Ce que je craignais...

Ce que je craignais...

Je le craignais et en même temps je m'y attendais : de la chimio !

Ce matin était prévue la consultation avec le cancérologue, avant ce qui devait être, si j'avais bien compris, le scanner dosimétrique demain suivi de la première séance de radiothérapie. Mais je subodorais que les médecins en RCP risquaient fort d'avoir décidé de m'imposer une chimiothérapie, peut-être une immunothérapie, comme j'en avais parlé.

La route a été longue, le parcours prévu a dû être modifié, le pont sur le Rhône entre Tournon et Tain étant presque complètement bloqué. J'ai donc suivi la rive droite du Rhône, avec un nouveau gros ralentissement pour cause de travaux et de circulation alternée un peu plus loin... Résultat, j'étais légèrement en retard : plus d'une heure et cinq minutes pour 54 km !

Heureusement, le médecin était lui aussi un peu en retard. Pendant que j'étais avec sa secrétaire, il est venu lui déposer des documents et en a profité pour récupérer mon TEP scan dont je lui avais déjà transmis le compte-rendu. Puis il a reçu un autre patient avant de s'occuper de moi.

J'ai alors appris que, contrairement à ce que j'avais imaginé, bien que la séquence ait été la même il y a deux ans, on ne commencerait pas par la radiothérapie mais par la chimio. Un protocole avec deux produits différents tout en étant proches de ceux que je n'avais pas supportés. Il m'a parlé de deux heures et demie à trois heures de traitement, toutes les trois semaines, et ce quatre fois, donc un traitement qui, si je le tolère, s'étalera sur un peu plus de deux mois, jusque fin juillet. Il m'a dit qu'il était possible, selon le résultat des examens (biologie, autre ?) qu'on ne fasse que trois séances avant de passer à la radiothérapie, le scanner dosimétrique ne se fera qu'à ce moment-là et pas demain. Il n'a plus été question d'immunothérapie et je n'ai même pas pensé à poser la question.

Reste donc à savoir si je supporterai mieux ces nouveaux produits, sachant que les effets secondaires annoncés sont très proches de ceux des précédents, si j'en crois le document qui m'a été remis.

Je m'attendais à cette chimio, je la redoutais, et en même temps quelque chose me disait que je serais déçu si on ne me la proposait pas. Si une récidive locale se manifeste, des cellules ayant résisté aux deux séances de traitement il y a deux ans, même si le TEP scan n'a rien repéré ailleurs dans mon organisme, la possibilité que d'autres cellules malignes quiescentes existent déjà ici ou là justifie ce traitement, malgré les risques d'intolérance. Bref, je suis à la fois soulagé qu'on fasse le maximum, et inquiet de ce qui va se passer dans les semaines à venir !

Lorsque je suis reparti du centre, seul le jour de la première séance avait été arrêté, ce prochain mardi, la secrétaire n'ayant pas réussi à contacter le service de chimiothérapie pour me fixer une heure. Lorsque je suis arrivé à la maison, un message de ce service sur mon portable me proposait 9h30 et me demandait de confirmer. J'ai appelé et quand j'ai posé la question d'arriver un peu plus tard, la personne que j'ai eue m'a dit que j'en aurais pour environ 5 heures sur place, soit beaucoup plus que ce que m'avait dit le confrère, le premier produit passant en environ 3 heures, après une préparation, le second étant perfusé dans un temps plus court.

Que vais-je faire pendant tout ce temps ? Je n'ai plus guère de veines comme ont pu le constater les manipulateurs lors du TEP scan, et plus de Pic-line. Entre les prises de sang et les cathéters pour les perfusions, ça risque d'être coton !

Il me reste maintenant à passer à la pharmacie prendre ou commander les produits, contacter le cabinet infirmier pour les injections qui seront à faire dès le lendemain des séances, le taxi pour les déplacements, la coiffeuse en prévision de la probable chute de cheveux...

Au fait, j'avais un doute sur la cause de mes épisodes de voix cassée : ils ont été levés, il s'agit bien d'irritation d'un nerf passant à proximité de la récidive...

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Ergé

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