Deux ans !

Deux ans !

Sous un peu de neige, je fête, si l'on peut dire, le deuxième anniversaire de ce diagnostic de belle tumeur du poumon !

Il s'en est passé des choses depuis... Aujourd'hui, s'il n'y avait les séquelles de la pneumonectomie et surtout de la chimiothérapie, mais aussi la nécessité de contrôles réguliers, je me sentirais comme avant, un peu plus vieux et moins performant, mais "normal".

Oh, certes, les projets que j'ai commencé à faire dès la certitude après le scanner qu'il s'agissait bien d'un cancer ne se sont pas tous réalisés... Si j'ai eu l'énergie de me battre ("Sus au crabe !"), je dois dire que j'ai plutôt failli dans les semaines après la chimio. Autant au décours de la pneumonectomie, je me suis senti en relative bonne forme, bien qu'essoufflé, autant ces mois de mai et juin 2016 ont été une période où je me laissais aller. Impossible d'avaler quoi que ce soit pendant des jours et des jours, fatigue extrême, je n'ai plus quitté mon lit que pour aller aux toilettes et faire ma toilette au strict minimum ! J'ai eu très vite, après le diagnostic confirmé, le projet de me remettre au vélo et au tandem, mais toujours rien. Et comme j'ai dû le dire, le fait d'être sous anticoagulant me fait beaucoup craindre la moindre chute. La fatigabilité et l'essoufflement rapides sont aussi un sacré frein. Mais qui sait ? Il faudrait déjà que j'arrive à rentrer le vélo sur son home-trainer et y monter.

Ce qui est pénible en ce moment, c'est que je ne dors pas aussi bien que souhaité. Je me réveille plusieurs fois dans la nuit, en me rendormant parfois tout de suite après avoir changé de position, mais parfois je mets un long moment avant de me rendormir, et je me réveille au matin plutôt cuit. Parfois sans raison, sans aucune préoccupation justifiant ce réveil prolongé, parfois à cause des douleurs coliques que provoquent les ballonnements. C'est une séquelle de la chimio qui m'embête vraiment !

Comme je l'ai dit il y a peu, je n'ai vraiment ressenti une grande amélioration de mes douleurs musculaires et lombaires que vers la fin du mois de novembre dernier. Est-ce le changement de matelas, le nouveau étant un peu plus moelleux ? En tout cas, ça a été spectaculaire, et comme je l'ai expliqué, j'ai pu me remettre à bricoler sans trop de difficultés. C'est sûr, il me faut fractionner ; la station debout prolongée, même en changeant de position et en me penchant lorsque je bricole, réveille ces sensations désagréables d'anesthésie de la face externe des cuisses. Rapidement, les muscles comme l'épaule droite, me disent "ça suffit ! temps mort !". Les lombaires ont aussi recommencé à me gêner, et lorsque je me penche, notamment le soir pour me déshabiller, elles claquent plus ou moins selon les jours.

Mais, lentement et sûrement, en en faisant peu à la fois, j'arrive au bout de mon "gros" bricolage. Le plus pénible, comme je l'ai précédemment évoqué, a été le ponçage et le vernissage de toutes les planches, opérations répétitives dans des positions que je n'aime pas... Aujourd'hui, c'est terminé, il ne me reste plus qu'à placer un renfort sur une traverse latérale, puis à remettre les lattes, nettoyer la pièce et replacer les matelas. Ce sera terminé demain !

Entre deux séances, lorsque je ne suis pas devant mon écran, je profite du spectacle des dizaines d'oiseaux qui viennent profiter des boules de graisse, des graines de tournesol et des vers de farine que nous leur offrons : rouge-gorge, pinsons, bouvreuils, chardonnerets et d’autres que je n'ai pas identifiés viennent se restaurer, parfois se chamailler, alors qu'il y en a pour tous... C'est amusant de les voir "passer à table" en même temps que nous, au moment du petit-déjeuner, du déjeuner et du goûter !

Un travail plus délicat m'attend maintenant, pour arriver à faire le porte-bouteilles prévu pour compléter celui déjà existant, le perçage sur les arêtes des tasseaux nécessitant d'une part que je ponce ces arêtes pour obtenir un méplat sinon la mèche part de travers. Trente tasseaux, une centaine de tourillons à couper, puis ce ponçage et ce perçage, enfin l'assemblage collé : de quoi m'occuper quelques jours et me casser les oreilles ! Je recommencerai à travailler avec mon casque audio pour atténuer le bruit.

Il faudrait aussi que je termine la taille de mes arbres fruitiers, le temps ne m'ayant pas aidé. Il me reste essentiellement à les étêter et à les traiter à la bouillie bordelaise, d'autant que le gros orage de grêle en juillet dernier a vraiment blessé les branches. En contrejour, on pourrait croire que ce sont des bourgeons gonflés qui donnent cette teinte rouge pâle, mais il s'agit de l'écorce qui s'est fendue et relevée partout où les grêlons ont frappé !

À bientôt pour d'autres nouvelles !

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Ergé

Ergé