Dures, ces nuits !

Dures, ces nuits !

Je me sentais mieux. J'en ai peut-être trop fait. Je me suis senti plus mal !

En début de semaine, j'avais eu besoin de passer la presque totalité de mes journées allongé, suite à cette baisse de tension, dormant ou somnolant. Il m'était impossible de me concentrer sur quoi que ce soit, pas plus mon écran que mon bouquin. Je fermais donc presque complètement les volets de la chambre et je laissais passer le temps...

Depuis le dernier épisode, l'instabilité et la fatigabilité musculaire ayant diminué après ce repos quasi intégral, je me suis un peu plus activé (oh, léger, léger, quand même) et surtout, jeudi et vendredi j'ai passé plus de temps dans le jardin, faisant le plein de pollens, arrachant quelques mauvaises herbes, mais pas trop... et remuant mon compost, puis le lendemain essayant d'en trouver du bien mûr au fond du bac (pas facile d'aller si loin). Ensuite, il a fallu le trier pour éviter d'y laisser des vers, qui mourraient hors du composteur. J'en ai récupéré quelques-uns que j'ai pu remettre dans leur milieu. Bien que ça n'ait pas été un travail de force, j'étais cuit après avoir fini de l'épandre au pied de l'aubergine et des tomates. J'ai donc ensuite traîné longtemps sur la terrasse à profiter de la température agréable, de la lavande déjà fleurie, des seringats lourds de leurs fleurs immaculées et autres rosiers et campanules, et des chants des merles et fauvettes.

Lorsque j'ai été sous cortisone au moment de la cure de chimiothérapie, ma rhinite avait presque disparu. Peu à peu elle est réapparue, et j'ai eu la malencontreuse idée de me dire que la composante allergique était plus importante que la composante vasomotrice et d'utiliser en conséquence un spray nasal antiallergique. Rapidement, des saignements de nez sont apparus. J'ai stoppé ce spray, ce qui s'est rapidement traduit par l'apparition d'une congestion nasale, toujours accompagnée de légers saignements lorsque je me mouchais. Piégé : impossible d'utiliser quoi que ce soit (les vasoconstricteurs me sont a priori interdits), il me faut subir en attendant de, peut-être, changer d'antiallergique per os ! Avec mon traitement anticoagulant, un véritable épistaxis signifierait direction immédiate les urgences, à au moins une demi-heure d'ici !!!

Le problème est que ces épisodes de congestion nasale m'obligent à respirer par la bouche, et avec son état d'irritation actuelle liée à la chimiothérapie, elle se dessèche très vite. C'est déjà désagréable de jour, mais c'est pire de nuit où les réveils se multiplient, n'aidant pas à la récupération.

Si j'arrive assez bien à manger, sauf le pain, dont la croute m'est devenue très désagréable à la langue, ou certains aliments dont l'odeur me gêne, j'ai beaucoup de mal à boire ! J'ai eu beau changer de marque d'eau minérale, lui ajouter un peu de jus de citron, elle a du mal à passer. Seuls le Coca et le Finley citron-sureau passent, en me forçant un peu quand même.

Depuis vendredi matin, j'ai repris à demi-dose mon bêta-bloquant. Je reviendrai probablement à pleine dose demain et ajusterai si ma tension baisse trop, de nouveau. Vendredi, il faudra que je fasse une prise de sang. Mes reins et globules auront-ils suffisamment supporté le choc pour qu'on puisse faire la prochaine séance dans huit jours ?

Cette première cure de chimiothérapie n'a pas eu d'effet sur mon problème de cordes vocales, hélas.

Ce matin, nous avions rendez-vous chez l'ophtalmologue. Enfin ! après huit mois d'attente... J'ai laissé mon épouse conduire ; j'aurais presque pu m'endormir dans la salle d'attente puis au retour quand nous nous sommes arrêtés au supermarché, quand j'ai attendu dans la voiture que mon épouse fasse les quelques achats prévus, avant de rentrer. L'appétit était là, à l'arrivée, mais la sieste a été trop courte, et je somnole encore...  Je crois que je vais bientôt retourner m'allonger un moment.

Ah, j'en avais oublié de dire que selon l'ophtalmo, les troubles visuels dont j'avais parlé il y a quelques mois seraient d'origine vasculaire (je n'en ai plus eu depuis, il me semble), mais sans préciser si c'était oculaire ou cérébral (plus probablement). Il a confirmé un début de cataracte droite, et un peu à gauche aussi, et a augmenté ma correction. Restera maintenant à trouver quand aller chez l'opticien, avec cette chimio en cours et le peu d'envie que j'ai de sortir de chez moi.

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Ergé

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