion. On m'installe sur la table d'examen, avec des bouchons d'oreilles dont je n'ai pas vraiment l'impression qu'ils sont efficaces chez moi, plus des cales caoutchoutées destinées à m'éviter de bouger la tête pendant l'examen. Celui-ci est pénible surtout par sa durée, plus que par le bruit de l'appareil, et bien moins difficile à supporter que la bronchoscopie.
L'attente après la fin de l'examen est courte : le radiologue qui a supervisé vient très rapidement me dire qu'il n'y a pas de signe de métastase cérébrale. En fait, m'entendre dire que je n'ai rien dans le crâne, c'est d'un certain coté vexant ! ;-) mais bien rassurant quand même. Il me faudra ensuite attendre les clichés et le compte-rendu avant de rentrer à la maison, ce qui est long et me paraît interminable. Il doit être aux environs de 20 heures lorsque j'y arrive : rude journée !
Explorations fonctionnelles pulmonaires normales, IRM cérébrale négative, voilà de bons points. Mais on n'est pas rendu... Il faut espérer que les biopsies faites ce matin auront pu attraper des morceaux de la tumeur, et que le TEP Scan ne trouvera pas, lui non plus, de métastases !