Cancer du poumon : quand le ciel vous tombe sur la tête !

Déboussolé, sidéré...

Trop de mots venaient pour ce titre ! Déboussolé est peut-être le plus explicite. "Sonné", aurais-je pu ajouter... Je repense à l'ophtalmo qui évoquait une rémission, il y a un peu plus de deux mois...

Il y a une dizaine de jours, l'inquiétude dont j'avais parlé s'est justifiée : le scanner a mis en évidence un ganglion ayant pris de l'ampleur au sommet de la loge de résection du poumon gauche, derrière la clavicule, au contact des vaisseaux. Rien n'a été décelé ailleurs, alors que je craignais que les douleurs coliques et lombaires droites pourraient révéler quelque chose d'anormal à ce niveau.

La question immédiate, et c'est celle qu'a, bien sûr, posée le cancérologue vu lundi passé, est de chercher à savoir si cette lésion est isolée comme le suggère le scanner, ou associée à des métastases à distance. Pour cela, il me faudra faire un TEP scan dans huit jours, le lundi 14 mai. À l'heure où j'écris, dans huit jours je serai fixé !

Tout incident me fait maintenant me poser des questions ! La voix brusquement cassée il y a deux jours au téléphone, ou ce matin après le petit déjeuner ? Une légère douleur inhabituelle à la face interne du bras gauche hier. Toujours cette douleur colique droite accompagnée par son pendant dans la gouttière lombaire ? Cette anesthésie de la face externe des cuisses dont j'ai déjà parlé : lésion rachidienne ? Bref, il y a de quoi devenir hypochondriaque !

Si j'ai bien compris ce qu'a dit le cancérologue, une lésion localisée pourra être traitée par de la radiothérapie dès le 24 mai. Si d'autres localisations sont trouvées, il ne serait a priori pas possible de faire de radiothérapie et il faudrait alors passer à une chimiothérapie différente de celle initiée il y a deux ans, et peut-être, si de nouvelles analyses faites sur la tumeur montrent que ce pourrait être efficace, de l'immunothérapie. Je n'ai pas compris (ou retenu) si l'une de ces deux autres thérapeutiques (ou les deux) pourrait ou devrait être associée à la radiothérapie. Mon dossier passera de nouveau en commission de concertation d'ici au 23 mai.

Bref, quel que soit le résultat du TEP scan, je suis reparti pour au moins toute une série de séances de radiothérapie, et donc de déplacements réguliers jusqu'au centre, cinq jours par semaine ! Si cette radiothérapie n'est pas possible, ce sera pire avec probablement la remise en place d'un Pic-line ou d'un Port-a-cath pour les injections, à moins qu'une chimiothérapie par comprimés soit possible, et des hospitalisations probables. 

Sidéré, ai-je dit ! Moi qui, déjà, me sens paralysé et incapable d'entreprendre certains projets lorsque je suis en attente d'autre chose (certes, j'ai pu trouver le courage d'aller chercher du bois — juste l'aller-retour, sans traîner une minute de trop — et de découper et monter un petit meuble destiné à recevoir les épées Star Wars des petits-enfants de mon épouse), je suis plus bloqué que jamais pour les autres projets dont j'ai déjà parlé, je crois : notamment scanner les vieux négatifs qui attendent à portée de main sur mon bureau, de nouveau photographier mes collections de stylos, couteaux, appareils photo et compléter les sites qui en parlent, monter enfin les maquettes qui vieillissent dans leurs boîtes... m'occuper un peu du jardin. J'attendais que le temps s'améliore pour passer le désherbeur thermique : la température il y a quelques instants était de 26° à l'ombre, un peu trop chaud maintenant pour le passer ! Alors, plus tard dans l'après-midi ? Demain, après-demain ??? C'est tellement plus facile de remettre à après-demain ce qu'on pourrait faire demain...

Les choses évolueront-elles favorablement, sans autant d'effets secondaires que ma chimio d'il y a deux ans ? Me laisseront-elles m'organiser pour mener à terme ces différents projets ou serai-je contraint de rester au lit ou au fauteuil, sans pouvoir faire que lire, écouter de la musique ou regarder des vidéos sur une tablette ?

Bref, vous l'aurez compris, avec l'expérience malheureuse de la chimio il y a deux ans et les séquelles que j'en garde, je ne suis pas serein ! Mais je sais que tout est déjà joué et qu'il faut attendre de savoir ce que m'a fait comme mauvais coup ce crabe afin de pouvoir riposter.

Le verdict de l'examen sera-t-il relativement favorable ou pas ? Ces huit jours à venir vont être interminables !

Stressé et toujours fatigué

Difficile de supporter cette fatigabilité ! Il y a quelques jours, je n'ai pas réussi à finir de rembobiner les vingt-cinq ou trente mètres de tuyau que j'ai laissé traîner au sol depuis l'automne, après l'avoir utilisé pour arroser les carrés potagers avec l'eau des cuves de récupération d'eau de pluie, puis pour vider celles-ci cet hiver, juste avant le gros coup de froid. L'herbe, en repoussant, avait enserré le tuyau par endroits, et forcer sur la manivelle de l'enrouleur ne suffisait pas pour le faire glisser, il fallait aller le décoincer là où les petites mains des herbes le retenaient, et j'ai craqué à la moitié.

Enfin, le soleil est revenu, ce qui fait du bien au moral, mais ça veut aussi dire plein de travaux que je ne suis pas en mesure de faire et que je dois déléguer en très grande partie (en quasi totalité, devrais-je dire !) à mon épouse.

J'ai aussi voulu désherber, l'humidité et la température douce de ces derniers temps ayant beaucoup plu aux plantes, surtout aux adventices (il paraît qu'il ne faut plus dire "mauvaises herbes" !). Je n'ai pas tenu cinq minutes, à me pencher et me relever. Et quand je pense aux efforts que je vais avoir à faire pour remuer le contenu des deux composteurs, après qu'on y ait ajouté des tontes de gazon et des branchages taillés il y a quelques mois et enfin broyés, j'en suis déjà épuisé. Je n'ose imaginer comment je vais pouvoir m'y prendre pour déraciner le gros pied de myrtilles mort de soif l'été dernier !

Fatigué de cette fatigabilité !

Hier, mon IRM était prévue dans l'après-midi. Lundi, je me suis présenté au cabinet infirmier à l'ouverture : bondé ! Alors, j'ai décidé de faire faire ma prise de sang à domicile mardi matin. Les résultats sont arrivés dans l'après-midi : stabilité de l'anémie et de l'insuffisance rénale, légère augmentation des gamma-GT et surtout des phosphatases alcalines. J'espère que mon oncologue m'expliquera ce que ça signifie.

Stressé par la perspective de cette IRM comme je le suis dans celle du scanner prévu pour mercredi prochain : va-t-on trouver des anomalies ? Vais-je repartir dans des semaines ou des mois de traitement ? Y aura-t-il une explication intracrânienne à ces troubles de la vue ? Qu'est-ce qui fait que mes lombaires craquent quand je me penche pour m'habiller ou me déshabiller, et me paraissent en même temps si enraidies alors même que j'en souffre moins depuis quelques mois. Le scanner nous apprendra-t-il aussi pourquoi les douleurs costales basses postérieures à droite sont revenues ? Compression hépatique ou rénale par le colon lui-même douloureux ? Souffrance articulaire ? Et ces douleurs et cette paresse coliques devenues permanentes ? J'avais cru que la diminution de la dose du traitement antiarythmique aller régler ce problème, mais je me suis trompé.

Dans la nuit d'avant-hier à hier, j'ai mal dormi. Pourtant, je ne me souviens pas avoir pensé à tout ça. Au lever, j'ai eu droit à ma bonne crise de colite et je me suis bien allégé, mais pour autant, les douleurs n'ont pas disparu, elles étaient encore là cette nuit (où j'ai cependant mieux dormi) et sont toujours là ce matin. Quand je suis arrivé au centre d'imagerie, je n'ai pas eu le courage de monter à l'étage par l'escalier, j'ai pris l'ascenseur. Pourtant, j'avais eu l'immense chance de trouver à me garer juste devant le centre, à moins de cent mètres du bâtiment.

Levé un peu après 7 heures ce matin, j'aurais pu — j'aurais dû — prendre mes appareils photo et profiter du soleil déjà levé pour aller faire quelques photos du village, de sa plaine et de ses collines, en attendant de me décider à aller en faire de l'intérieur du village pour alimenter un site web dont je ne sais où il va : un brin d'histoire du village, quelques références historiques, et des photos. Mais il est tellement plus facile de rester scotché sur le fauteuil de bureau que d'aller marcher !

Pourtant, la campagne est belle en ce moment, avec le retour du soleil et de la chaleur. Les cerisiers sont en fleurs, il y en a apparemment un plein champ au-dessus du village. D'autres arbres (d'ornement ?) fleurissent d'un rose soutenu dans le petit parking au pied de l'ancien couvent. Les arbres de Judée n'ont pas encore commencé, eux, mais ils ne sauraient tarder. Dans le village et aux alentours, sur quelques murs de pierre fleurissent d'énormes pieds de campanules ou d'aubriètes, et des giroflées. Et dans la campagne, disséminés un peu partout aux flancs des collines, des arbres isolés fleurissent blancs. Peut-être des prunus blancs, comme celui de notre voisin qui a déjà fini de fleurir depuis quelques jours ? Un camaïeu de verts, les touches blanches de ces arbres, roses d'autres, jaunes des forsythias, les blancs, bleus et violets des lilas qui démarrent. Dommage qu'un léger voile atmosphérique estompe tout ça au loin. Il faudra que j'essaie un filtre.

Ah oui, mon IRM est normale, m'a dit le radiologue. Ce qui veut dire qu'aucun signe d'hypertension et/ou de tumeur intracrânienne n'a été décelé pour expliquer mes troubles visuels ! Tant mieux d'un côté, pas de métastase, mais de l'autre, c'est toujours le gros point d'interrogation pour ces troubles de la vue. Ce matin, je ne me souviens pas avoir ressenti de gêne de l’œil droit par sécheresse, comme c'est habituellement le cas, mais il y a toujours cette sensation bizarre et désagréable à son niveau. Au contraire — est-ce la conséquence des kilomètres faits hier pour aller passer mon IRM ? — j'ai les conjonctives irritées et l'impression de trop de larmes, avec de nouveau ce gel presque opaque aux coins des yeux, qu'il faut régulièrement essuyer. Les corps flottants me gênent beaucoup en ce moment, aux deux yeux, en plus du reste... Encore près de deux mois à attendre avant de pouvoir avoir l'avis (et un traitement efficace ?) de mon ophtalmologue !

Et puis de nouveau mercredi et le lundi suivant, des kilomètres à faire pour le scanner et la consultation chez le cancérologue...

Fatigué !

Fatigué de ne pas me sentir vraiment reposé le matin au lever ou encore après ma sieste, et de m'affaler dans mon fauteuil de bureau dès que possible !

Fatigué de n'être motivé que par la gestion des sites, l'aide aux utilisateurs ou l'amélioration de scripts pour simplifier ou sécuriser la gestion de ces sites... Quel plaisir ces derniers jours que d'avoir dû creuser pour arriver à insérer des instructions afin de pouvoir désormais informer par mail les utilisateurs d'un plugin de sauvegarde de bases de données lorsqu'une mise à jour sera disponible ! Un gros bug, lié à la neutralisation involontaire d'une ligne de code rendait ce script totalement inutile car ne sauvegardant pas le contenu de la base, je me suis trouvé bien bête de ne pas pouvoir informer les utilisateurs au plus tôt de l'existence d'un correctif. Certes, il suffisait qu'ils ouvrent l'administration de leur site pour le savoir, mais encore fallait-il qu'ils le fassent. Dès que cette nouvelle version sera installée sur leurs sites, ils sauront immédiatement pour les suivantes. Depuis, je m'ennuierais presque.

Fatigué de ne plus avoir envie de bricoler, alors qu'il y a quelques semaines, j'y prenais de nouveau beaucoup de plaisir.

Fatigué de ne toujours pas avoir franchi le pas de remonter sur mon vélo et son home-trainer pour me refaire du muscle. Il y a près de dix-huit mois que j'y pense et en parle...

Fatigué de ce manque de muscles, même si les choses se sont améliorées, de cette fatigabilité à laquelle je me suis habitué, dans un sens, en restreignant mes activités. Il y a quelques jours, par un vent glacial, il m'a fallu aller mettre un courrier de demande de remboursement d'une utilisation frauduleuse de ma carte bancaire et activer la nouvelle. Garé à mi-chemin, je n'ai pas traîné à aller d'un côté poster ma lettre, puis de l'autre faire un retrait, une cinquantaine de mètres dans chaque sens. Une fois revenu au volant, il m'a fallu patienter plusieurs minutes pour retrouver mon souffle !

Fatigué de ces troubles de la vue ! Pas de nouvel épisode d'éblouissement, pas de dédoublement d'image depuis l'épisode d'il y a cinq semaines, mais malgré le traitement instauré alors, la gêne de l’œil droit est toujours là, variable en intensité. Les larmes artificielles ne me donnent vraiment pas une impression de nette efficacité. Lorsque je me réveille en fin de nuit, la sécheresse de l’œil droit se fait sentir. J'ai la nostalgie d'un produit, "Bonjour" si je me souviens bien, que j'ai utilisé dans les années 90 pour le nettoyage des lentilles que je portais alors. Solution sans rinçage, sa texture de type gel était très agréable et il m'est plus d'une fois arrivé de m'en instiller une goutte avant la pose de la lentille. Pour le moment, aucun des produits que j'ai pu utiliser ne m'a donné une telle sensation de confort.

Fatigué de ces étourdissements pouvant survenir n'importe quand : lorsque je me lève de mon fauteuil de relaxation (que je n'utilise guère en ce moment) ou du canapé dans lequel je regarde la télévision, lorsque je me penche et me relève pour border mon lit, pour arracher une mauvaise herbe ou ramasser quelque chose que j'ai fait tomber... moins quand je me lève de mon lit, de mon fauteuil de bureau ou de ma chaise à table.

Fatigué de ces douleurs coliques que la chimio avait bien majorées et qui sont désormais permanentes, très probablement accentuées par le médicament anti-arythmique dont le dosage avait été augmenté par mon généraliste il y a quelques mois, médicament dont certains effets secondaires sont aussi des étourdissements et des troubles visuels plus ou moins sérieux, et donc peut-être partiellement en cause dans l'épisode d'il y a cinq semaines. J'ai réduit la dose il y a une dizaine de jours. J'espère que ça suffira à stabiliser la situation, mais il faudrait que je refasse le point avec un cardiologue, si je me décide enfin à prendre un rendez-vous.

Fatigué de traîner autant après avoir fini ma sieste. Il fut un temps où je n'aspirais qu'à rejoindre très vite mon écran pour voir si quelqu'un m'avait écrit et/ou avait besoin de mon aide.

Fatigué de laisser traîner tous ces projets qui me tenaient à cœur il n'y a pas si longtemps :

  • les maquettes de voitures et camions qui attendent, mais la peinture me rebute et la colle sèche...
  • les photos des couteaux, stylos, autos miniatures au 1/43ème ou plus grosses qui devraient compléter ou remplacer celles de mes sites, un mini-studio photo à éclairage incorporé LED attendant patiemment depuis plusieurs mois que je l'utilise ; j'aime créer les sites, nettement moins les remplir !
  • le scan des négatifs de mon père et des miens : le scanner me surveille du haut de l'armoire en face de moi, l'ordinateur avec lequel il devrait fonctionner est sur le bureau, surmonté des trois classeurs pleins de négatifs dont je sais, excuse, excuse, que ce sera extrêmement fastidieux à scanner et pire encore à nommer et/ou insérer dans des systèmes (livres, diaporamas ou autres) pour les passer à la postérité qui s'en moquera peut-être allégrement !
  • finir de m'occuper des appareils photos argentiques d'occasion que j'ai récupérés il y a quelques mois et les tester dans un premier temps : travail fastidieux là encore de préparation, photos systématiques à toutes les vitesses et ouvertures pour vérifier leur fiabilité, avant de développer les pellicules puis décider lesquels utiliser vraiment pour des photos plaisir qui nécessiteront un effort surhumain : sortir de chez moi pour trouver des lieux valant d'être photographiés en noir-et-blanc. Ce n'est pas gagné !
  • commencer à préparer le jardin, mais le temps vient à mon secours : trop frais et humide, je ne peux pas prendre de risque d'attraper mal...

Aujourd'hui, cela fait deux ans qu'on m'a enlevé ce satané crabe ! À cette heure, je devais à peine être sorti de salle d'op. Espérons que le scanner dans trois semaines confirmera qu'il n'en reste rien et que l'IRM cérébrale quelques jours plus tôt ne trouvera pas d'explication locale à mes trouble visuels...

 

- 11,5° C !

- 11,5° ce matin à 7 heures, - 3° à 11 heures ! Il paraît que ce sera la journée la plus froide de l'hiver. Si ce froid était attendu, espéré, afin de "tuer la vermine", j'ai bien peur que certaines plantes et certains arbres ou arbustes en souffrent fort ! Une pivoine avait démarré, les deux rosiers aussi ; les bourgeons de l'amandier avaient commencé à bien gonfler. Deux ans de suite, nous n'avons pas eu d'amandes, je crains donc une troisième année du même type.

Je suis surpris de ne pas voir fleurir encore le cognassier du Japon. L'an dernier, il avait commencé tôt et sa floraison avait duré plusieurs semaines.

Enfin, après-demain, les températures devraient remonter, mais avec retour de l'humidité.

Fatigué ! Après cette période d'euphorie où j'ai réussi à bricoler au-delà de ce que j'aurais pu imaginer il y a quelques mois, où j'ai terminé le porte-bouteilles (vraiment pas facile, en fait), je n'arrive plus à me motiver à faire quoi que ce soit, en dehors de m'occuper des sites des autres et, accessoirement, de certains des miens.

Le temps ne m'a permis ni de finir de tailler mes arbres, ni de les traiter. J'espère quand même pouvoir les traiter d'ici peu, d'autant qu'avec les blessures de leurs branches par les grêlons de cet été, le risque de maladies est probablement plus important cette année.

Les maquettes attendent toujours. Le rangement du garage a quand même été un peu fait, mais à moins de 15° malgré ou grâce au chauffage d'appoint, impossible d'y rester bien longtemps.  Mais j'ai quand même bien avancé.

Les premiers pollens que je ne supporte pas ont dû arriver depuis une bonne quinzaine : légères céphalées, sinus douloureux, yeux un peu plus irrités. Je me suis décidé il y a huit jours à reprendre mon traitement anti-allergique en comprimés, puis, deux jours plus tard, à recommencer le collyre anti-allergique. Les sinus sont moins douloureux, il reste une légère céphalée, mais peut-être est-elle due à ce traitement (grâce auquel je dors mieux, soit dit en passant).

Entre le temps qui ne donne pas envie de mettre le nez dehors et le frein de la peinture pour les maquettes, je passe donc mon temps devant mon écran... Et comme il y a peu de choses à faire sur les sites, je passe trop de temps à jouer au Mah-jong sur mon écran, ce qui n'est pas génial pour les yeux.

Depuis longtemps, les yeux me brûlent depuis le lever jusqu'au coucher... Depuis plusieurs années, j'ai des épisodes d'éblouissement qui durent quelques instants et dont je ne sais pas s'il s'agit de migraines ophtalmiques ou pas (je n'ai jamais eu de migraine). Ils peuvent survenir n'importe quand. J'ai eu beau chercher, je ne relève pas de facteur déclenchant. Après un effort, après être resté debout penché en avant quelques minutes pour faire du tri de paperasses, mais aussi devant mon écran sans effort particulier de lecture, et même une fois devant la télévision, où je regardais une émission depuis un petit moment déjà !

En fin de semaine dernière, nouvel épisode devant l'écran. Je ne lisais d'un menu horizontal que ce qui était dans les parties gauche et centrale de mon champ de vision. Le reste était uniformément clair comme le fond de l'écran. Les choses sont rentrées dans l'ordre assez vite. J'ai repris mes activités, puis j'ai eu la mauvaise idée de refaire des parties de Mah-jong, où le regard balaie très vite l'écran. Brusquement, j'ai eu l'impression que l’œil droit était resté bloqué et n'avait pas convergé vers la partie de l'écran que le gauche regardait. Deux images toutes différentes ! Mon cerveau ne comprenait plus. C'était flippant ! J'ai fermé les yeux, attendu quelques secondes, tout était rentré dans l'ordre. Il ne me restait plus qu'une sensation de gêne de l’œil droit, sensation de tension.

Il faut dire aussi que la correction de mes lunettes actuelle date de 9 ans, et qu'il faudrait peut-être la revoir à la hausse !

Ne devant voir mon ophtalmo que début juin (huit mois de délai pour une simple consultation !), je l'ai contacté espérant qu'il pourrait m'examiner rapidement afin de me rassurer. Trop débordé peut-être, ou alors imaginant qu'on m'y ferait des examens poussés, il m'a conseillé de me rendre aux urgences ophtalmologiques de l'hôpital de Valence. Arrivés sur place vers 10h45, après un passage au service administratif des urgences générales, direction le service d'ophtalmo où nous arrivons à 11h15. Salle d'attente pleine, entre les urgences et des personnes ayant rendez-vous pour des injections. Près de trois heures d'attente avant mon tour.

Je confie au médecin qui me reçoit (un interne peut-être ?) mon IRM qu'il trouve trop ancienne (6 mois !), la liste des médicaments que je prends en ce moment et lui explique ce qui m'arrive. Première chose : il m'apprend que les ophtalmos ne s'occupent pas des migraines ophtalmiques, mais personne n'en ayant fait le diagnostic, sinon moi qui l'ai évoqué, je m'attendais à ce qu'il essaie de confirmer ou d'infirmer et me demanderait des précisions sur ce que je ressens dans ces cas. Rien. Alors que mon ophtalmo était persuadé qu'on me dilaterait les pupilles pour faire un examen complet (c'est pourquoi j'avais demandé à mon épouse de m'accompagner, au cas où je ne pourrais pas conduire au retour), le confrère a fait tout son examen sans dilatation. Son seul diagnostic a été celui d'une insuffisance lacrymale et sa prescription a consisté en des collyres pour laver, ajouter des larmes artificielles et combattre l'irritation des pollens. Ah oui, il a noté un début de cataracte droite, discret. Aucun examen complémentaire. J'espère que l'IRM prévue pour bientôt ne trouvera rien qui puisse expliquer ces phénomènes.

Quoi qu'il en soit, 24 heures plus tard, il me reste une gêne de l’œil droit, parfois un très léger voile selon l'incidence de la lumière, parfois une sensation de film translucide sur la cornée. Mais suivre les instructions de l'ophtalmo est une gageure : 3 lavages oculaires par jour, 5 instillations de larmes artificielles et 2 de collyre anti-allergique !

Espérons que d'ici quelques jours les choses se seront stabilisées et vivement le contrôle de correction dans trois mois, celle-ci, incorrecte après si longtemps, pourrait en effet être en partie responsable de mes soucis.

Il y a quelques jours, en allant chercher mes médicaments habituels, j'ai appris en discutant avec le pharmacien qu'il y avait une consultation avancée de cardiologie à l'hôpital local. En fait, j'en avais déjà entendu parler, mais je ne savais pas si c'était encore d'actualité. Mon généraliste m'ayant déjà posé la question des visites de contrôle de mon traitement à visée cardio-vasculaire, j'ai essayé de prendre rendez-vous : deux mois de délai. Je tenterai donc directement au service de cardiologie de l'hôpital d'Annonay où j'avais été hospitalisé et d'où viennent les cardiologues qui consultent ici, en espérant (sans grand espoir) que le délai sera moins long.

Deux ans !

Sous un peu de neige, je fête, si l'on peut dire, le deuxième anniversaire de ce diagnostic de belle tumeur du poumon !

Il s'en est passé des choses depuis... Aujourd'hui, s'il n'y avait les séquelles de la pneumonectomie et surtout de la chimiothérapie, mais aussi la nécessité de contrôles réguliers, je me sentirais comme avant, un peu plus vieux et moins performant, mais "normal".

Oh, certes, les projets que j'ai commencé à faire dès la certitude après le scanner qu'il s'agissait bien d'un cancer ne se sont pas tous réalisés... Si j'ai eu l'énergie de me battre ("Sus au crabe !"), je dois dire que j'ai plutôt failli dans les semaines après la chimio. Autant au décours de la pneumonectomie, je me suis senti en relative bonne forme, bien qu'essoufflé, autant ces mois de mai et juin 2016 ont été une période où je me laissais aller. Impossible d'avaler quoi que ce soit pendant des jours et des jours, fatigue extrême, je n'ai plus quitté mon lit que pour aller aux toilettes et faire ma toilette au strict minimum ! J'ai eu très vite, après le diagnostic confirmé, le projet de me remettre au vélo et au tandem, mais toujours rien. Et comme j'ai dû le dire, le fait d'être sous anticoagulant me fait beaucoup craindre la moindre chute. La fatigabilité et l'essoufflement rapides sont aussi un sacré frein. Mais qui sait ? Il faudrait déjà que j'arrive à rentrer le vélo sur son home-trainer et y monter.

Ce qui est pénible en ce moment, c'est que je ne dors pas aussi bien que souhaité. Je me réveille plusieurs fois dans la nuit, en me rendormant parfois tout de suite après avoir changé de position, mais parfois je mets un long moment avant de me rendormir, et je me réveille au matin plutôt cuit. Parfois sans raison, sans aucune préoccupation justifiant ce réveil prolongé, parfois à cause des douleurs coliques que provoquent les ballonnements. C'est une séquelle de la chimio qui m'embête vraiment !

Comme je l'ai dit il y a peu, je n'ai vraiment ressenti une grande amélioration de mes douleurs musculaires et lombaires que vers la fin du mois de novembre dernier. Est-ce le changement de matelas, le nouveau étant un peu plus moelleux ? En tout cas, ça a été spectaculaire, et comme je l'ai expliqué, j'ai pu me remettre à bricoler sans trop de difficultés. C'est sûr, il me faut fractionner ; la station debout prolongée, même en changeant de position et en me penchant lorsque je bricole, réveille ces sensations désagréables d'anesthésie de la face externe des cuisses. Rapidement, les muscles comme l'épaule droite, me disent "ça suffit ! temps mort !". Les lombaires ont aussi recommencé à me gêner, et lorsque je me penche, notamment le soir pour me déshabiller, elles claquent plus ou moins selon les jours.

Mais, lentement et sûrement, en en faisant peu à la fois, j'arrive au bout de mon "gros" bricolage. Le plus pénible, comme je l'ai précédemment évoqué, a été le ponçage et le vernissage de toutes les planches, opérations répétitives dans des positions que je n'aime pas... Aujourd'hui, c'est terminé, il ne me reste plus qu'à placer un renfort sur une traverse latérale, puis à remettre les lattes, nettoyer la pièce et replacer les matelas. Ce sera terminé demain !

Entre deux séances, lorsque je ne suis pas devant mon écran, je profite du spectacle des dizaines d'oiseaux qui viennent profiter des boules de graisse, des graines de tournesol et des vers de farine que nous leur offrons : rouge-gorge, pinsons, bouvreuils, chardonnerets et d’autres que je n'ai pas identifiés viennent se restaurer, parfois se chamailler, alors qu'il y en a pour tous... C'est amusant de les voir "passer à table" en même temps que nous, au moment du petit-déjeuner, du déjeuner et du goûter !

Un travail plus délicat m'attend maintenant, pour arriver à faire le porte-bouteilles prévu pour compléter celui déjà existant, le perçage sur les arêtes des tasseaux nécessitant d'une part que je ponce ces arêtes pour obtenir un méplat sinon la mèche part de travers. Trente tasseaux, une centaine de tourillons à couper, puis ce ponçage et ce perçage, enfin l'assemblage collé : de quoi m'occuper quelques jours et me casser les oreilles ! Je recommencerai à travailler avec mon casque audio pour atténuer le bruit.

Il faudrait aussi que je termine la taille de mes arbres fruitiers, le temps ne m'ayant pas aidé. Il me reste essentiellement à les étêter et à les traiter à la bouillie bordelaise, d'autant que le gros orage de grêle en juillet dernier a vraiment blessé les branches. En contrejour, on pourrait croire que ce sont des bourgeons gonflés qui donnent cette teinte rouge pâle, mais il s'agit de l'écorce qui s'est fendue et relevée partout où les grêlons ont frappé !

À bientôt pour d'autres nouvelles !