Cancer du poumon : quand le ciel vous tombe sur la tête !

Rendez-vous avancé !

Alors que je le trouvais déjà trop proche de la date d'intervention, le rendez-vous avec l'oncologue a été avancé à jeudi 28 avril au lieu de lundi 2 mai. Je saurai donc plus tôt que prévu ce qu'il décidera en fonction des comptes-rendus opératoire et anatomo-pathologique, et s'il faudra qu'il fasse valider sa décision en RCP, comme ça avait été le cas pour celle de commencer par la chirurgie. J'espère qu'il me laissera quand même un peu de temps encore avant de démarrer les séances que je ne suis pas pressé d'entreprendre, comme je l’ai déjà laissé entendre...

En attendant, hier j'ai fini par me décider à m'occuper du coupe-bordure, dont j'ai commencé à démonter la partie haute : le courant passe bien au-delà du contacteur. J'ai donc tout remonté avant de m'attaquer au démontage de la partie basse, beaucoup plus difficile à ouvrir et que je crains de ne pas savoir remonter. Mais ce qui m'inquiète le plus, c'est que la cause de la panne est bien particulière : pour une raison inconnue et difficile à imaginer, la patte sur laquelle est connecté un des deux fils d'alimentation a cassé net, au ras du moteur, dans une pièce en plastique que je ne peux extraire. À force de bricoler, mes douleurs thoraciques commençaient à être trop vives pour continuer. J'ai donc laissé en attente, hier soir, avec l'idée de tenter de souder un connecteur standard que j'avais réussi à insérer et à plus ou moins bloquer contre le reste de la pièce à l'intérieur du moteur.

Ce matin donc, pas très convaincu, j'ai tenté la soudure : impossible de faire adhérer celle-ci à la pièce en laiton et au connecteur inséré. Au moindre mouvement du connecteur, tout se défaisait. Plusieurs tentatives ayant échoué, je suis reparti d'un autre connecteur et je me suis contenté de le bloquer avec du gel de silicone, en en mettant aussi à l'intérieur du moteur, dans l'espoir qu'il puisse s'opposer aux vibrations et arrive à maintenir la pièce : en effet, si elle glisse et descend, elle entrera en contact avec les ailettes du moteur et fera tout exploser si le circuit électrique n'est pas rompu avant. Je m'attends de toutes manières à ce que ça ne tienne pas longtemps et à devoir racheter un coupe-bordure, car je ne suis pas certain de pouvoir encore trouver un bloc-moteur de rechange pour ce modèle relativement ancien.

 

Anapath

Hier matin, j'ai téléphoné à la secrétaire du chirurgien pour lui demander de bien vouloir me transmettre une copie des résultats de l'analyse anatomo-pathologique de la tumeur et des différents éléments prélevés par le chirurgien.

Dans l'après-midi, ces résultats me sont parvenus, avec du plus et du moins. En ce qui concerne le type de la tumeur, adénocarcinome mixte, j'ignore quelle signification pronostique il a, le cancérologue me le dira certainement. Sur neuf ganglions pulmonaires, trois seulement sont touchés ; sur dix ganglions médiastinaux, cinq sont indemnes. Bonnes nouvelles : la zone adhérente postérieure haute est dénuée de cellules malignes, idem pour le liquide pleural. L'adhérence scissurale au lobe inférieur est elle aussi dépourvue de cellules malignes : peut-être aurait-il été possible de conserver ce lobe inférieur ? Facile à envisager a posteriori, certainement beaucoup plus difficile pour le chirurgien en cours d'intervention !

N'ayant pas eu l'impression d'être plus soulagé, hier dans la journée, par l'ibuprofène que précédemment par le paracétamol, je n'ai pris, hier soir, ni ibuprofène, ni paracétamol. La nuit, toujours hachée, n'a pas vu se réveiller de douleurs plus fortes et ce matin, je n'ai donc pas non plus pris d'antalgique. Je vais tenter de continuer ainsi et d'endurer cette gêne douloureuse, habituellement supportable bien que pénible par sa persistance, en essayant d'éviter des mouvements et positions qui pourraient raviver la douleur.

Dernier pansement

Sauf incident, le dernier pansement a été fait ce matin sur la cicatrice du drain. La plaie opératoire est déjà sans pansement depuis quelques jours ; d'ici 48 ou 72 heures, celle du drain devrait y être à son tour.

J'en ai profité pour interroger l'infirmier sur la chimiothérapie, puisqu'il m'avait dit en surveiller parfois. Selon lui, j'aurai une "voie centrale", c'est à dire un cathéter à demeure permettant d'injecter les produits de chimiothérapie sans devoir piquer une veine à chaque fois. Il y aura bien sûr les prises de sang de contrôle. Bref, les piqûres ne manqueront pas, la fatigue non plus, très probablement...

En vue de mon rendez-vous avec l'oncologue, et surtout pour en avoir une copie, j'ai demandé à la secrétaire du chirurgien de me faire parvenir les résultats anapath, ce qu'elle devrait faire par mail dans la journée. Je saurai ainsi ce qui a été contaminé et ce qui ne l'a pas été.

La douleur étant toujours présente, j'ai tenté ce matin de remplacer le gramme de paracétamol par 400mg d'ibuprofène, mais je n'ai pas l'impression que ce soit plus efficace ! J'ai passé quelques instants assis sur une chaise pour un petit bricolage, et la douleur s'est nettement amplifiée. J'en suis à me demander si ça vaut la peine de continuer à avaler ces antalgiques... Je me demande si je vais trouver le courage de démonter mon coupe-bordure, d'autant que je ne sais vraiment pas où peut se produire ce faux-contact qui le met actuellement en panne.

Avec ces douleurs persistantes, mon envie de désherber, même en y allant tout doucement, s'est envolée. Pourtant, dans les anciens fraisiers, le potager ou les zones fleuries devant le salon et près de la terrasse, il faudrait le faire ! Mon épouse s'en occupe un peu, mais j'aimerais bien ne pas lui laisser tout le travail !

 

Bientôt la suite...

Ce matin tôt, j'ai reçu un appel de la secrétaire du pneumologue : j'ai rendez-vous avec l'oncologue le lundi 2 mai à 9h15 à Valence. C'est tôt quand on a une heure de route à faire !

J'imagine qu'il établira alors le protocole. Devra-t-il ensuite le faire valider par RCP ? Commencerai-je les séances de chimiothérapie avant de revoir le pneumologue et le chirurgien ? C'est fort possible !

En attendant, j'ai toujours ce problème de douleurs, certes pas intenses, mais ennuyeuses car permanentes, avec des périodes d'atténuation et de majoration, malgré le paracétamol. Je ne peux pas rester longtemps debout ou encore assis sur une simple chaise sans avoir mal. Respirer fort de temps en temps ne provoque pas cette douleur, juste une gêne. Je n'ai toujours pas le courage de faire mes exercices de rééducation... J'ai toujours peur de raviver la douleur et toujours une seule envie : qu'elle disparaisse !

J'ai également toujours cette envie d'aller voir les fauteuils de relaxation, espérant en trouver un dans lequel je pourrais me caler pour faire disparaître ces douleurs, mais trois choses me bloquent : le trajet à faire, le prix (penser qu'il me faudra probablement payer deux mois ou plus de ma retraite pour un fauteuil, ça me paralyse !) et savoir où le mettre si je me décide !

Quant à jardiner, je n'en ai pas envie aujourd'hui. Il me faudra continuer à désherber, au moins la partie potager avant de pouvoir y planter fèves et/ou haricots, puis, plus tard, des tomates. Je ne sais pas si je réessaierai de mettre des aubergines, qui n'avaient produit que fin août l'an dernier, et des courgettes qui n'avaient quasiment donné que des fleurs... Les fraisiers ont commencé à fleurir ; par contre, l'amandier, qui avait eu beaucoup de fleurs en janvier, n'a apparemment qu'une seule amande ! Pourtant, il n'y a pas eu de fortes gelées après floraison. Je crains aussi que les pruniers ne produisent pas grand-chose, leur floraison a été nettement moins abondante cette année, et les fleurs se sont vite fanées. Il faut que je prévoie de les traiter à la décoction d'ail pour limiter les atteintes de la cloque ; ça avait été efficace l'an dernier. Les deux pommiers ont à leur tour commencé à fleurir, ainsi que les cassis et les groseillers. Les pieds de myrtilles ne vont pas tarder à suivre, ils sont déjà bien en feuilles, tout comme les framboisiers. Le figuier démarre aussi. Bref, il y aura à faire dans le jardin, et j'espère bien que mes douleurs s'atténueront suffisamment pour me permettre d'y travailler.

Finalement, je me suis dit que pour le fauteuil, c'était aujourd'hui ou peut-être jamais, entre les différentes contraintes et le mauvais temps qui risque de nous tomber dessus dans les jours qui viennent. Je suis donc parti, par la route habituelle que je regrette d'avoir prise parce qu'elle a un revêtement trop irrégulier, ce qui a ravivé mes douleurs... De plus, j'ai bien failli ne pas arriver, un troupeau de vaches s'étant échappé et se baladant sur la petite route. Heureusement, elles ont eu la bonne idée de me laisser passer sans s'attaquer à la voiture ! J'ai donc pu essayer plusieurs modèles de fauteuils, avant de fixer mon choix sur un modèle d'exposition, en excellent état, et avec une bonne remise à la clé. J'aurais pu le ramener immédiatement, mais une livraison étant déjà prévue pour demain à Saint-Félicien, j'ai préféré attendre que les livreurs se chargent du transport, plus sûr que dans la Clio ! J'espère avoir fait le bon choix. Prendre un autre modèle aurait nécessité une attente d'environ huit semaines, ce qui ne me convenait pas. Au retour, j'ai préféré prendre un autre chemin, au revêtement plus lisse, mais la douleur tarde à s'estomper !

 

Trois semaines, déjà !

Il y a trois semaines déjà, je passais sur la table d'opération. Parti pour une "simple" lobectomie qui n'aurait guère amputé mes capacités respiratoires, j'en sortais avec un poumon en moins ! La tumeur qui, au scanner du 1er février semblait ne pas adhérer à la paroi postérieure ni à la scissure, y était en réalité adhérente : évolution rapide en deux mois ou images initiales trompeuses ?

Je peux dire que malgré les douleurs, malgré l'essoufflement, malgré la fatigue, les suites ont été relativement simples et le moral pas trop affecté, même si j'ai craqué huit jours après l'intervention, aucun soin spécifique ne m'étant apporté dans le service de chirurgie et donc mon séjour ne me semblant plus se justifier, sans compter cette perte d'appétit liée à la qualité des plateaux repas...

Mais après l'amélioration des douleurs, leur spectaculaire amélioration après mon premier séjour au fauteuil deux jours après l'opération, puis plus lente dans les jours qui ont suivi, l'impression de statu quo depuis une semaine environ est plus difficile à supporter ! J'aimerais un peu jardiner, mais je ne m'en sens pas le moindre courage. Je n'ai même plus envie de me promener dans le jardin. Même pas envie d'aller jusqu'à Annonay essayer de trouver un bon fauteuil. J'attends l'heure de la sieste et celle du coucher, j'ai même moins envie d'aller me caler dans le fauteuil de jardin où pourtant je ne suis pas mal, avec le dos bien appuyé contre les coussins. Depuis des semaines, j'ai aussi cette douleur de l'épaule droite qui parfois m'empêche de rester couché sur le côté droit et me gêne pour taper sur mon clavier, manipuler ma souris, souvent même au repos. J'ai voulu tester un patch anti-inflammatoire : efficace, mais une fois retiré, je me suis retrouvé avec de belles plaques de type urticaire, comme avec d'autres adhésifs utilisés après prélèvements sanguins ou pansements !

Cette chimiothérapie, que j'envisageais sans la moindre inquiétude il y a quelques semaines, je la crains maintenant, probablement à cause de cette persistance des douleurs, pas intenses, j'en conviens, mais qui font que je crains de me pencher, de tousser ou d'éternuer, qui me contraignent à être vigilant en permanence, de peur de réveiller cette sensation de déchirure qui s'est parfois manifestée au niveau de la cicatrice. Bref, j'espérais retrouver des sensations normales, à défaut de souffle, bien avant de subir cette chimio, mais je crains fort d'y aller encore fatigué, physiquement et moralement.

Et puis, j'ai tellement subi de piqûres dans les veines depuis presque trois mois, entre les perfusions pour les examens, l'opération et le post-opératoire, les prises de sang fréquentes en pré- et post-opératoire, que l'idée-même de devoir de nouveau devoir supporter perfusions et contrôles multiples de mes constantes sanguines dans les semaines à venir me fatigue déjà !

Douze semaines ont passé depuis la découverte de cette tumeur, restée silencieuse depuis quand ? Des tas de questions se posent ! Sachant que les cancers pulmonaires sont silencieux, est-ce que quelque chose aurait pu m'inciter plus tôt à faire une radio pulmonaire ? La réponse est "oui", puisque malgré avoir été déclaré guéri de mon cancer de vessie, j'aurais peut-être dû relancer périodiquement un bilan. Mais aurait-on, moi ou un autre praticien, fait faire une radio pulmonaire à cette occasion ? Rien n'est moins sûr !

Autre question : faute de savoir quand cette tumeur a commencé à se développer (il ne faut pas oublier que j'avais cessé de fumer 29 ans plus tôt, sans plus jamais être exposé à la fumée des autres, et vivant depuis six ans en moyenne montagne, loin de la pollution, alors que dès sa découverte, elle avait la taille d'un beau citron), sa vitesse d'évolution expliquerait-elle ces adhérences non évidentes lors du scanner mais ayant nécessité de ne pas se contenter d'une simple lobectomie huit semaines plus tard ? Personne n'aura la réponse, à moins que la chirurgie n'ait pas suffi à supprimer tout ce qui intéressait le thorax et que ça flambe en post-opératoire, puis que la chimiothérapie n'arrive pas à détruire des cellules métastatiques disséminées et non trouvées à l'IRM cérébrale et au TEP Scan !

Enfin, alors que toutes les mesures faites en pré- et post-opératoire faisaient état d'un taux de plaquettes à 240.000 environ, curieusement, le premier contrôle à la maison, toujours sous anticoagulant injectable, les chiffre à 440.000, le suivant à 426.000, avec ce jour-là un taux d'hémoglobine passé de 10.6 à 12.5 et des globules rouges passés de 3.51 millions à 4.36 millions ! Comment, en dix jours, une telle augmentation a-t-elle été possible ? Je ne comprends pas !

Je n'aime pas les questions sans réponses...

16h45 : plus tôt dans l'après-midi, le coupe-bordure s'est mis en panne pendant que mon épouse l'utilisait, j'ai déjà essayé de le refaire démarrer, pas moyen. Je réessaie donc, sans plus de succès, il doit y avoir un mauvais contact quelque part, il faudra démonter ! et je remarque des mauvaises herbes envahissantes, qu'il faut ne pas laisser fleurir. Je vais donc les arracher, puis je fais le tour du jardin. Tout redémarre plus ou moins vite. Le lagerstroemia est encore en attente, une rafale de vent lui a cassé une branche, je la coupe et l'utilise comme bouture, je verrai bien si elle prend.

Près de la terrasse, une rose trémière est un peu étouffée par les mauvaises herbes. J'ose prendre la binette et nettoyer ! J'y arrive !!! Mais bon, pas question de trop insister, entre le manque de souffle et la douleur qui se réveille. En tout cas, c'est encourageant, je vais pouvoir, si le temps le permet, désherber un peu plus efficacement certaines zones.