Cancer du poumon : quand le ciel vous tombe sur la tête !

Une certaine sensation de liberté !

Ce matin, départ vers 9h50 pour la Clinique Générale à Valence passer cet écho-doppler qui, seul, me permettra d'obtenir — ou pas — le feu vert pour faire enlever le Picc line. Je pars avec l'espoir de délivrance, mais en même temps avec la crainte que le caillot ne soit pas suffisamment résorbé et qu'il faille encore attendre.

Arrivé un peu en avance, je m'aperçois que la consœur angiologue semble n'avoir pas de rendez-vous ce matin, ce qui signifie qu'elle aurait calé le mien hors de ses horaires habituels, ce qui est très sympathique. Après quelques minutes d'attente, elle m'accueille et débute son examen d'un air satisfait. Certes les caillots n'ont pas tous disparu, mais globalement, l'amélioration est importante, complète par endroits et elle peut donc me donner le feu vert pour l'ablation du cathéter. J'attends quelques instants que la secrétaire me remette le compte rendu. Il me reste ensuite à aller quémander ce retrait.

Tranquillement, je monte donc jusqu'au local de chimiothérapie et explique mon besoin à une infirmière qui me fait installer sur un divan d'examen, s'occupe de la partie administrative et laisse une de ses collègues se charger du retrait proprement dit. Les choses se passent vite et me voilà bientôt dehors, sans ce fil à la patte que je traînais depuis deux mois !

Une certaine sensation de liberté...

Reprise de l'appétit

Grâce aux soins de mon épouse, mon appétit revient lentement. Pas encore assez pour stopper ma perte de poids (j'ai perdu environ 13 kg depuis janvier, surtout ces dernières semaines), c'est cependant bon pour le moral. Malgré tout, la fatigue persiste, et j'ai du mal à boire, ce qui n'est pas une bonne chose pour la protection de mes reins.
J'arrive un peu plus à me concentrer, mais c'est toujours difficile. Il aura fallu cinq semaines avant que je me sente capable de commencer à compléter le manque d'informations depuis le 23 mai dernier !

Du fait qu'il n'y aura plus besoin de lui, on envisage le retrait du Picc line. Comme il y a eu cette thrombose, un nouvel écho-doppler est indispensable et sera pratiqué jeudi matin : si le caillot a suffisamment fondu, j'aurai le feu vert pour faire retirer ce cathéter par une infirmière du service de chimiothérapie. Sinon, il faudra encore attendre, malgré la gêne et la nécessité de pansements réguliers... Taper au clavier est très gênant avec ces tubulures qui pendent du bras, même dans la manche de chemise ! Dormir en pensant à ne pas plier le bras, ou le moins possible, éviter de comprimer le bras... bref, il faut espérer que ce fichu caillot aura disparu jeudi !!!

La radiothérapie prévue sera précédée par un nouveau scanner le 9 août prochain, puis une consultation avec le cancérologue et un scanner de positionnement le 11. Elle débutera à proprement parler à la fin du mois, si tout se passe bien. Quelques désagréments sont possibles, bien qu'a priori faibles dans la mesure où elle sera faite à faible dose et étalée sur 27 séances. Gros inconvénient de cette planification : je devrai faire 27 déplacements (en plus de ceux de repérage et de test à blanc indispensables), soit 27 fois deux heures de route pour trois à quatre minutes de traitement !

Enfin de retour

Rentré hier, enfin, de clinique où je n'ai quasiment rien mangé non plus, je retrouve un peu d'appétit à la maison, mais la très grande fatigue me garde allongé le plus clair de mon temps. C'est à peine si j'arrive à passer de temps en temps devant mon écran pour vérifier mes courriels.

Cet après-midi, nouveau déplacement pour le rendez-vous avec mon chirurgien : pour lui, au vu de la radio passée lors de l'hospitalisation et de l'aspect de ma cicatrice, plus le fait que je n'ai plus de douleurs, tout va parfaitement bien sur le plan chirurgical. Il ne me reverra qu'en cas de nécessité absolue. Bonne nouvelle qui ne fait que confirmer ce que j’avais ressenti dans les derniers temps précédant le début de la chimiothérapie.

Une nouvelle consultation est prévue avec l'oncologue lundi. Lors d'une discussion la semaine dernière, il a évoqué l'arrêt définitif de la chimiothérapie et le passage, après un temps de repos, à la radiothérapie. J'en saurai donc plus dans cinq jours ! Je dois dire que j'ai immédiatement précisé que j'étais favorable à cet arrêt, ayant la trouille de nouveaux effets secondaires. J'ai dû perdre 90% de mes cheveux, une grande partie de ma barbe au point qu'une aide-soignante a cru que je faisais au contraire la grève du rasoir ! Il ne me reste pratiquement plus que des cheveux et poils blancs, cheveux bien hérissés sur le crâne dont on voit pour une fois l'arrondi habituellement cachés sous leur masse.

Nouvelle hospitalisation

Augmentin, qui m'a été injecté aux urgences, puis continué per os avec du Ciflox, est arrêté le mardi par mon médecin traitant, remplacé par du Flagyl, en attendant le résultat des hémocultures ;  persistance des problèmes douloureux digestifs malgré le changement d'antibiotique et le traitement symptomatique. Je ne mange presque rien. Lors de la consultation de ce jour, le cancérologue décide de ne pas reprendre la chimiothérapie et de me perfuser pour me réhydrater et m'alimenter. Nouvelle hospitalisation donc pour ce traitement.

Pendant quinze jours, je resterai quasiment 24h/24 au lit, en diète complète, ni boire ni manger, pendant dix jours, puis tentative de réalimentation très difficile. Dans un premier temps, les rinçages de bouche passent, puis ils me déclenchent des nausées, voire des vomissements. Parfois spontanément, parfois après la prise d'un comprimé ou d'une gorgée d'eau, les mêmes phénomènes se manifestent. C'est épuisant.

La deuxième semaine, lors d'une discussion, l'oncologue envisage l'arrêt de la chimio : j'approuve, sans savoir si ce sera une décision définitive. D'après lui, ma colite est liée à un des deux antimitotiques : la Navelbine. L'atteinte rénale est en rapport avec le CIS platine. Pas sûr qu'un protocole allégé avec d'autres produits soit envisageable.

Comme dit, la réalimentation pose problème : rien ne me fait envie, même boire me fait craindre des nausées, malgré les médicaments spécifiques injectés en intra-veineux. Les perfusions sont arrêtées le vendredi, l'alimentation parentérale passée à un jour sur deux le mardi précédent. Le problème reste que les seules choses que j'arrive à avaler sont des flans au chocolat et que parfois on me présente un plateau repas standard ou tout autre chose. Bien souvent, je reste de nouveau à jeun...

Alerte fièvre

Samedi 28 après-midi : poussée de fièvre après le repas, confirmée après la sieste, impossible de faire ici des prélèvements sanguins qui devraient attendre lundi pour partir au laboratoire. Je décide donc de me faire amener par mon épouse aux urgences de la clinique Pasteur, où je n'attendrai pas trop longtemps avant qu'on me prenne en charge et qu'on fasse les hémocultures, deux séries à une heure d'intervalle,  puis qu'on commence une antibiothérapie en profitant de la perfusion en cours. Quelques instants après cette injection, moi qui étais constipé ces derniers jours, je me fais transférer en fauteuil roulant aux toilettes, où je me vide.

Ensuite, je suis autorisé à partir : il est une heure du matin et j’ai une heure de route pour rentrer à la maison, avec de gros soucis digestifs.