Cancer du poumon : quand le ciel vous tombe sur la tête !

Fatigué !

Oui, fatigué physiquement et nerveusement...

Physiquement parce qu'après la bonne nouvelle de l'IRM sans anomalie, j'ai commencé une bonne crève le 31 décembre au soir : éternuements, nez qui coulait comme une fontaine. Puis dans les jours qui ont suivi, mal à la gorge, toux parfois grasse, parfois sèche, sommeil perturbé. Aujourd'hui, moins d'irritation, nez qui m'embête moins, mais fatigue... qui s'ajoute aux conséquence de l'anémie, aux douleurs et à la fatigue musculaire que je ressens depuis plusieurs mois maintenant.

J'ai vainement tenté d'éviter de contaminer mon épouse, hélas sans succès.

Comme je l'ai peut-être dit il y a quelques temps, ne me sentant pas capable de tailler moi-même mes arbres fruitiers, j'avais contacté le paysagiste qui était déjà intervenu pour des plantations ici il y a quelques années. Il a pu venir vendredi et fortement ratiboiser les trois pruniers, un pommier et l'amandier. Avant de partir, il m'a demandé de faire une pâte avec de la bouillie bordelaise afin d'enduire les plaies des branches. Je me suis demandé si j'en serais capable et ai remis à plus tard, pas vraiment motivé ! Samedi matin au lever : -9.9°c, température à peine positive dans la journée, petit vent. Dimanche, presque -5°C au lever, idem dans la journée. Finalement, prenant mon courage à deux mains hier après-midi, j'ai préparé cette bouillie et l'ai appliquée. Finissant par le Reine-Claude exposé au vent, je me suis empressé de terminer, les multiples couches de polaires et le bonnet ne suffisant pas à me protéger suffisamment. Bien m'en a pris ! Ce matin au lever, une fine couche de neige nous attendait, avec quelques flocons en cours de matinée et une température bien fraîche.

Depuis quelques temps, nous proposons aux oiseaux, sur le demi-tonneau retourné sur la terrasse et dans une mangeoire près des framboisiers, des vers de farine que le rouge-gorge se régale d'avaler, et des graines de tournesol que se disputent les mésanges et les chardonnerets. Les pinsons des arbres, quant à eux, restent au sol, récupérant éventuellement les graines tombées de la mangeoire. Malheureusement de temps en temps des pies s'invitent sur la pelouse et viennent effrayer les petits oiseaux ainsi que les merles qui semblent avoir un nid dans la haie près de notre salon.

Fatigué nerveusement car, bien que je sois fataliste, peut-être l'ai-je déjà dit ou montré déjà, la perspective du scanner demain après-midi m'inquiète quand même. Dans un peu plus de 24 heures, je serai fixé : tout va bien pour le moment, ou il faudra replonger dans des traitements (lesquels ?) parce que des images anormales auront été décelées... Fatigué aussi à cause de ces troubles de la vue qui, bien que stables, me déstabilisent ! J'ai beau m'occuper l'esprit avec le script de généalogie que j'essaie de corriger, l'inquiétude refait surface de temps à autre... Verdict demain, donc !

Un peu de baume au coeur

De quoi finir l'année avec un peu plus d'espoir : l'IRM cérébrale passée hier en début d'après-midi n'a rien montré d'anormal.

Je dois dire qu'avec les épisodes de légères céphalées que je ressens depuis quelques mois, j'avais un doute, maintenant levé. Je termine donc l'année sur une note d'optimisme, malgré cette histoire de tachycardie et de traitement qu'elle a imposée, et ce probable décollement de vitré droit et la gêne visuelle qu'entraînent ces corps flottants.

Il reste à espérer que 2017 sera moins mouvementée que 2016, et que tout ça se stabilisera, à espérer aussi que le scanner de contrôle prévu dans une dizaine de jours sera lui aussi sans anomalie...

Comme si ça ne suffisait pas...

Eh oui, une chose en entraîne une autre. Enfin, je le suppose !

Alors que le traitement complémentaire semble efficace (mais je me ménage), est-ce la poussée de tension de jeudi qui est en cause ? Je l'ignore, mais depuis hier, j'ai l'impression de faire un décollement de vitré de l’œil droit, avec de nombreux corps flottants dont un filament très sombre presque dans l'axe de vision, légèrement décalé sur la droite, ce qui est extrêmement désagréable. Une impression de léger brouillard. Il faut espérer que mon récent traitement anticoagulant n'aggravera pas les choses.

Ayant retrouvé quel traitement l'ophtalmologiste m'avait prescrit lorsque j'avais eu le même problème à l’œil gauche il y a presque trois ans, j'ai commencé à en faire une nouvelle cure dès ce midi, en espérant que les choses se tassent et que ça ne s'aggrave pas. En fonction de l'évolution, je verrai quand appeler l'ophtalmo pour un contrôle.

Cette accumulation d'incidents plus ou moins sérieux commence vraiment à me peser ! J'espère que l'IRM cérébrale jeudi sera négative et que, peut-être, le radiologue pourra me dire ce qui se passe au niveau de cet œil.

Et zut !

Oui, zut ! Je pensais être tranquille et voilà qu'hier matin, je me suis réveillé vers 8 heures avec le cœur qui battait la chamade ! Le chirurgien m'avait parlé du risque d'incident de ce type, mais à part celui, très bref, survenu le samedi suivant l'opération, aucun souci ne s'était manifesté de ce côté-là depuis.

La veille, nous avions fêté nos vingt-deux ans de mariage avec une demi-bouteille de Champagne rosé, répartie sur deux repas, pas d'excès donc, et rien ne peut expliquer cet accident !

Comme au bout d'un moment, ça ne ralentissait pas, je me suis décidé à prendre mon traitement habituel avec un demi-verre de jus d'orange, et je suis parti voir mon médecin. Pas de chance, il était en congés. Je suis donc allé chez l'autre médecin généraliste du village qui, après m'avoir ausculté et pris la tension, a constaté la tachyarythmie par fibrillation auriculaire, a appelé un cardiologue à l'hôpital d'Annonay pour confirmer le traitement à faire. Je suis donc reparti avec mon ordonnance, pour faire le traitement chez moi. À la pharmacie, j'ai un peu discuté, pris mes deux boîtes de médicaments et alors que j'allais partir, j'ai eu un léger étourdissement qui a inquiété le pharmacien, au point qu'il a préféré appeler le médecin et organiser avec son accord mon transport à l'hôpital d'Annonay pour traitement sous surveillance. Peut-être cet étourdissement était-il dû à une petite hypoglycémie, mais la prudence a primé.

Après quelques instants, les pompiers sont venus me chercher et m'ont emmené jusqu'aux urgences où j'ai immédiatement été pris en charge. Mis dans une salle de soins à côté d'un autre patient, il m'a fallu me déshabiller, passer une jolie chemise d'hôpital, puis l'infirmière a essayé de me piquer pour une prise de sang suivie de perfusion pour y passer par une veine le produit qu'il avait été prévu de me faire prendre par la bouche à la maison. Hélas, par trois fois elle n'a pas réussi tant mes veines étaient difficiles à cathétériser. Une de ses collègues a alors pris la relève et a pu utiliser une petite veine au dos de la main droite, faire les prélèvements et brancher la perfusion. Vers midi, alors que la perfusion passait lentement avec le produit destiné à stopper cette fibrillation, j'ai eu droit à une première injection d'anticoagulant, puis il m'a fallu attendre... Dans le courant d'après-midi, j'ai été placé dans une salle commune du service d'urgences où nous étions sept ou huit, séparés par des paravents, en attendant qu'un cardiologue me voie.

Il était un peu plus de 17 heures lorsqu'une infirmière et un aide-soignant sont venus me chercher pour m'amener au service de cardiologie, dans une chambre de soins intensifs. Arrivé là, mon rythme étant redevenu sinusal, donc normal, bien qu'encore élevé, le cardiologue présent, après m'avoir longuement ausculté et examiné, est venu un peu plus tard me faire une échocardiographie et un écho-doppler des membres inférieurs, les deux sans anomalie notable, ce qui permettait d'envisager l'utilisation d'un médicament anti-arythmique dont m'avait déjà parlé le cardiologue qui m'avait examiné en pré-opératoire.

Un peu plus tard, un autre cardiologue, plus ancien dans le service, est passé à son tour afin de prévoir le traitement de fond à prendre en relais. J'ai ensuite eu droit à une nouvelle piqûre d'anticoagulant en début de nuit.

La nuit a été un peu agitée, entre mes réveils spontanés et les trois ou quatre passages de l'infirmière pour prendre ma tension et mesurer ma saturation en oxygène. Dans la nuit, ma tension qui était élevée dans la journée a baissé jusqu'à 128 mm Hg pour la maximale, et lors d'un réveil, j'ai vu mon pouls à 59, ce qui changeait de la journée !

Au matin, après encore une piqûre d'anticoagulant, les cardiologues sont passés et nous avons un peu discuté. J'ai réussi à obtenir le droit de rentrer à la maison avec une petite modification de mon traitement hypotenseur, ajout d'un diurétique léger, et surtout avec la nécessité de prendre le soir un antiarythmique et un anticoagulant. Ce dernier m'inquiète un peu, mais, anticoagulant de dernière génération, il ne nécessite plus les prises de sang incessantes de ceux que j'avais connus, indispensables pour ajuster la dose. Seule une surveillance de la fonction rénale est à faire dans un mois et six mois plus tard.

Un peu plus de 24 heures après mon arrivée à l'hôpital, une ambulance de Saint-Félicien me ramenait à la maison. Enfin !

Me voilà donc avec six produits différents à avaler chaque jour ! Je m'en passerais bien... Ceci dit, tout ça ne va pas régler mon problème d'essoufflement, hélas. Entre le poumon en moins, l'hypertension et son traitement, et une anémie persistante probablement liée à la chimiothérapie, je crois que c'est sans grand espoir.

Il me reste à espérer maintenant que ce nouveau traitement sera efficace et que je n'aurai plus de telles crises, et que l'IRM cérébrale de jeudi prochain et le scanner dans un peu plus de deux semaines seront normaux. Que l'année 2017 soit moins mouvementée que cette année !

Deux mois !

Deux mois déjà que se terminait la série de séances de radiothérapie. Mais j'ai plutôt envie de dire "deux mois seulement", tant tout ça me paraît loin, juste de mauvais souvenirs !

Deux mois où j'ai repris mon rythme antérieur, mais où, vous vous en doutez, je paie ce manque de souffle.

Neuf mois hier que je consultais le chirurgien... Huit mois et demi qu'il m'a enlevé ce poumon. Plus de douleurs ou presque, grâce aux bons soins de ma kinésithérapeute, juste le mamelon gauche qui me procure une sensation désagréable quand je me lave.

Le plus gênant, c'est le manque de souffle lorsque je tente de bricoler ou jardiner et qu'il me faut forcer, mais aussi un manque de forces et des douleurs musculo-tendineuses, que je ressens surtout au niveau des bras et avant-bras, surtout à droite, et des cuisses. Un jour où j'avais besoin de monter sur un petit escabeau pour atteindre la dernière étagère du placard de mon bureau, la jambe droite ne voulait pas me soulever, il m'a fallu réessayer plusieurs fois avant d'y arriver. Idem il y a quelques jours, lorsque pour bricoler sur un radiateur du chauffage central, j'ai dû m'asseoir par terre : me relever a été un sacré challenge, vous auriez bien ri à me voir faire !

Les confrères, pneumologue et chirurgien, m'avaient conseillé de marcher. Si j'avais pu suivre leurs conseils, peut-être aurais-je plus de forces et moins de douleurs ? mais comme je l'ai sûrement déjà dit, la marche me fait très vite mal au niveau lombaire et sciatique, à la hanche droite aussi, tout comme la station debout prolongée à discuter ou à bricoler. J'espère arriver à remonter sur mon vélo bientôt et tenter de refaire un peu de muscle. Mais sur le home-trainer, le temps paraît si long que j'ai toujours eu beaucoup de mal à y rester bien longtemps et même à me motiver pour y monter. Quand je pense que sur route, je me sentais frustré lorsque je faisais moins de trois heures de balade !

En attendant, comme je l'ai dit plus haut, j'ai repris mon rythme antérieur : des heures devant l'ordinateur, mais j'ai conservé celui de regarder la télévision après-souper, break salutaire. Devant mon écran, même si je m'y fatigue les yeux (je me lève tous les matins avec les yeux qui brûlent, ainsi que les sinus, mais j'ai moins souvent ces sensations de céphalées dont j'ai précédemment parlé), je m'occupe l'esprit. En ce moment, préoccupé par l'arrêt du développement de deux extensions pour Joomla! (le CMS de création de sites que j'utilise depuis dix ans), extensions de présentation de généalogie pour l'un et de recettes pour l'autre, bien que n'étant pas développeur PHP, je me suis lancé dans la correction d'erreurs de celle de généalogie, en lien avec l'évolution à la fois de Joomla! et de PHP, le langage de programmation qu'il utilise. Correction simple pour certaines, bien plus complexe pour d'autres, malgré l'aide que m'apporte le forum francophone Joomla! et celle que je peux trouver en ligne. Il y a des moments de découragement devant l'ampleur du projet, d'autre de grand plaisir lorsque je suis venu à bout d'une difficulté que je croyais insurmontable pour moi... Ce qui me pénalise le plus, moi qui ai longtemps développé des programmes pour Windows où je pouvais suivre ligne par ligne le cheminement dans le code, c'est de ne pas disposer de la même fonctionnalité, ou tout du moins ne pas savoir comment faire avec les scripts PHP. Il me reste encore à apprendre !

Dans une dizaine de jours, je passerai une nouvelle IRM cérébrale de contrôle, puis une dizaine de jours plus tard un scanner et je verrai le cancérologue pour discuter des résultats. Reste à espérer que tout sera normal et que je n'aurai pas à repartir sur des traitements contraignants et perturbants !